Paris, France | AFP | jeudi 06/09/2018 - Quinze ans de prison ont été requis jeudi contre Myriam D., mère jugée pour "l'acte le plus atroce et incompréhensible" selon l'avocat général: tuer son bébé de 10 mois en le lâchant du 7e étage d'un immeuble.
"Je ne minimise pas la gravité des faits", a déclaré l'accusée, dans ses dernières paroles devant la cour d'assises, avec ce regard fatigué, vide, qu'elle a conservé pendant les trois jours de procès. "Je culpabilise énormément. Il y a un mot dans mon coeur, c'est souffrance". Le verdict devrait être rendu en début de soirée.
Myriam D. est jugée pour le meurtre de son fils, Raphaël, en août 2015 à Paris. Elle n'a jamais tenté de faire croire à l'accident, tout en affirmant que l'acte n'était "pas volontaire". Cette femme de 34 ans a expliqué avoir "lâché" son bébé, avoir "écarté le bras" et qu'elle l'avait "laissé partir" dans un moment de "grosse angoisse".
Deux psychiatres ont estimé qu'il y a eu, chez cette mère qui avait déjà des antécédents psychiatriques lourds, une "altération" du discernement, au moment des faits.
Elle n'a jamais reconnu avoir jeté l'enfant, malgré les questions pressantes du représentant de l'accusation. "Lorsqu'on prend Raphaël dans les bras, qu'on le met au-dessus de la barrière, qu'on le lâche, le pousse, mathématiquement il se tue. Qu'est-ce que vous imaginiez Myriam D.? Qu'il allait s'envoler?", l'a interpellé l'avocat général, Julien Eyraud, dans son réquisitoire.
"L'acte qu'a commis Myriam D. est l'acte le plus terrible, atroce, incompréhensible, impensable", a-t-il déclaré avant de demander une peine de 15 ans de réclusion criminelle, suivie de 5 ans de suivi socio-judiciaire transformé en 3 ans de prison s'il n'était pas respecté.
Pourquoi cette mère, qui dit "toujours aimer" son enfant, a-t-elle commis ce geste?
"Il y a tout un tas de réponses", a reconnu l'avocat général, qui a "proposé" une explication. Myriam D., à la "personnalité énigmatique et complexe", a été adoptée à 4 mois. "Manifestement elle a été malheureuse, cet abandon a été marquant", a-t-il souligné.
Et lorsque le père de Raphaël, Guillaume F., lui a annoncé qu'il souhaitait mettre fin à leur cohabitation, "c'était un abandon encore une fois". Trois jours après, elle lâchait Raphaël de 21 mètres de haut, alors qu'elle aurait dû lui amener l'enfant.
L'avocat général estime que l'accusée "a progressé" en trois ans. "Elle a probablement essayé de comprendre", selon l'avocat général.
Myriam D. a dû être hospitalisée en psychiatrie à la mi-août, car, refusant de s'alimenter, "elle était sous la barre des 40 kilos", a expliqué son avocat, Sorin Margulis. Elle prend "dix médicaments par jour" depuis trois ans.
L'accusée a fait sa première tentative de suicide à 22 ans, après une adolescence extrêmement difficile. Elle est "issue d'une lignée de malheurs", a estimé, à la barre, un expert psychiatre. Elle accuse son père de violences et de viols, ce que lui nie. De là, pourrait venir son rejet total de la sexualité.
"J'ai voulu avoir des enfants pour faire partie des gens normaux", a déclaré l'accusée mercredi.
Raphaël, dont le père, Guillaume F., est homosexuel, a été conçu sans rapport sexuel, mais avec une insémination artisanale, à l'aide d'une pipette de Doliprane. Guillaume F. et Myriam D. se sont rencontrés sur un site internet mettant en relation des personnes souhaitant avoir un enfant.
"Quand on fait un enfant qui est le fruit de l'amour, c'est déjà parfois difficile. (...) Quand on s'éloigne trop des méthodes naturelles, un jour ou l'autre ça se termine mal", a estimé l'avocat de l'accusée.
Pour Me Margulis, cette affaire "n'est pas très éloignée des cas de déni de grossesse, avec ces femmes qui ne sont ni folles, ni criminelles mais sont capables de commettre un acte totalement contraire à l'ordre des choses".
