Genève, Suisse | AFP | lundi 23/09/2019 - La République démocratique du Congo va recourir à un deuxième vaccin anti-Ebola dès la mi-octobre, a annoncé lundi l'Organisation mondiale de la santé (OMS), accusée par Médecins sans frontières de "rationner" le vaccin des laboratoires Merck, le seul utilisé à ce jour contre l'épidémie qui a déjà fait plus de 2.100 morts.
"Les autorités de RDC, en décidant de déployer le deuxième vaccin expérimental (...) ont une fois de plus fait preuve de leadership et de détermination", a souligné le directeur de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un communiqué.
L'OMS a précisé que ce deuxième vaccin expérimental, fabriqué par Johnson & Johnson et qui requiert l'administration de deux injections à 56 jours d'intervalle, sera administré à des populations à risque ciblées dans des régions de la RDC où il n'y a pas de transmission active du virus Ebola.
En juillet, l'OMS a élevé la menace Ebola en RDC au rang "d'urgence de santé publique de portée internationale". L'épidémie déclarée en août 2018 est la deuxième plus grave de l'histoire, derrière celle qui a tué plus de 11.000 personnes en Guinée, Sierra Leone et au Libéria entre 2014 et 2016.
Très critiquée, notamment par MSF, pendant l'épidémie en Afrique de l'Ouest pour la lenteur de sa réaction et pour n'avoir pas mesuré l'ampleur de la crise avant qu'elle n'explose, l'OMS a depuis entrepris une profonde réforme de son fonctionnement.
Mais alors que la lutte contre la propagation de l'actuelle épidémie d'Ebola en RDC est gênée par les conflits dans l'est du pays, ainsi que par les attaques contre les équipes médicales, l'OMS est à nouveau sous le feu des critiques de MSF. L'ONG accuse cette fois l'agence spécialisée de l'ONU de "rationner" le vaccin des laboratoires Merck, tout en relevant que "les raisons derrière ces restrictions restent obscures".
"Trop peu de personnes à risques sont aujourd'hui protégées", ajoute dans un communiqué l'ONG dont les accusations sont rejetées par l'OMS.
Dans un communiqué parvenu lundi à l'AFP, le ministère de la Santé congolais note que l'Institut national des recherches biomédicales (INRB) a fait l'inventaire des candidats vaccins actuels. De tous, "le vaccin Jonshon& Jonshon possède plus de données scientifiques (...), il est non toxique et peut protéger".
"Ce vaccin ne présente aucun danger pour la population", il sera prioritairement administré aux "commerçants congolais qui se rendent au Rwanda tout le jour", précise le ministère.
"Nous devons aussi protéger le Rwanda" dans lequel 64.000 personnes se rendent chaque jour à partir de Goma. Il s'agira de créer un " couloir des personnes immunisées", note-t-on.
En juillet, la présidente de MSF, Joanne Liu, avait appelé l'OMS à vacciner l'ensemble de la population des villages dans lesquels vivent des personnes infectées, au lieu de vacciner seulement les contacts des malades et les contacts de leurs contacts selon la stratégie dite de "vaccination en anneau ou en ceinture".
L'ONG balaie aussi l'argument d'une crise d'approvisionnement: "Merck vient de déclarer qu'en plus des 245.000 doses déjà délivrées à l'OMS, ils étaient prêts à envoyer 190.000 autres doses si nécessaire, et que 650.000 autres seraient mises à disposition dans les six à 18 prochains mois".
Dénonçant "l'opacité" de l'OMS, MSF demande désormais "la création d'un comité de coordination international indépendant", intégrant l'OMS, MSF, la Croix-Rouge et l'Unicef, pour garantir notamment "la transparence sur la gestion des stocks" de vaccins.
Interrogée par l'AFP, l'OMS a démenti toute limitation de l'accès au vaccin, qui a été administré à plus de 223.000 individus.
"Nous ne limitons pas l'accès au vaccin, mais mettons plutôt en place une stratégie recommandée par un comité d'experts indépendants, comme convenu avec le gouvernement de la RDC", a réagi le Dr Mike Ryan, directeur des programmes d'urgence de l'OMS.
En mai, ce même groupe d'experts de l'OMS avait recommandé l'introduction d'un second vaccin. Le laboratoire belge Janssen Pharmaceuticals, filiale de l'Américain Johnson & Johnson, avait déclaré à la presse qu'il était prêt à envoyer des doses du vaccin en très grandes quantités.
Mais celui qui était alors le ministre congolais de la Santé, le Dr Oly Ilunga, s'y était opposé. M. Ilunga, qui a démissionné le 22 juillet en dénonçant les tentatives d'introduction d'un second vaccin "par des acteurs qui ont fait preuve d'un manque d'éthique manifeste", a depuis été inculpé, le 17 septembre, pour "détournement" présumé de fonds alloués à la lutte anti-Ebola.
L'OMS n'a pas souhaité commenter "les enquêtes internes" en RDC, mais a annoncé lundi que les autorités congolaises entendent introduire le vaccin de Johnson & Johnson, qui est également au stade expérimental, "à partir de mi-octobre".
