Que proposent Emmanuel Macron et Marine Le Pen pour le fenua ?


PAPEETE, le 23 avril 2017. A l'issue des résultats du premier tour, marqué par la première place d'Emmanuel Macron devant Marine Le Pen, voici pour rappel ce que proposent chacun de ces deux finalistes pour la Polynésie française ou plus largement pour l'outre-mer.

Emmanuel Macron : "Maintien de la surrémunération"

Dans son programme dédié à l’Outre-Mer, Emmanuel Macron prévoit des billets d’avion à prix aidés pour les ultramarins, en particulier les étudiants et les entrepreneurs. Le candidat d’En Marche soutient le maintien de la surrémunération des fonctionnaires, en raison de la vie chère.
L'ancien ministre de l'Economie a demandé à ce comité de travail de rédiger des recommandations pour le fenua. Ce comité a listé quatre priorités. D'abord, la lutte contre la cherté de la vie. "Dans le cadre de ses compétences et de par son pouvoir de persuasion lié au fait qu’il soit le premier bailleur de fonds du Pays, l’Etat s’engage à créer les conditions de diminution du coût de la vie", indique le comité local qui propose notamment que les " taux bancaires soient fixés par le haut-commissaire au même niveau que les taux pratiqués en France métropolitaine". La continuité territoriale, au sein de la France, du Pacifique et entre les îles, est la seconde priorité du comité local.
Pour favoriser l'emploi, les soutiens au candidat Emmanuel Macron souhaitent mettre en place une "préférence locale appliquée au travail ainsi qu’à l’attribution des marchés publics".
Enfin le comité local compte créer une "Assurance Formation". "Les salariés, fonctionnaires, patentés, chefs d’entreprise ayant involontairement perdu leur emploi bénéficie(raient) d’une assurance formation. Ils (seraient) rémunérés à la condition sine qua non de suivre une formation qualifiante correspondant au marché local du travail", souligne le document du comité polynésien.

Soutien :
Heimana Garbet est le Référent du mouvement en Marche pour la Polynésie française. Tau Hotu Rau soutient aussi Macron. Le parti autonomiste Tapura Huiraatira doit valider lundi une consigne de vote en faveur d'Emmanuel Macron pour le 2e tour de la présidentielle. Jacky Bryant, soutien de Benoit Hamon en Polynésie française appelle également à un vote Macron, le 6 mai prochain.
 

Marine Le Pen : La "notion de Pays associé (…) n'est pas un tabou"

Au sujet de l'autonomie, Marine Le Pen note qu'elle "doit être renforcée et étendue, pour autant que l'Etat conserve ses attributions fondamentales". Pour la candidate, la "notion de pays associé au sein de la France (…) n'est pas un tabou." "Cette évolution statutaire donnerait notamment à la collectivité la compétence pour délivrer des visas touristiques et économiques spécifiques", met-elle en avant.
La candidate du Front national compte aussi mettre en place un "grand ministère de l'Outre-mer".
Au sujet de la santé, Marien Le Pen note : "Il est scandaleux que les Polynésiens reçoivent de la France, par personne, une contribution à leur santé inférieure à celle des étrangers en situation irrégulière ! L’inscription de la préférence nationale dans la Constitution devrait permettre de réorienter des sommes retirées de la contribution à la santé des étrangers vers celle des Polynésiens." Elle indique que "L’État reprendra sa place dans le financement du régime de solidarité territorial".
Au sujet de l'électricité, elle annonce "la mise en place d’une Contribution au service public de l’électricité (CSPE), la Polynésie française devra bénéficier des avantages des dernières technologies en énergies renouvelables, et de ce fait, favoriser par de la défiscalisation, l’implantation en Polynésie française de sociétés françaises en recherche et développement".
Concernant l'Education, elle note que "l’État doit reprendre sa place dans le financement de la construction des établissements scolaires". Elle prévoit ainsi de "rétablir la dotation à 1,8 milliard Fcfp par an afin que la jeunesse de Polynésie française puisse pouvoir étudier dans des conditions matérielles similaires à celles des autres Français du territoire national."
Elle prévoit aussi "l’installation en Polynésie française d’une Université Internationale de la Mer".
En déplacement à La Réunion en novembre, Marine Le Pen avait également annoncé qu’elle supprimerait à terme la surrémunération des fonctionnaires.

Soutiens :
Eric Minardi, président de Te Nati FNP, et le Tahoera'a Huira'atira soutiennent Marine Le Pen.


Rédigé par Mélanie Thomas le Dimanche 23 Avril 2017 à 08:00 | Lu 17985 fois