RSPF : l'Etat versera bien 1.4 milliard en 2018


PARIS, le 15 juin 2018. Edouard Fritch a été reçu, vendredi à Matignon, par le Premier ministre. Edouard Philippe a indiqué que l'Etat allait de nouveau participer au financement du Régime de la solidarité de Polynésie française pour cette année.


L'Etat avait annoncé son retour au financement du Régime de solidarité fin 2014 pour trois années (2015, 2016 et 2017). Confronté à un déficit chronique de son régime de solidarité, sur fond de crise économique, le Pays avait obtenu que l’Etat participe provisoirement au financement du RSPF, avec une dotation globale de 4,2 milliards Fcfp, libérée sur trois ans à raison de 1,4 milliard l’an, en deux versements, l’un en début et l’autre en fin d’année. Associé au financement du RSPF depuis 1996, l’Etat s’en était retiré en 2008. Son retour convenu pour trois ans en 2014 était cependant assorti d’une condition : la mise en application d'une réforme du système de protection sociale généralisé polynésien.

Alors qu'Edouard Fritch était reçu à Matignon pour parler du toilettage du statut et le bilan des assises de l’Outre-mer, Un avenant a été signé pour prolonger d’un an la convention solidarité. « Nous devrions dans les mois à venir rediscuter d’une autre convention. Mais compte tenu de l’urgence et la situation de la Polynésie nous avons signé la reconduction de la convention actuelle », a annoncé le président de la Polynésie française au sortir de l’entretien.

Dans le cadre des assises de l’Outre-mer, le Premier ministre a confirmé l’intervention de l’Etat dans la construction du câble qui va désenclaver l’archipel des Marquises et celui des Tuamotu. « C’est un projet d’environ 6 milliards de Fcfp et l’Etat participera à hauteur de 1,2 milliard de Fcfp. C’est pour nous un soutien important » a tenu à préciser Edouard Fritch.

Par ailleurs, Edouard Philippe s’est engagé à examiner les propositions faites par la Polynésie au travers des assises de l’Outre-mer. « Ces propositions s’articulent autour de trois points importants pour nous : l’activité économique et la création d’emplois, dans un second temps c’est le désenclavement et la continuité territoriale, et puis enfin, la solidarité », a indiqué le président de la Polynésie française.


Centre de mémoire : « Je demande la terre »

En ce qui concerne le nucléaire, Edouard Fritch a tenu à remercier son interlocuteur car « il faut constater qu’aujourd’hui le Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires, le Civen, fonctionne mieux ». Il a néanmoins rappelé la nécessité que le centre de mémoire soit rapidement construit. Un terrain au centre de Papeete semble être le lieu idéal mais il appartient au ministère de la Défense. « Je ne demande pas d’aide financière, a tenu à préciser le président de la Polynésie, je demande la terre sur laquelle doit se construire ce centre de mémoire », a-t-il ajouté.

Un forum des Pays et territoires d’Outre mer (PTOM), présidé par la Polynésie française, doit se tenir début 2019 à Papeete. Le président du Pays a proposé au Premier ministre de se déplacer à cette occasion : « C’est important car, avec le Brexit, la France est pratiquement le seul pays européen présent dans le Pacifique ».


Un statut d’autonomie plus souple
En ce qui concerne le statut, Edouard Fritch a mis l’accent sur le fait qu’il ne fallait pas toucher aux fondamentaux de l’autonomie. « Il n’est pas question de la remettre en cause », a-t-il martelé. En revanche le Pays demande une plus grande souplesse dans l’utilisation « de cet outil qu’est le statut d’autonomie pour le travail quotidien, pour le vote des lois, les relations avec les pays extérieurs, certes de compétence d’Etat, mais le Pays peut aussi travailler dans ce sens ».

le Vendredi 15 Juin 2018 à 11:24 | Lu 2516 fois