"Nous saluons l'introduction d'un second vaccin", a déclaré à l'AFP le chef de projet vaccination de MSF, John Johnson, joint à Goma.
"Les autorités de RDC, en décidant de déployer le deuxième vaccin expérimental (...) ont une fois de plus fait preuve de leadership et de détermination", a souligné le directeur de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un communiqué.
L'OMS a précisé que ce deuxième vaccin expérimental, fabriqué par Johnson & Johnson et qui requiert l'administration de deux injections à 56 jours d'intervalle, sera administré à des populations à risque ciblées dans des régions de la RDC où il n'y a pas de transmission active du virus Ebola.
En juillet, l'OMS a élevé la menace Ebola en RDC au rang "d'urgence de santé publique de portée internationale". L'épidémie déclarée en août 2018 est la deuxième plus grave de l'histoire, derrière celle qui a tué plus de 11.000 personnes en Guinée, Sierra Leone et au Libéria entre 2014 et 2016.
Très critiquée, notamment par MSF, pendant l'épidémie en Afrique de l'Ouest pour la lenteur de sa réaction et pour n'avoir pas mesuré l'ampleur de la crise avant qu'elle n'explose, l'OMS a depuis entrepris une profonde réforme de son fonctionnement.
Mais alors que la lutte contre la propagation de l'actuelle épidémie d'Ebola en RDC est gênée par les conflits dans l'est du pays, ainsi que par les attaques contre les équipes médicales, l'OMS est à nouveau sous le feu des critiques de MSF. L'ONG accuse cette fois l'agence spécialisée de l'ONU de "rationner" le vaccin des laboratoires Merck, tout en relevant que "les raisons derrière ces restrictions restent obscures".
"Trop peu de personnes à risques sont aujourd'hui protégées", ajoute dans un communiqué l'ONG dont les accusations sont rejetées par l'OMS.
Dans un communiqué parvenu lundi à l'AFP, le ministère de la Santé congolais note que l'Institut national des recherches biomédicales (INRB) a fait l'inventaire des candidats vaccins actuels. De tous, "le vaccin Jonshon& Jonshon possède plus de données scientifiques (...), il est non toxique et peut protéger".
"Ce vaccin ne présente aucun danger pour la population", il sera prioritairement administré aux "commerçants congolais qui se rendent au Rwanda tout le jour", précise le ministère.
"Nous devons aussi protéger le Rwanda" dans lequel 64.000 personnes se rendent chaque jour à partir de Goma. Il s'agira de créer un " couloir des personnes immunisées", note-t-on.
En juillet, la présidente de MSF, Joanne Liu, avait appelé l'OMS à vacciner l'ensemble de la population des villages dans lesquels vivent des personnes infectées, au lieu de vacciner seulement les contacts des malades et les contacts de leurs contacts selon la stratégie dite de "vaccination en anneau ou en ceinture".
L'ONG balaie aussi l'argument d'une crise d'approvisionnement: "Merck vient de déclarer qu'en plus des 245.000 doses déjà délivrées à l'OMS, ils étaient prêts à envoyer 190.000 autres doses si nécessaire, et que 650.000 autres seraient mises à disposition dans les six à 18 prochains mois".
- Un comité international? -
Dénonçant "l'opacité" de l'OMS, MSF demande désormais "la création d'un comité de coordination international indépendant", intégrant l'OMS, MSF, la Croix-Rouge et l'Unicef, pour garantir notamment "la transparence sur la gestion des stocks" de vaccins.
Interrogée par l'AFP, l'OMS a démenti toute limitation de l'accès au vaccin, qui a été administré à plus de 223.000 individus.
"Nous ne limitons pas l'accès au vaccin, mais mettons plutôt en place une stratégie recommandée par un comité d'experts indépendants, comme convenu avec le gouvernement de la RDC", a réagi le Dr Mike Ryan, directeur des programmes d'urgence de l'OMS.
En mai, ce même groupe d'experts de l'OMS avait recommandé l'introduction d'un second vaccin. Le laboratoire belge Janssen Pharmaceuticals, filiale de l'Américain Johnson & Johnson, avait déclaré à la presse qu'il était prêt à envoyer des doses du vaccin en très grandes quantités.
Mais celui qui était alors le ministre congolais de la Santé, le Dr Oly Ilunga, s'y était opposé. M. Ilunga, qui a démissionné le 22 juillet en dénonçant les tentatives d'introduction d'un second vaccin "par des acteurs qui ont fait preuve d'un manque d'éthique manifeste", a depuis été inculpé, le 17 septembre, pour "détournement" présumé de fonds alloués à la lutte anti-Ebola.
L'OMS n'a pas souhaité commenter "les enquêtes internes" en RDC, mais a annoncé lundi que les autorités congolaises entendent introduire le vaccin de Johnson & Johnson, qui est également au stade expérimental, "à partir de mi-octobre".
"Nous saluons l'introduction d'un second vaccin", a déclaré à l'AFP le chef de projet vaccination de MSF, John Johnson, joint à Goma.