Quatre fonctionnaires sans stage au fenua


Tahiti, le 4 août 2020 - Le syndicaliste du Snetaa-Fo, Maheanuu Routhier, dénonce le départ imminent de quatre fonctionnaires stagiaires polynésiens en métropole. C'est "aberrant", affirme-t-il. La ministre de l'Education, Christelle Lehartel, assure qu'elle a tout fait pour les garder au fenua : "malheureusement je n'ai pas de poste pour les garder".
 
Il ne se passe pas une année au fenua où le problème ne revient pas sur le tapis. Plusieurs fonctionnaires stagiaires devront de nouveau quitter la Polynésie et se rendre en métropole pour passer leur année de stage cette année. Sur les 31 fonctionnaires stagiaires qui ont été reçus aux concours, 4 d'entre eux se retrouvent dans cette situation. Le syndicaliste Sneeta-Fo Maheanuu Routhier dénonce cette situation qu'il trouve "aberrante". Il espère que la ministre de l'Education Christelle Lehartel fera son possible pour les garder au fenua. "C'est une décision politique (…). Les solutions on peut les trouver", assure-t-il. Il rappelle d'ailleurs que lorsque Tauhiti Nena était aux commandes de l'éducation en 2011 "il s'était battu pour garder les Polynésiens. Et à cette époque c'était 40 et pas 4".  Le syndicaliste rappelle que lorsque nos fonctionnaires stagiaires partent en métropole, l'opération demande toute une organisation et beaucoup de problèmes. "Il n'y a aucune prise en charge des billets, ils n'ont aucune indemnités pour partir, ils seront payés fin septembre, il faut trouver un logement… Envoyer nos jeunes comme ça, ce n'est pas acceptable". Il est vrai que la Covid-19 a un peu bousculé la donne cette année. En effet, les concours ont eu lieu fin juin au lieu du mois d'avril. Et les résultats sont tombés en juillet dernier avec des affectations à la fin du mois : "Les jeunes ont donc un délai d'un mois pour partir et se préparer".

"Ils savent qu'ils ne resteront pas forcément en Polynésie"

Contactée, la ministre de l'Education Christelle Lehartel a d'abord tenu à rappeler que ces quatre fonctionnaires stagiaires ont tous passé le concours externe : "ce sont des personnes qui sont issues du secteur privé et qui ont décidé de passer le concours, (…) malheureusement je n'ai pas de poste pour les garder en Polynésie".  La ministre rappelle ensuite que le concours est national. "Ils savent qu'ils ne resteront pas forcément en Polynésie (…). On a tout fait pour garder un maximum de stagiaire". Selon la ministre, les branches qu'ont choisi ces quatre fonctionnaires stagiaires sont "des spécificités". "Ce sont des disciplines très professionnelles" pour lesquelles il y a, selon elle, très peu de postes au fenua. Elle assure que plus les années passent et plus les places dans certaines disciplines tout comme les mathématiques, ou l'anglais, vont devenir rares et chères. "La plupart des postes sont pourvus par des Polynésiens, c'est une bonne chose pour nous (…). Et plus ça va aller et plus ça va être compliqué, cela va être de plus en plus difficile et les candidats le savent".
 
Par contre, les candidats pour les postes de professeur de musique, mandarin et même d'arts plastiques se font rare, explique la ministre de l'Education. Christelle Lehartel annonce qu'elle devrait d'ailleurs recevoir le syndicaliste Snetaa-FO Maheanuu Routhier pour discuter avec lui de la situation de ces quatre fonctionnaires stagiaire.       


Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mardi 4 Aout 2020 à 20:47 | Lu 8498 fois