Quel avenir pour des centrales hydroliennes aux Tuamotu ?


Une étude analyse le potentiel énergétique de centrales hydroliennes aux Tuamotu (photo d’illustration)
PAPEETE, 10 février 2016 - Une étude de courantologie est actuellement en cours à Manihi et Takaroa pour estimer le potentiel hydrolien de ces deux atolls des Tuamotu, en vue de produire de l’électricité.

Pour l’instant aux Tuamotu, lorsque l’énergie électrique n’est pas tirée de l’exploitation de groupes électrogènes, et donc thermique, elle est souvent d’origine solaire. Mais cela pourrait changer sous quelques années. Le ministre en charge de l’énergie, Nuihau Laurey, a évoqué mercredi lors du Conseil des ministres une étude menée depuis décembre dernier sur deux atolls pilotes des Tuamotu : Manihi et Takaroa.

Cette analyse se donne pour objectif d’identifier le potentiel des courants dans les passes de ces deux atolls en vue de produire de l’électricité.

La Polynésie française est composée de 118 îles réparties sur un espace océanique de près de 5 millions de km2. Une grande majorité de ces îles sont pourvues de passes pour mettre leur lagon en relation avec le large. Et c’est précisément à l’hypothèse d’une utilisation mécanique des courants produits par l’interaction entre les lagons et l’océan que s’intéresse cette étude débutée en décembre dernier pour une durée d’observation d’un an. Il existe aujourd’hui un large panel de solutions émergentes et innovantes en matière d’énergies renouvelables hydroliennes ; mais très peu sont arrivées au stade de la maturité industrielle. L’analyse tentera donc dans un premier temps d’évaluer le potentiel présent en Polynésie française et d’en déduire les technologies les plus aptes à être exploitées.

Actuellement le potentiel minimum requis pour l’exploitation d’énergie hydrolienne se fonde sur un courant entrant ou sortant minimum de 1,5 mètre par seconde.

L’étude de courantologie visant à caractériser le potentiel hydrolien des passes de Manihi et Takaroa a le projet d’être réalisée en 2 phases. Elle a débuté par une première mission durant la première quinzaine du mois de décembre 2015 et a permis d’identifier les zones de plus fort courant en fonction de la marée. La seconde phase de l’étude est amorcée depuis l’immersion des courantomètres réalisée mi-décembre dernier. Dans un second temps, la campagne de mesure longue durée actuellement en cours doit permettre de connaître les variations d’intensité et de direction du courant en fonction des différents régimes de houle et de vent propres à l’hydroclimat des Tuamotu. Un point sera fait trimestriellement.
L’analyse et l’interprétation des résultats permettront dès l’année prochaine d’orienter les solutions techniques à retenir en vue de l’implantation de systèmes à des fins de production hydrolienne.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 10 Février 2016 à 15:45 | Lu 3055 fois