SERGEY BOBOK / AFP
Kiev, Ukraine | AFP | jeudi 29/08/2024 - L'Ukraine a annoncé son intention de ne pas renouveler le contrat la liant jusqu'au 31 décembre à la Russie pour faire transiter le gaz russe vers l'Europe via son réseau étendu de gazoducs.
Une décision déplorée par le Kremlin et qui amène son lot d'incertitudes pour les pays européens, historiquement importateurs de gaz russe malgré leurs efforts pour s'en affranchir depuis l'invasion de l'Ukraine.
- Fin au 31 décembre -
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé mardi que "personne" ne prolongerait l'accord avec la Russie, qui était jusque-là en vigueur malgré la guerre, profitant financièrement aux deux camps.
Le gaz russe transite par l'Ukraine en vertu d'un contrat établi en 2019 pour cinq ans, jusqu'au 31 décembre 2024, entre les compagnies ukrainiennes Naftogaz ainsi que GTSOU, et le géant russe Gazprom.
Le texte prévoit "un volume minimal de transit: 65 milliards de mètres cubes pour 2020 et 40 milliards de m3 pour 2021-2024", d'après Naftogaz.
Volodymyr Zelensky s'était à l'époque félicité d'un accord devant rapporter "plus de 7 milliards de dollars" (6,3 mds EUR au taux actuel).
L'un des deux points d'entrée du gaz russe en Ukraine, à Sokhranivka (est), en zone occupée par Moscou, est toutefois à l'arrêt depuis que Kiev a déclaré en mai 2022 le cas de "force majeure" dans la foulée de l'invasion russe.
L'autre infrastructure principale, la station de mesure à Soudja, dans la région russe de Koursk, est passée sous contrôle des forces ukrainiennes début août lors d'une offensive surprise.
- Les principaux bénéficiaires -
La Russie envoie son gaz vers l'Europe par deux routes, depuis le sabotage de Nord Stream en septembre 2022 en mer Baltique.
La première est le gazoduc TurkStream et son prolongement, Balkan Stream, sous la mer Noire, vers la Bulgarie, la Serbie et la Hongrie.
Le second itinéraire traverse l'Ukraine jusqu'à la Slovaquie, qui en est l'un des principaux bénéficiaires, aux côtés de la Hongrie, l'Autriche et l'Italie.
Le transit de gaz russe vers l'Europe via l'Ukraine a chuté de près de 2/3 par rapport à 2021 pour atteindre 14,65 milliards de m3 en 2023, soit un peu moins de la moitié des exportations totales de gaz russe vers l'Europe, selon des chiffres officiels.
Ses exportations quotidiennes vers l'Europe via le territoire ukrainien s'élèvent actuellement à environ 42 millions de m3, selon Gazprom.
- L'Azerbaïdjan comme alternative? -
L'Union européenne, dont les importations de gaz en provenance de Russie ont chuté à moins de 10% en 2023, assure que les pays impactés par la fin du contrat ont "d'autres solutions d'approvisionnement".
L'Italie pourrait par exemple acheter plus de gaz à l'Algérie, mais la Slovaquie, elle, de par sa position géographique, n'a pas d'alternative évidente.
La part du gaz russe dans les importations de Bratislava s'élevait toujours à 69% en 2023, et environ 60% pour l'Autriche, selon l'UE.
Début juillet, Volodymyr Zelensky a indiqué que Kiev était en discussion avec l'Azerbaïdjan, gros producteur de gaz naturel, pour remplacer le gaz russe transitant par l'Ukraine vers l'Europe par du gaz azerbaïdjanais.
Son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev a révélé que l'UE et Kiev l'avaient "approché" pour "faciliter" les discussions avec Moscou et parvenir à un accord qui conviendrait à toutes les parties, a priori en utilisant les infrastructures russes pour acheminer le gaz de Bakou vers le réseau ukrainien.
Une autre solution serait que Gazprom fournisse davantage de son gaz via TurkStream.
Mais la capacité de cet itinéraire reste limitée à ce stade, malgré la volonté affichée par Vladimir Poutine de développer "un hub gazier" en Turquie.
- Pertes pour Gazprom et Kiev -
Gazprom se trouve en difficulté financière depuis que l'Union européenne, son client historique, a largement diminué ses importations de gaz russe, disant même vouloir s'affranchir de tout gaz naturel russe à l'horizon 2027.
Selon des experts, cités par le quotidien russe Vedomosti, le géant russe pourrait être amputé d'environ 5 milliards d'euros de recettes annuelles pour ses livraisons via l'Ukraine, soit environ 6% de son chiffre d'affaires.
