Ludovic MARIN / AFP
Paris, France | AFP | jeudi 11/07/2024 - Les tractations se sont ralenties jeudi dans la quête d'un gouvernement pour la France, certains se montrant moins pressés que d'autres: si la gauche manifeste son "impatience", la macronie demande de "laisser du temps" aux partis, tout en essayant de conserver son unité à l'Assemblée.
Gabriel Attal, Elisabeth Borne... Les noms du chef du gouvernement et de son prédécesseur circulent ces dernières heures pour prendre les rênes du groupe Renaissance au Palais Bourbon.
Mais le camp présidentiel, tiraillé par des forces centrifuges depuis les législatives de dimanche, ne semble pas encore avoir tranché: il préfère prendre son temps en organisant l'élection de son chef de file en début de semaine prochaine.
Une chose est actée, le sortant Sylvain Maillard ne sera pas candidat à sa propre succession, a-t-il indiqué à l'AFP.
Le maître des horloges aussi prône la temporisation sur la recomposition politique. Puisque "personne ne l'a emporté" aux législatives et que les "blocs" sortis des urnes "sont tous minoritaires" à l'Assemblée, Emmanuel Macron entend "laisser un peu de temps aux forces politiques pour bâtir (des) compromis", a-t-il affirmé dans une lettre aux Français.
Depuis Washington où il participe à un sommet de l'Otan, le chef de l'Etat a assuré qu'il ne ferait "aucun commentaire de politique nationale" durant son séjour outre-Atlantique.
A quinze jours des Jeux olympiques, ralentir le tempo pour dégager une coalition semble convenir à plusieurs dirigeants du "bloc central".
"Il faut laisser mûrir les discussions pour voir quelle peut être la base politique la plus stable pour un gouvernement. Compte-tenu de l'absence de clarté et de l'imminence des JO, essayer de les enjamber peut se comprendre", a estimé Edouard Philippe auprès de l'AFP.
L'ancien Premier ministre alerte, néanmoins, sur "l'instabilité politique" persistante, qui pourrait avoir "un coût et des conséquences pour la France qui seraient extrêmement périlleux".
- Appels à des rassemblements -
Le scénario a également les faveurs du troisième personnage de l'Etat, le président LR du Sénat Gérard Larcher. Reçu mardi soir à l'Elysée, celui-ci a "plaidé pour que nous prenions du temps, que nous enjambions la période importante où nous accueillons le monde aux Jeux olympiques", comme il l'a raconté jeudi matin sur BFMTV/RMC. Dans ces conditions, le maintien de Gabriel Attal à Matignon jusqu'en septembre lui convient.
Alors que beaucoup s'attendent dans les jours à venir à une démission du gouvernement qui passerait alors en mode "gestion des affaires courantes", l'exécutif en place poursuit son action.
Jeudi, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a ainsi notifié aux ministères une réduction de cinq milliards d'euros de leurs dépenses, rappelant que la France se devait d'économiser 25 milliards d'euros en 2024 pour redresser ses finances publiques malgré l'incertitude politique.
Le gouvernement a également émis un projet de décret pour prolonger les règles de l'assurance chômage jusqu'au 30 septembre pour éviter tout vide juridique, après avoir renoncé à durcir les règles d'indemnisation durant la campagne électorale.
Ce ralentissement de l'agenda indigne la gauche, qui revendique le pouvoir depuis son succès inespéré dimanche. Olivier Faure, le patron du PS, accuse le chef de l'Etat de ne pas "respecter le vote des Français" qui ont placé en tête le Nouveau Front populaire. Le patriarche insoumis Jean-Luc Mélenchon dénonce même des "magouilles" et "le retour du veto royal".
Avec le soutien de la CGT, qui appelle à des rassemblements le 18 juillet devant l'Assemblée nationale et les préfectures "pour que le résultat des élections soit respecté", a indiqué Sophie Binet sur LCI.
Sauf que les leaders du NFP peinent à s'accorder sur un nom pour Matignon. Et certains s'exaspèrent: "J'ai fait part de mon impatience de façon assez forte", indique ainsi le communiste Fabien Roussel dans un entretien à Libération. "Nous mettons beaucoup trop de temps", a également estimé l'écologiste Sandrine Rousseau sur RMC.
- "Des sociaux-démocrates à la droite -
Pendant que la gauche se répartit les ministères, les macronistes continuent d'échafauder des scénarios pour coiffer au poteau le NFP.
Les députés Renaissance rêvent par exemple d'"alliances programmatiques" au sein d'une "coalition de projet allant des sociaux-démocrates à la droite de gouvernement", donc sans LFI.
