Raiatea : le maton agressait sexuellement ses détenus


PAPEETE, 16 décembre 2014 – Un agent pénitentiaire est condamné a trois ans de prison et 5 ans d’interdiction professionnelle pour l’agression sexuelle de deux jeunes détenus du centre de détention d’Uturoa à Raiatea.

A 52 ans, rongé par un diabète à l’origine de son impuissance sexuelle depuis une dizaine d’années, le cheveu ras, la brioche généreuse, c’est pourtant un homme à l’allure assez commune qui comparaissait à la barre du tribunal correctionnel de Papeete, ce mardi matin. Mais cet agent pénitentiaire doit répondre du délit d’agression sexuelle aggravée.

La voix calme, il nie les faits et accuse un complot de détenus. Son avocat s'en prend volontiers à une instruction d’emblée "menée à charge", pour demander la relaxe. Mais le tribunal l’a reconnu coupable d’avoir à plusieurs reprises, entre octobre 2011 et mars 2012, abusé de son autorité pour soumettre deux jeunes détenus tout juste majeurs à ses attouchements sexuels.

Lorsque venait le soir, resté seul surveillant de la prison, il les faisait sortir du dortoir où dorment les 17 détenus de cette petite maison d'arrêt des îles sous-le-vent. Le prétexte était de remplir leur bouteille d’eau. Il les conduisait d’abord dans son bureau, puis dans la salle de musculation du centre pénitentiaire où les jeunes victimes devaient s’allonger sur une table pour subir ses attouchements.

C’est une des deux victimes, terrorisée, qui en a parlé à sa cousine lors d’une visite. Celle-ci l’a dit à la grand-mère qui a donné l’alerte. Le surveillant de prison a été mis en examen en avril 2012 puis placé sous contrôle judiciaire. Il fait l’objet d’une suspension disciplinaire dès le mois de mai suivant.

Le tribunal a jugé mardi matin que les faits étaient établis et condamne ce surveillant pénitentiaire à trois ans de prison ferme assortis d’une interdiction professionnelle pendant cinq ans. Ses victimes obtiennent individuellement la reconnaissance d’un préjudice de 100 000 Fcfp. L’identité du condamné sera en outre versée au fichier national des auteurs d’infractions sexuelles.

Rédigé par JPV le Mardi 16 Décembre 2014 à 15:14 | Lu 4573 fois