L'Ukraine perdra, de son côté, environ 720 millions d'euros de revenus annuels (près de 0,5% de son PIB), même si cet argent sert principalement aux frais de fonctionnement du réseau gazier.
Une décision déplorée par le Kremlin et qui amène son lot d'incertitudes pour les pays européens, historiquement importateurs de gaz russe malgré leurs efforts pour s'en affranchir depuis l'invasion de l'Ukraine.
- Fin au 31 décembre -
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé mardi que "personne" ne prolongerait l'accord avec la Russie, qui était jusque-là en vigueur malgré la guerre, profitant financièrement aux deux camps.
Le gaz russe transite par l'Ukraine en vertu d'un contrat établi en 2019 pour cinq ans, jusqu'au 31 décembre 2024, entre les compagnies ukrainiennes Naftogaz ainsi que GTSOU, et le géant russe Gazprom.
Le texte prévoit "un volume minimal de transit: 65 milliards de mètres cubes pour 2020 et 40 milliards de m3 pour 2021-2024", d'après Naftogaz.
Volodymyr Zelensky s'était à l'époque félicité d'un accord devant rapporter "plus de 7 milliards de dollars" (6,3 mds EUR au taux actuel).
L'un des deux points d'entrée du gaz russe en Ukraine, à Sokhranivka (est), en zone occupée par Moscou, est toutefois à l'arrêt depuis que Kiev a déclaré en mai 2022 le cas de "force majeure" dans la foulée de l'invasion russe.
L'autre infrastructure principale, la station de mesure à Soudja, dans la région russe de Koursk, est passée sous contrôle des forces ukrainiennes début août lors d'une offensive surprise.
- Les principaux bénéficiaires -
La Russie envoie son gaz vers l'Europe par deux routes, depuis le sabotage de Nord Stream en septembre 2022 en mer Baltique.
La première est le gazoduc TurkStream et son prolongement, Balkan Stream, sous la mer Noire, vers la Bulgarie, la Serbie et la Hongrie.
Le second itinéraire traverse l'Ukraine jusqu'à la Slovaquie, qui en est l'un des principaux bénéficiaires, aux côtés de la Hongrie, l'Autriche et l'Italie.
Le transit de gaz russe vers l'Europe via l'Ukraine a chuté de près de 2/3 par rapport à 2021 pour atteindre 14,65 milliards de m3 en 2023, soit un peu moins de la moitié des exportations totales de gaz russe vers l'Europe, selon des chiffres officiels.
Ses exportations quotidiennes vers l'Europe via le territoire ukrainien s'élèvent actuellement à environ 42 millions de m3, selon Gazprom.
- L'Azerbaïdjan comme alternative? -
L'Union européenne, dont les importations de gaz en provenance de Russie ont chuté à moins de 10% en 2023, assure que les pays impactés par la fin du contrat ont "d'autres solutions d'approvisionnement".
L'Italie pourrait par exemple acheter plus de gaz à l'Algérie, mais la Slovaquie, elle, de par sa position géographique, n'a pas d'alternative évidente.
La part du gaz russe dans les importations de Bratislava s'élevait toujours à 69% en 2023, et environ 60% pour l'Autriche, selon l'UE.
Début juillet, Volodymyr Zelensky a indiqué que Kiev était en discussion avec l'Azerbaïdjan, gros producteur de gaz naturel, pour remplacer le gaz russe transitant par l'Ukraine vers l'Europe par du gaz azerbaïdjanais.
Son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev a révélé que l'UE et Kiev l'avaient "approché" pour "faciliter" les discussions avec Moscou et parvenir à un accord qui conviendrait à toutes les parties, a priori en utilisant les infrastructures russes pour acheminer le gaz de Bakou vers le réseau ukrainien.
Une autre solution serait que Gazprom fournisse davantage de son gaz via TurkStream.
Mais la capacité de cet itinéraire reste limitée à ce stade, malgré la volonté affichée par Vladimir Poutine de développer "un hub gazier" en Turquie.
- Pertes pour Gazprom et Kiev -
Gazprom se trouve en difficulté financière depuis que l'Union européenne, son client historique, a largement diminué ses importations de gaz russe, disant même vouloir s'affranchir de tout gaz naturel russe à l'horizon 2027.
Selon des experts, cités par le quotidien russe Vedomosti, le géant russe pourrait être amputé d'environ 5 milliards d'euros de recettes annuelles pour ses livraisons via l'Ukraine, soit environ 6% de son chiffre d'affaires.
L'Ukraine perdra, de son côté, environ 720 millions d'euros de revenus annuels (près de 0,5% de son PIB), même si cet argent sert principalement aux frais de fonctionnement du réseau gazier.