Raihau Maiau, les Jeux olympiques toujours en tête


Avec le lanceur de javelot, Teura Tupaia, Raihau Maiau, 30 ans, est l'une des figures de proue de l'athlétisme polynésien.
Tahiti, le 19 janvier 2022 - Le spécialiste du saut en longueur, Raihau Maiau (30 ans), repart ce week-end pour l'Hexagone où il lancera sa saison le 4 février au meeting d'Amiens. Handicapé par plusieurs blessures à la cheville gauche ces dernières années, le natif de Moorea espère en avoir fini avec ses problèmes physiques pour se concentrer pleinement sur son objectif de participer aux Jeux olympiques de Paris en 2024. 

À la suite de près d'un mois de vacances au fenua, le sauteur en longueur Raihau Maiau regagnera ce week-end l'Hexagone et son club de l'Amiens UC Athlétisme pour attaquer début février une nouvelle saison au plus haut niveau français. Mais avant le public polynésien pourra le voir en action une dernière fois, vendredi soir au stade de Punaruu, lors des finales de la Pātiri Race. 

Il ne s'agit pas de saut en longueur, mais d'un sprint sur 100 mètres. Si le natif de Moorea, désigné ambassadeur de l'événement par la fédération d'athlétisme de Polynésie française (FAPF), n'a pas fait carrière sur la distance, il dispose néanmoins de belles qualités à faire valoir au sprint. En témoigne son temps canon lors des demi-finales la semaine dernière en 11"16 pour celui qui a un record personnel aux alentours des 10"50. “Je ne devais être que le parrain mais finalement on m'a demandé de participer pour montrer le niveau que les Tahitiens pourraient avoir sur le sprint. Je l'ai fait et c'était très marrant”, indique le jeune trentenaire. Une petite parenthèse bienvenue donc avant de se concentrer pleinement vers son principal objectif : une qualification pour les Jeux olympiques de Paris en 2024. 

“Quand tu enchaines les rééducations ce n'est pas facile d'avoir une bonne préparation”

Et pourtant, il y a encore quelques années, on imaginait mal Raihau Maiau être encore dans la course pour un billet olympique. Depuis 2016 et la rupture totale de son tendon d'Achille, l'intéressé a quasiment passé plus de temps dans les cabinets médicaux que sur une piste et un sautoir. “J'avais quand même réussi à revenir à mon meilleur niveau en 2017, l'année où je gagne les championnats de France Elite avec un saut à 8,22 mètres”, souffle l'athlète. “J'étais sélectionné régulièrement en équipe de France aussi. En 2017 je gagne les Jeux de la Francophonie, puis je décroche le bronze aux Jeux universitaires à Taipei. Je pensais que mes problèmes au tendon d'Achille étaient derrière moi.” 

À l'époque et avec son statut de champion de France, Raihau Maiau pense déjà aux Jeux olympiques de Tokyo. Sauf que le sauteur est de nouveau rattrapé par des pépins physiques. “Mon talus poussait au niveau de mon talon et je ne pouvais plus faire de flexion avec ma cheville. Je me fais opérer pour couper ce petit os. Derrière je me fais le carrefour antérieur puis postérieur de la cheville. Et quand tu enchaines les rééducations, tu perds entre un mois et demi et trois mois… Pendant tout ce temps tu ne t'entraines pas et forcément ce n'est pas facile d'avoir une bonne préparation et c'est compliqué de réaliser de bonnes performances.”  Conséquence donc, aucun résultat significatif pour lui au cours des deux dernières saisons.  

Pour accéder aux JO de Paris en 2024, le médaillé d'or des Jeux du Pacifique de Port-Moresby devra sauter à 8,27 mètres.

“Si je me prépare bien et que j'évite les blessures ça peut passer”

Et pourtant Raihau Maiau reste un éternel optimiste. S'il n'est plus abonné aux grosses performances, ce dernier a néanmoins réussi à stabiliser ses sauts autour des 8 mètres, avec une meilleure perf’ en 2022 mesuré à 7,85 mètres. “Les minimas sont sortis et pour se qualifier pour Paris 2024 il faudra sauter à 8,27 mètres. Honnêtement je n'ai pas encore les capacités pour réaliser ces minimas pour 2024. Mais mon record perso est à 8,22 mètres. On va dire que si je me prépare bien, si je me concentre à fond et que j'évite les blessures ça peut passer. Tant que je me maintiens aux alentours des 8 mètres je sais que j'ai une chance. Tant qu'il y a une chance je la saisirai. Les Jeux olympiques, pour chaque athlète, c'est un rêve. Il n'y a pas plus prestigieux comme compétition", confie Maiau.

Sa reprise le 4 février lors du meeting d'Amiens, où il sera opposé aux meilleurs sauteurs français, sera une première indication pour ce médaillé d'or des Jeux du Pacifique. 

Son palmarès et ses performances

2015
Médaillé d'or aux Jeux du Pacifique à Port-Moresby (Papouasie Nouvelle-Guinée) : 8,14 mètres

2017
Champion de France à Marseille : 8,22 mètres

Médaillé d'or aux Jeux de la Francophonie à Abidjan (Côte d'Ivoire) : 7,90 mètres

Médaillé de bronze aux Jeux universitaires à Taipei (Taiwan) : 7,91 mètres

Rédigé par Désiré Teivao le Jeudi 19 Janvier 2023 à 19:09 | Lu 1112 fois