"On ne comprend pas bien la réponse de l'organisme à des faibles doses de rayonnements ionisants", a souligné mercredi le directeur général de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) Jacques Repussard.
Au-delà du risque de cancer, l'exposition à des faibles doses de radioactivité pourrait être à l'origine de cataractes, atteintes du système cardiovasculaire, voire du système nerveux central. Mais, "on ne connaît pas les seuils", c'est-à-dire les doses minimales à risque, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse.
Dans le cadre de la plate-forme européenne MELODI (Multidisciplinary European Low Dose Initiative), 15 instituts de onze pays veulent coordonner leurs recherches interdisciplinaires pour étudier la "variabilité individuelle", "les effets non cancérogènes des rayonnements" ou encore "la sensibilité tissulaire au cancer".
C'est "un agenda à long terme, dix à vingt ans de travail", selon Gilles Bloch, directeur des sciences du vivant au CEA.
Le système international de radioprotection s'est appuyé sur les effets sanitaires des bombes d'Hiroshima et Nagasaki constatés sur des cohortes de survivants.
A fortes doses, des effets "déterministes" mettent en relation directe une pathologie avec la quantité de radiations reçue. A doses moyennes, les scientifiques font état d'effets aléatoires, avec un risque à long terme de cancer (mais pas une certitude) d'autant plus important que la dose est élevée.
Mais pour les "faibles doses", inférieures à 100 milliSievert (mSv), le risque relève de la simple "extrapolation" à partir des effets des fortes doses, sans seuil. "Aussi faible soit la dose, le risque existe", résume Sylvie Chevillard, chef du service de radiobiologie expérimentale du CEA.
Avec les progrès de la génomique, l'étude de l'ADN, des protéines chargées de le réparer lorsqu'il est lésé par la radioactivité et des cascades d'interaction au sein des cellules, les chercheurs espèrent réussir à mieux comprendre les processus à l'oeuvre.
En France, l'exposition annuelle moyenne aux rayonnements ionisants est de 3,7 mSv par personne et par an, dont 2,4 dus à la radioactivité naturelle (radon, rayons cosmiques..), 1,3 aux diagnostics médicaux et 0,03 aux activités industrielles.
Considérée par le public comme de la "bonne radioactivité", l'exposition d'origine médicale représente un tiers du total, a souligné un expert de l'IRSN, Jean-René Jourdain.
Même si la dose maximale annuelle admissible est fixée à 20 mSv pour les salariés du secteur nucléaire, des doses de 100 mSv peuvent être "facilement accumulées en quelques années", selon M. Repussard, par des personnes, enfants compris, subissant de nombreux scanners, s'ajoutant à l'exposition naturelle.
Des études sont en cours sur 5.000 mineurs d'uranium suivis depuis plus de trente ans, sur des dizaines de milliers d'autres travailleurs du nucléaires, ainsi que sur quelque 30.000 enfants ayant subi un examen scanner avant l'âge de 5 ans.
Chez 18.000 enfants vivant dans une région de Russie contaminée par les retombées de Tchernobyl, il s'agit d'identifier d'éventuelles cataractes ou arythmies cardiaques liées à au césium-137, a précisé M. Jourdain. Le risque de cataracte est aussi surveillé chez les cardiologues exposés de façon chronique aux rayons X.
ah/jca/ed
Au-delà du risque de cancer, l'exposition à des faibles doses de radioactivité pourrait être à l'origine de cataractes, atteintes du système cardiovasculaire, voire du système nerveux central. Mais, "on ne connaît pas les seuils", c'est-à-dire les doses minimales à risque, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse.
Dans le cadre de la plate-forme européenne MELODI (Multidisciplinary European Low Dose Initiative), 15 instituts de onze pays veulent coordonner leurs recherches interdisciplinaires pour étudier la "variabilité individuelle", "les effets non cancérogènes des rayonnements" ou encore "la sensibilité tissulaire au cancer".
C'est "un agenda à long terme, dix à vingt ans de travail", selon Gilles Bloch, directeur des sciences du vivant au CEA.
Le système international de radioprotection s'est appuyé sur les effets sanitaires des bombes d'Hiroshima et Nagasaki constatés sur des cohortes de survivants.
A fortes doses, des effets "déterministes" mettent en relation directe une pathologie avec la quantité de radiations reçue. A doses moyennes, les scientifiques font état d'effets aléatoires, avec un risque à long terme de cancer (mais pas une certitude) d'autant plus important que la dose est élevée.
Mais pour les "faibles doses", inférieures à 100 milliSievert (mSv), le risque relève de la simple "extrapolation" à partir des effets des fortes doses, sans seuil. "Aussi faible soit la dose, le risque existe", résume Sylvie Chevillard, chef du service de radiobiologie expérimentale du CEA.
Avec les progrès de la génomique, l'étude de l'ADN, des protéines chargées de le réparer lorsqu'il est lésé par la radioactivité et des cascades d'interaction au sein des cellules, les chercheurs espèrent réussir à mieux comprendre les processus à l'oeuvre.
En France, l'exposition annuelle moyenne aux rayonnements ionisants est de 3,7 mSv par personne et par an, dont 2,4 dus à la radioactivité naturelle (radon, rayons cosmiques..), 1,3 aux diagnostics médicaux et 0,03 aux activités industrielles.
Considérée par le public comme de la "bonne radioactivité", l'exposition d'origine médicale représente un tiers du total, a souligné un expert de l'IRSN, Jean-René Jourdain.
Même si la dose maximale annuelle admissible est fixée à 20 mSv pour les salariés du secteur nucléaire, des doses de 100 mSv peuvent être "facilement accumulées en quelques années", selon M. Repussard, par des personnes, enfants compris, subissant de nombreux scanners, s'ajoutant à l'exposition naturelle.
Des études sont en cours sur 5.000 mineurs d'uranium suivis depuis plus de trente ans, sur des dizaines de milliers d'autres travailleurs du nucléaires, ainsi que sur quelque 30.000 enfants ayant subi un examen scanner avant l'âge de 5 ans.
Chez 18.000 enfants vivant dans une région de Russie contaminée par les retombées de Tchernobyl, il s'agit d'identifier d'éventuelles cataractes ou arythmies cardiaques liées à au césium-137, a précisé M. Jourdain. Le risque de cataracte est aussi surveillé chez les cardiologues exposés de façon chronique aux rayons X.
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