PAPEETE, le 23 avril 2017 - Dès la publication des résultats, les soutiens politiques locaux des différents candidats nationaux à l'élection présidentielle se sont exprimés. Le Tapura Huiraatira, qui soutenait François Fillon, appelle à voter pour Emmanuel Macron au deuxième tour, tout comme les représentants du Parti socialiste. Les représentants de Mélenchon attendent avant de se prononcer et le Tavini reste sur l'abstention.
(Les représentants du parti Te Nati Front national ont refusé de s'exprimer au micro de Tahiti Infos)
(Les représentants du parti Te Nati Front national ont refusé de s'exprimer au micro de Tahiti Infos)
Tearii Alpha, représentant de Les Républicains
"Nous allons soutenir Emmanuel Macron… Car le projet de Pays associé n'est pas le projet du Tapura"
"Ce ticket Fillon que nous avons eu à gérer depuis le mois de janvier était un choix difficile, mais nous avons estimé que ce choix était cohérent par rapport à notre positionnement à droite, et donc nous avons soutenu François Fillon contre vents et marées en Polynésie, et le résultat est bon. Donc bien sûr qu'arriver en tête en Polynésie est une satisfaction pour le Tapura Huiraatira. Nous allons maintenant regarder les résultats de chaque bureau et travailler commune par commune pour les prochaines élections. Mais maintenir la Polynésie dans ce respect de notre autonomie et de ce lien républicain était important pour le Tapura Huiraatira, et merci aux électeurs.
Ensuite François Fillon n'a pas réussi à se maintenir au deuxième tour, nous l'avons anticipé et nous allons demain, en conseil politique, soutenir Emmanuel Macron, mais je laisserai le soin au conseil politique de confirmer cette décision. Ce n'est pas pour faire barrage à Marine Le Pen, qui n'est pas notre ennemi public. Nous combattons son projet en Polynésie, ce projet de Pays associé n'est pas celui que nous souhaitons pour la Polynésie, nous voulons défendre l'autonomie dans la République. Nous allons farouchement nous battre pour ce deuxième tour. Et Édouard Fritch, à travers ce mandat réussi avec François Hollande, a démontré que quel que soit le président et quel que soit le gouvernement, c'est l'État que nous devons respecter et nous devons consolider nos relations avec la France, intelligemment."
"Nous allons soutenir Emmanuel Macron… Car le projet de Pays associé n'est pas le projet du Tapura"
"Ce ticket Fillon que nous avons eu à gérer depuis le mois de janvier était un choix difficile, mais nous avons estimé que ce choix était cohérent par rapport à notre positionnement à droite, et donc nous avons soutenu François Fillon contre vents et marées en Polynésie, et le résultat est bon. Donc bien sûr qu'arriver en tête en Polynésie est une satisfaction pour le Tapura Huiraatira. Nous allons maintenant regarder les résultats de chaque bureau et travailler commune par commune pour les prochaines élections. Mais maintenir la Polynésie dans ce respect de notre autonomie et de ce lien républicain était important pour le Tapura Huiraatira, et merci aux électeurs.
Ensuite François Fillon n'a pas réussi à se maintenir au deuxième tour, nous l'avons anticipé et nous allons demain, en conseil politique, soutenir Emmanuel Macron, mais je laisserai le soin au conseil politique de confirmer cette décision. Ce n'est pas pour faire barrage à Marine Le Pen, qui n'est pas notre ennemi public. Nous combattons son projet en Polynésie, ce projet de Pays associé n'est pas celui que nous souhaitons pour la Polynésie, nous voulons défendre l'autonomie dans la République. Nous allons farouchement nous battre pour ce deuxième tour. Et Édouard Fritch, à travers ce mandat réussi avec François Hollande, a démontré que quel que soit le président et quel que soit le gouvernement, c'est l'État que nous devons respecter et nous devons consolider nos relations avec la France, intelligemment."
Heimana Garbet, représentant de En Marche !
"Macron a réussi à toucher le cœur des Polynésiens"
"Macron a réalisé 15% des votes en Polynésie, sans soutien d'aucun des trois grands partis, ce qui est honorable. Il a réussi à toucher le cœur des Polynésiens grâce à son programme, à son projet de société et une vision nouvelle. Les clivages droite-gauche sont finis et j'espère que cette notion se répétera aussi en Polynésie aux prochaines élections territoriales. Le clivage orange-bleu est à mon avis un peu dépassé et une mise en valeur d'une nouvelle classe politique, ici en Polynésie, permettrait certainement d'augmenter la participation des électeurs. Au niveau national, on voit que Macron est devant madame Le Pen. Pour le deuxième tour beaucoup de personnes vont nous rejoindre pour nous permettre de battre Marine Le Pen partout en France, et même en Polynésie."
