L'Étoile, France | AFP | jeudi 17/10/2018 - Trois caisses en bois pour les trois petits et une plus grosse, en fer, pour la mère, sont disposées au bout d’un chemin forestier accidenté, au fin fond du massif du Jura. Dans quelques instants, ces quatre lynx recouvreront la vie sauvage.
Menée par Athénas, un centre de sauvegarde de la faune sauvage, cette opération est une première en Europe où jamais encore une femelle lynx blessée dans une collision avec un véhicule n'avait été relâchée avec ses petits.
Chaque année, près de dix lynx boréals, espèce protégée et menacée, sont victimes d'accidents de la route ou de braconnage sur une population française estimée à un peu plus de cent individus, majoritairement établis dans le massif jurassien.
La mère et sa progéniture âgée de quatre mois – deux mâles et une femelle baptisés Esteban, Zia et Tao – ont été relâchés mardi dans la fraîcheur du petit matin et dans le plus grand silence, pour ne pas effrayer les félins.
L'opération devait rester confidentielle pendant 48 heures afin d’éviter l’afflux de photographes amateurs voire de chasseurs ou d’éleveurs opposés à la présence de cette espèce qui se nourrit principalement de chamois et de chevreuils.
Implanté sur la commune de L'Etoile, Athénas était le seul établissement en France en mesure de recueillir, soigner et relâcher ces lynx boréals. Semblables à de gros chats au pelage roux tacheté, ils sont reconnaissables à leurs oreilles triangulaires surmontées d'un "pinceau" de poils noirs.
En 31 années d'existence, ce centre a recueilli plus de 18.000 animaux sauvages blessés.
Les cages sont ouvertes en même temps et le premier jeune bondit immédiatement avant de s’enfoncer dans la forêt de feuillus. Les deux autres suivent de près. Mais la mère, stressée, reste allongée, dos à l’ouverture de la cage.
L'équipe d'une petite dizaine de personnes -soigneur, vétérinaire, volontaires...-, devra retourner la cage pour qu’elle suive enfin ses petits. Le tout, sous le regard vigilant de quatre agents de l’Office nationale de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).
- "Affamés et amaigris" -
Pour l’équipe du centre Athénas, c'est un soulagement. "Elle boite encore un peu mais ça devrait le faire", observe le directeur, Gilles Moyne.
La mère, identifiée dans le secteur de Lons-le-Saunier depuis 2015, a été victime d’une collision routière le 25 septembre. Alerté par un automobiliste, le centre a soigné sa fracture ouverte du tibia et son traumatisme crânien.
"On a tout de suite vu qu’elle était allaitante", explique Gilles Moyne. Des appareils photo équipés de détecteurs de mouvements ont permis de repérer les trois jeunes et de les capturer cinq jours plus tard grâce à des appâts de viande disposés au fond de cages à fermeture automatique.
"Ils étaient affamés et déjà amaigris. Ils ont été placés dans un enclos avec une femelle non relâchable car la mère venait d’être opérée. Après douze jours de convalescence, on a pu la remettre en présence des jeunes. Elle les a tout de suite reconnus et a même repris l’allaitement", raconte le directeur.
La femelle relâchée mardi sera suivie grâce à un collier émetteur qui s’ouvrira de lui-même au bout d’un an.
"C’est fondamental de les laisser ensemble parce que les jeunes vont encore rester cinq mois avec elle avant la dispersion", poursuit Gilles Moyne. Statistiquement, seul un petit sur quatre survit, alors, "probablement, sur les trois jeunes, seul un atteindra l’âge adulte" si l’on prend en compte la sélection naturelle mais aussi les facteurs humains.
"Il y a le braconnage, mis en évidence avec les cinq plombs anciens retrouvés dans la tête de cette femelle. Mais aussi les accidents" toujours plus nombreux, constate le directeur du centre Athénas.
Mais "plus de collisions ne veut pas dire hausse de la population de lynx qui est en stagnation depuis 50 ans", précise-t-il encore.
Menée par Athénas, un centre de sauvegarde de la faune sauvage, cette opération est une première en Europe où jamais encore une femelle lynx blessée dans une collision avec un véhicule n'avait été relâchée avec ses petits.
Chaque année, près de dix lynx boréals, espèce protégée et menacée, sont victimes d'accidents de la route ou de braconnage sur une population française estimée à un peu plus de cent individus, majoritairement établis dans le massif jurassien.
La mère et sa progéniture âgée de quatre mois – deux mâles et une femelle baptisés Esteban, Zia et Tao – ont été relâchés mardi dans la fraîcheur du petit matin et dans le plus grand silence, pour ne pas effrayer les félins.
L'opération devait rester confidentielle pendant 48 heures afin d’éviter l’afflux de photographes amateurs voire de chasseurs ou d’éleveurs opposés à la présence de cette espèce qui se nourrit principalement de chamois et de chevreuils.
Implanté sur la commune de L'Etoile, Athénas était le seul établissement en France en mesure de recueillir, soigner et relâcher ces lynx boréals. Semblables à de gros chats au pelage roux tacheté, ils sont reconnaissables à leurs oreilles triangulaires surmontées d'un "pinceau" de poils noirs.
En 31 années d'existence, ce centre a recueilli plus de 18.000 animaux sauvages blessés.
Les cages sont ouvertes en même temps et le premier jeune bondit immédiatement avant de s’enfoncer dans la forêt de feuillus. Les deux autres suivent de près. Mais la mère, stressée, reste allongée, dos à l’ouverture de la cage.
L'équipe d'une petite dizaine de personnes -soigneur, vétérinaire, volontaires...-, devra retourner la cage pour qu’elle suive enfin ses petits. Le tout, sous le regard vigilant de quatre agents de l’Office nationale de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).
- "Affamés et amaigris" -
Pour l’équipe du centre Athénas, c'est un soulagement. "Elle boite encore un peu mais ça devrait le faire", observe le directeur, Gilles Moyne.
La mère, identifiée dans le secteur de Lons-le-Saunier depuis 2015, a été victime d’une collision routière le 25 septembre. Alerté par un automobiliste, le centre a soigné sa fracture ouverte du tibia et son traumatisme crânien.
"On a tout de suite vu qu’elle était allaitante", explique Gilles Moyne. Des appareils photo équipés de détecteurs de mouvements ont permis de repérer les trois jeunes et de les capturer cinq jours plus tard grâce à des appâts de viande disposés au fond de cages à fermeture automatique.
"Ils étaient affamés et déjà amaigris. Ils ont été placés dans un enclos avec une femelle non relâchable car la mère venait d’être opérée. Après douze jours de convalescence, on a pu la remettre en présence des jeunes. Elle les a tout de suite reconnus et a même repris l’allaitement", raconte le directeur.
La femelle relâchée mardi sera suivie grâce à un collier émetteur qui s’ouvrira de lui-même au bout d’un an.
"C’est fondamental de les laisser ensemble parce que les jeunes vont encore rester cinq mois avec elle avant la dispersion", poursuit Gilles Moyne. Statistiquement, seul un petit sur quatre survit, alors, "probablement, sur les trois jeunes, seul un atteindra l’âge adulte" si l’on prend en compte la sélection naturelle mais aussi les facteurs humains.
"Il y a le braconnage, mis en évidence avec les cinq plombs anciens retrouvés dans la tête de cette femelle. Mais aussi les accidents" toujours plus nombreux, constate le directeur du centre Athénas.
Mais "plus de collisions ne veut pas dire hausse de la population de lynx qui est en stagnation depuis 50 ans", précise-t-il encore.