Myriam D. encourt la perpétuité.
"Je ne minimise pas la gravité des faits", a déclaré l'accusée, dans ses dernières paroles devant la cour d'assises, avec ce regard fatigué, vide, qu'elle a conservé pendant les trois jours de procès. "Je culpabilise énormément. Il y a un mot dans mon coeur, c'est souffrance". Le verdict devrait être rendu en début de soirée.
Myriam D. est jugée pour le meurtre de son fils, Raphaël, en août 2015 à Paris. Elle n'a jamais tenté de faire croire à l'accident, tout en affirmant que l'acte n'était "pas volontaire". Cette femme de 34 ans a expliqué avoir "lâché" son bébé, avoir "écarté le bras" et qu'elle l'avait "laissé partir" dans un moment de "grosse angoisse".
Deux psychiatres ont estimé qu'il y a eu, chez cette mère qui avait déjà des antécédents psychiatriques lourds, une "altération" du discernement, au moment des faits.
Elle n'a jamais reconnu avoir jeté l'enfant, malgré les questions pressantes du représentant de l'accusation. "Lorsqu'on prend Raphaël dans les bras, qu'on le met au-dessus de la barrière, qu'on le lâche, le pousse, mathématiquement il se tue. Qu'est-ce que vous imaginiez Myriam D.? Qu'il allait s'envoler?", l'a interpellé l'avocat général, Julien Eyraud, dans son réquisitoire.
"L'acte qu'a commis Myriam D. est l'acte le plus terrible, atroce, incompréhensible, impensable", a-t-il déclaré avant de demander une peine de 15 ans de réclusion criminelle, suivie de 5 ans de suivi socio-judiciaire transformé en 3 ans de prison s'il n'était pas respecté.
Pourquoi cette mère, qui dit "toujours aimer" son enfant, a-t-elle commis ce geste?
"Il y a tout un tas de réponses", a reconnu l'avocat général, qui a "proposé" une explication. Myriam D., à la "personnalité énigmatique et complexe", a été adoptée à 4 mois. "Manifestement elle a été malheureuse, cet abandon a été marquant", a-t-il souligné.
Et lorsque le père de Raphaël, Guillaume F., lui a annoncé qu'il souhaitait mettre fin à leur cohabitation, "c'était un abandon encore une fois". Trois jours après, elle lâchait Raphaël de 21 mètres de haut, alors qu'elle aurait dû lui amener l'enfant.
- "Gens normaux" -
L'avocat général estime que l'accusée "a progressé" en trois ans. "Elle a probablement essayé de comprendre", selon l'avocat général.
Myriam D. a dû être hospitalisée en psychiatrie à la mi-août, car, refusant de s'alimenter, "elle était sous la barre des 40 kilos", a expliqué son avocat, Sorin Margulis. Elle prend "dix médicaments par jour" depuis trois ans.
L'accusée a fait sa première tentative de suicide à 22 ans, après une adolescence extrêmement difficile. Elle est "issue d'une lignée de malheurs", a estimé, à la barre, un expert psychiatre. Elle accuse son père de violences et de viols, ce que lui nie. De là, pourrait venir son rejet total de la sexualité.
"J'ai voulu avoir des enfants pour faire partie des gens normaux", a déclaré l'accusée mercredi.
Raphaël, dont le père, Guillaume F., est homosexuel, a été conçu sans rapport sexuel, mais avec une insémination artisanale, à l'aide d'une pipette de Doliprane. Guillaume F. et Myriam D. se sont rencontrés sur un site internet mettant en relation des personnes souhaitant avoir un enfant.
"Quand on fait un enfant qui est le fruit de l'amour, c'est déjà parfois difficile. (...) Quand on s'éloigne trop des méthodes naturelles, un jour ou l'autre ça se termine mal", a estimé l'avocat de l'accusée.
Pour Me Margulis, cette affaire "n'est pas très éloignée des cas de déni de grossesse, avec ces femmes qui ne sont ni folles, ni criminelles mais sont capables de commettre un acte totalement contraire à l'ordre des choses".
Myriam D. encourt la perpétuité.