"Macron a réussi à toucher le cœur des Polynésiens"
"Macron a réalisé 15% des votes en Polynésie, sans soutien d'aucun des trois grands partis, ce qui est honorable. Il a réussi à toucher le cœur des Polynésiens grâce à son programme, à son projet de société et une vision nouvelle. Les clivages droite-gauche sont finis et j'espère que cette notion se répétera aussi en Polynésie aux prochaines élections territoriales. Le clivage orange-bleu est à mon avis un peu dépassé et une mise en valeur d'une nouvelle classe politique, ici en Polynésie, permettrait certainement d'augmenter la participation des électeurs. Au niveau national, on voit que Macron est devant madame Le Pen. Pour le deuxième tour beaucoup de personnes vont nous rejoindre pour nous permettre de battre Marine Le Pen partout en France, et même en Polynésie."
Levyn Butscher, représentant de la France Insoumise
"Nous allons nous réunir pour voir pour qui nous allons voter au deuxième tour"
"Nous sommes sept groupes d'appui à Mélenchon en Polynésie, et nous allons nous réunir pour voir pour qui nous allons voter au deuxième tour. Il est certain que les votes qui ont surgi pour Mélenchon en Polynésie sont à Mélenchon, puisqu'il n'a pas eu le soutien d'un grand parti politique. Je tiens à dire qu'afin d'éviter la trahison de mes chers camarades, nous allons nous concerter, et comme l'a dit Mélenchon, nous allons voter en âme et conscience. Mais nous sommes très satisfaits de notre résultat. Si je fais bien le calcul, sur Faa'a, Mélenchon m'a donné l'opportunité d'avoir un poids politique. Je pèse l'équivalent d'un ministre au gouvernement ou d'un représentant à l'Assemblée ! Maintenant avec ce score, pourquoi pas aller aux législatives. Nous avons un électorat d'insoumis, et je souhaite qu'il y ait un représentant des Insoumis dans notre circonscription, pour changer la donne.
Concernant l'appel à l'abstention du Tavini, je pense que Oscar, citoyen français et européen, avec son passeport français, premier magistrat de la commune de Faa'a, a fait une bêtise."
"Nous allons nous réunir pour voir pour qui nous allons voter au deuxième tour"
"Nous sommes sept groupes d'appui à Mélenchon en Polynésie, et nous allons nous réunir pour voir pour qui nous allons voter au deuxième tour. Il est certain que les votes qui ont surgi pour Mélenchon en Polynésie sont à Mélenchon, puisqu'il n'a pas eu le soutien d'un grand parti politique. Je tiens à dire qu'afin d'éviter la trahison de mes chers camarades, nous allons nous concerter, et comme l'a dit Mélenchon, nous allons voter en âme et conscience. Mais nous sommes très satisfaits de notre résultat. Si je fais bien le calcul, sur Faa'a, Mélenchon m'a donné l'opportunité d'avoir un poids politique. Je pèse l'équivalent d'un ministre au gouvernement ou d'un représentant à l'Assemblée ! Maintenant avec ce score, pourquoi pas aller aux législatives. Nous avons un électorat d'insoumis, et je souhaite qu'il y ait un représentant des Insoumis dans notre circonscription, pour changer la donne.
Concernant l'appel à l'abstention du Tavini, je pense que Oscar, citoyen français et européen, avec son passeport français, premier magistrat de la commune de Faa'a, a fait une bêtise."
Jacky Bryant, représentant le Parti Socialiste
"Par rapport aux libertés fondamentales, nous ne voulons pas de l'extrême droite "
"On n'est jamais content lorsqu'on n'est pas au rendez-vous, mais il y a des explications. Lorsque le Parti socialiste organise des primaires, que Hamon gagne ces primaires, et que par la suite on trouve tous les moyens pour torpiller sa campagne avec des positions pour le moins étonnantes de la part de ceux qui prétendent appartenir à ce parti, on ne peut que s'attendre à ce résultat qui est une déception, aussi bien pour la Polynésie que pour ceux qui ont voté en France de manière générale.
Pour le deuxième tour, notre but est d'empêcher que le Front National et l'extrême droite arrivent aux responsabilités. Lorsque Chirac était opposé à Le Pen, on s'est battus pour que Le Pen ne passe pas. Aux dernières régionales, dans deux régions les candidats de la gauche se sont retirés pour faire barrage à l'extrême droite, donc c'est la même position, nous sommes cohérents. Nous ne voulons pas de l'arrivée de l'extrême droite et nous demandons aux électeurs de se prononcer contre madame Le Pen et de voter pour Macron. Bien que nous ne partagions pas les idées de Macron comme l'Ubérisation, la flexibilité, les cotisations sociales par point... Il y a des différences fondamentales avec Macron, mais par rapport aux libertés fondamentales nous ne voulons pas de l'extrême droite."
