Quand les négociateurs discutent crochets, vocabulaire et pluriel à la COP21


"Je veux voir ces crochets!": à la conférence mondiale sur le climat, chaque séance de discussions voit les négociateurs défendre, qui ses crochets, qui ses parenthèses, son conditionnel ou son impératif.

"Nous avons demandé à ce que ce paragraphe soit entre crochets", c'est-à-dire encore sujet à discussion, insiste le négociateur de l'Arabie saoudite dans un des sous-groupes qui discutait mercredi le projet de texte, lors d'une séance transmise par la télévision interne.

La négociation "a besoin de clarté et de consistance dans le modus operandi", proteste-t-il encore.

Son homologue chinois lui s'inquiète qu'un paragraphe "invite" les acteurs de la société civile à faire des efforts. Il préfèrerait qu'il "accueille positivement" les éventuels efforts de ces acteurs...

Ces deux expressions sont de toute façon "bien trop faibles" proteste la négociatrice colombienne.

"Si on ne donne pas un signal fort, c'est un accord qui n'aura pas la force qu'il doit avoir", insiste-t-elle.

Un des deux co-présidents prend les choses en mains: "peut-on se mettre d'accord pour inscrire le terme +des actions+ après +encourager+ au paragraphe 23 et ajouter un +s+ au mot +personne+ au paragraphe 24 bis?"

Les modifications ne soulèvent pas d'opposition. Les négociateurs se penchent sur une autre partie du projet de texte.

Les délégués présents au Bourget, près de Paris, doivent remettre un projet d'accord à Laurent Fabius, président de la COP, samedi midi. Le ministre français leur a reproché mercredi de travailler trop lentement alors que les ministres des différents pays doivent s'emparer du texte la semaine prochaine pour aboutir à un accord le 11 décembre.


le Jeudi 3 Décembre 2015 à 04:17 | Lu 453 fois