Gérald Darmanin et Edouard Philippe ont chacun de leur côté plaidé pour un rapprochement avec Les Républicains, tandis que le chef des députés Horizons, Laurent Marcangeli, a évoqué un gouvernement "qui partirait des LR pour aller jusqu'aux sociaux-démocrates (...), voire le Parti communiste et les écologistes".
Gabriel Attal, Elisabeth Borne... Les noms du chef du gouvernement et de son prédécesseur circulent ces dernières heures pour prendre les rênes du groupe Renaissance au Palais Bourbon.
Mais le camp présidentiel, tiraillé par des forces centrifuges depuis les législatives de dimanche, ne semble pas encore avoir tranché: il préfère prendre son temps en organisant l'élection de son chef de file en début de semaine prochaine.
Une chose est actée, le sortant Sylvain Maillard ne sera pas candidat à sa propre succession, a-t-il indiqué à l'AFP.
Le maître des horloges aussi prône la temporisation sur la recomposition politique. Puisque "personne ne l'a emporté" aux législatives et que les "blocs" sortis des urnes "sont tous minoritaires" à l'Assemblée, Emmanuel Macron entend "laisser un peu de temps aux forces politiques pour bâtir (des) compromis", a-t-il affirmé dans une lettre aux Français.
Depuis Washington où il participe à un sommet de l'Otan, le chef de l'Etat a assuré qu'il ne ferait "aucun commentaire de politique nationale" durant son séjour outre-Atlantique.
A quinze jours des Jeux olympiques, ralentir le tempo pour dégager une coalition semble convenir à plusieurs dirigeants du "bloc central".
"Il faut laisser mûrir les discussions pour voir quelle peut être la base politique la plus stable pour un gouvernement. Compte-tenu de l'absence de clarté et de l'imminence des JO, essayer de les enjamber peut se comprendre", a estimé Edouard Philippe auprès de l'AFP.
L'ancien Premier ministre alerte, néanmoins, sur "l'instabilité politique" persistante, qui pourrait avoir "un coût et des conséquences pour la France qui seraient extrêmement périlleux".
- Appels à des rassemblements -
Le scénario a également les faveurs du troisième personnage de l'Etat, le président LR du Sénat Gérard Larcher. Reçu mardi soir à l'Elysée, celui-ci a "plaidé pour que nous prenions du temps, que nous enjambions la période importante où nous accueillons le monde aux Jeux olympiques", comme il l'a raconté jeudi matin sur BFMTV/RMC. Dans ces conditions, le maintien de Gabriel Attal à Matignon jusqu'en septembre lui convient.
Alors que beaucoup s'attendent dans les jours à venir à une démission du gouvernement qui passerait alors en mode "gestion des affaires courantes", l'exécutif en place poursuit son action.
Jeudi, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a ainsi notifié aux ministères une réduction de cinq milliards d'euros de leurs dépenses, rappelant que la France se devait d'économiser 25 milliards d'euros en 2024 pour redresser ses finances publiques malgré l'incertitude politique.
Le gouvernement a également émis un projet de décret pour prolonger les règles de l'assurance chômage jusqu'au 30 septembre pour éviter tout vide juridique, après avoir renoncé à durcir les règles d'indemnisation durant la campagne électorale.
Ce ralentissement de l'agenda indigne la gauche, qui revendique le pouvoir depuis son succès inespéré dimanche. Olivier Faure, le patron du PS, accuse le chef de l'Etat de ne pas "respecter le vote des Français" qui ont placé en tête le Nouveau Front populaire. Le patriarche insoumis Jean-Luc Mélenchon dénonce même des "magouilles" et "le retour du veto royal".
Avec le soutien de la CGT, qui appelle à des rassemblements le 18 juillet devant l'Assemblée nationale et les préfectures "pour que le résultat des élections soit respecté", a indiqué Sophie Binet sur LCI.
Sauf que les leaders du NFP peinent à s'accorder sur un nom pour Matignon. Et certains s'exaspèrent: "J'ai fait part de mon impatience de façon assez forte", indique ainsi le communiste Fabien Roussel dans un entretien à Libération. "Nous mettons beaucoup trop de temps", a également estimé l'écologiste Sandrine Rousseau sur RMC.
- "Des sociaux-démocrates à la droite -
Pendant que la gauche se répartit les ministères, les macronistes continuent d'échafauder des scénarios pour coiffer au poteau le NFP.
Les députés Renaissance rêvent par exemple d'"alliances programmatiques" au sein d'une "coalition de projet allant des sociaux-démocrates à la droite de gouvernement", donc sans LFI.
Gérald Darmanin et Edouard Philippe ont chacun de leur côté plaidé pour un rapprochement avec Les Républicains, tandis que le chef des députés Horizons, Laurent Marcangeli, a évoqué un gouvernement "qui partirait des LR pour aller jusqu'aux sociaux-démocrates (...), voire le Parti communiste et les écologistes".