"Par rapport aux libertés fondamentales, nous ne voulons pas de l'extrême droite "
"On n'est jamais content lorsqu'on n'est pas au rendez-vous, mais il y a des explications. Lorsque le Parti socialiste organise des primaires, que Hamon gagne ces primaires, et que par la suite on trouve tous les moyens pour torpiller sa campagne avec des positions pour le moins étonnantes de la part de ceux qui prétendent appartenir à ce parti, on ne peut que s'attendre à ce résultat qui est une déception, aussi bien pour la Polynésie que pour ceux qui ont voté en France de manière générale.
Pour le deuxième tour, notre but est d'empêcher que le Front National et l'extrême droite arrivent aux responsabilités. Lorsque Chirac était opposé à Le Pen, on s'est battus pour que Le Pen ne passe pas. Aux dernières régionales, dans deux régions les candidats de la gauche se sont retirés pour faire barrage à l'extrême droite, donc c'est la même position, nous sommes cohérents. Nous ne voulons pas de l'arrivée de l'extrême droite et nous demandons aux électeurs de se prononcer contre madame Le Pen et de voter pour Macron. Bien que nous ne partagions pas les idées de Macron comme l'Ubérisation, la flexibilité, les cotisations sociales par point... Il y a des différences fondamentales avec Macron, mais par rapport aux libertés fondamentales nous ne voulons pas de l'extrême droite."
Moetai Brotherson, représentant le Tavini Huiraatira
"Là, entre la peste et le choléra, c'est toujours l'abstention"
"Oui, nous avons surtout regardé les chiffres de l'abstention, et force est de constater qu'elle est loin devant avec 62%. Donc parmi ceux qui ont appelé au vote il y a deux grands perdants aujourd'hui : d'abord le Tapura Huiraatira qui voit son candidat éliminé dès le premier tour, et aussi le Tahoera'a Huiraatira qui n'est même pas aux débats, on a Éric Minardi qui va certainement bientôt se réclamer deuxième parti de Polynésie, donc les cocus, comptez-vous. Et de toute façon la candidate du Tahoera'a sera éliminé au deuxième tour.
Pour nous, c'est tout de même une déception de voir l'état de la gauche en France. Très franchement, si monsieur Mélenchon avait été présent au deuxième tour, peut-être que les consignes auraient été différentes. Mais là entre la peste et le choléra, c'est toujours l'abstention. Notre analyse est qu'aucun candidat n'est pour la décolonisation et répond aux aspirations du peuple maohi, donc nous ne voyons pas pourquoi nous participerions à cette élection qui de toute façon va se décider en Métropole."
"Là, entre la peste et le choléra, c'est toujours l'abstention"
"Oui, nous avons surtout regardé les chiffres de l'abstention, et force est de constater qu'elle est loin devant avec 62%. Donc parmi ceux qui ont appelé au vote il y a deux grands perdants aujourd'hui : d'abord le Tapura Huiraatira qui voit son candidat éliminé dès le premier tour, et aussi le Tahoera'a Huiraatira qui n'est même pas aux débats, on a Éric Minardi qui va certainement bientôt se réclamer deuxième parti de Polynésie, donc les cocus, comptez-vous. Et de toute façon la candidate du Tahoera'a sera éliminé au deuxième tour.
Pour nous, c'est tout de même une déception de voir l'état de la gauche en France. Très franchement, si monsieur Mélenchon avait été présent au deuxième tour, peut-être que les consignes auraient été différentes. Mais là entre la peste et le choléra, c'est toujours l'abstention. Notre analyse est qu'aucun candidat n'est pour la décolonisation et répond aux aspirations du peuple maohi, donc nous ne voyons pas pourquoi nous participerions à cette élection qui de toute façon va se décider en Métropole."
Jérôme Gasior, représentant de François Asselineau
"A priori on ne soutiendra personne pour le deuxième tour"
"Nous avons réussi à faire 1 à 2% des votes en Polynésie, et j'espérais être plutôt entre 2 et 5%. Mais c'est déjà un très bon résultat puisqu'il y a deux ans et demi nous faisions 265 voix aux Européennes, là nous avons 1200 voix, donc c'est très encourageant. C'est le travail des militants, et le programme qui a convaincu. Pour le deuxième tour je ne sais pas encore quelle sera la position du parti, mais à priori on ne soutiendra personne, parce qu'aucun candidat ne veut sortir de l'Europe, de l'Euro et de l'OTAN, qui sont les conditions de notre soutien."
"A priori on ne soutiendra personne pour le deuxième tour"
"Nous avons réussi à faire 1 à 2% des votes en Polynésie, et j'espérais être plutôt entre 2 et 5%. Mais c'est déjà un très bon résultat puisqu'il y a deux ans et demi nous faisions 265 voix aux Européennes, là nous avons 1200 voix, donc c'est très encourageant. C'est le travail des militants, et le programme qui a convaincu. Pour le deuxième tour je ne sais pas encore quelle sera la position du parti, mais à priori on ne soutiendra personne, parce qu'aucun candidat ne veut sortir de l'Europe, de l'Euro et de l'OTAN, qui sont les conditions de notre soutien."