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Quand les jeunes créateurs d’entreprise partagent leurs galères et leurs espoirs


Les quatre jeunes entrepreneurs écoutent les conseils de Daniel Palacz
Les quatre jeunes entrepreneurs écoutent les conseils de Daniel Palacz
PAPEETE, le 8 septembre 2014 - Jeudi dernier, la Jeune Chambre Économique organisait une « Soirée Jeunes Entrepreneurs » où 4 créateurs d’entreprise dans leur vingtaine ont présenté leurs projets, leurs parcours, et ont donné leurs trucs et astuces au public.

Ce jeudi 4 septembre, la Jeune Chambre Économique de Tahiti (JCET) a organisé sa première édition de la Soirée des Jeunes Entrepreneurs. Si un événement pour présenter des chefs d’entreprises au public et aux porteurs de projets est organisé chaque année, cette fois le concept a été changé pour laisser la parole à des créateurs d’entreprise qui ont fondé leur boite tout récemment. « Ils nous ont présenté leurs parcours, l’origine et la genèse de leur idée, les difficultés qu’ils ont rencontrées… et les points positifs qu’il y a d’être à son compte » explique Hinanui Rereao, présidente de la JCET.

Pour éclairer leurs galères et leurs rêves avec l’œil de l’expérience, un parrain leur a été adjoint : Daniel Palacz, qui a fondé son entreprise de construction en 1971 et l’a depuis revendue.

4 jeunes entrepreneurs

Erwina Chanson, cofondatrice du café Drink Up, a ouvert un café à l’anglaise il y a deux ans avec un budget aussi petit que possible. « On a décoré les tables nous-mêmes, posé le parquet de nos petites mains… Tout pour limiter le budget. » Mais commencer petit, ça n’a pas été le vrai problème au démarrage : « le plus compliqué ce sont les démarches administratives, on est balloté d’un bureau à l’autre, on ne trouve jamais les personnes dont on a besoin, il faut se débrouiller pour trouver tous les textes à respecter sur les normes d’hygiène et pour les travaux... »

Olivier Desvaux de Marigny, fondateur de Feel2Live (producteur de musique, de clips et d’événements), confirme la difficulté de naviguer le labyrinthe administratif, mais surtout « le pire c’est la lenteur des gens, ici il faut tout le temps rappeler et rappeler, sinon ça n’avance pas. » Mais une fois chef d’entreprise, on a l’avantage incroyable « d’être libre et de gérer ses projets comme on veut. Aux jeunes je dis "kiffez ce que vous faites et allez-y à fond. On a tous cette capacité à réussir, il faut vraiment y aller" ! »

Vaiana Mahinui, elle, est devenue entrepreneuse par la force des choses. Sans emploi, elle a décidé de se consacrer à sa passion : le pole dance. Elle a ouvert son école il y a 9 mois en investissant ses 5 ans d’économie, « tout ce que j’avais. » Son école Tahiti Pole Art doit aujourd’hui refuser du monde et cherche plus de professeurs.

Taputea Latchoumane, enfin, a créé WallArt il y a un an. Il pose des décorations murales basées sur des stickers chez les particuliers, sur les vitrines, les voitures, les va’a… « Il faut surtout éviter d’écouter les ondes négatives de ceux qui n’y croient pas, les amis, la famille… Il disent, ‘mais regarde, il y a déjà des grosses boites qui le font’. Mais quand on a la passion et un petit truc spécial, les clients le voient, ils en parlent, et ça marche. Il ne faut surtout pas faire ça pour l’argent, c’est trop de galères, on abandonnerait avant la fin ! »

Une conclusion qui ressort des questions du public après les présentations : aujourd’hui pour lancer son entreprise à partir de rien, les banques ne sont plus des partenaires : les 4 entrepreneurs ont dû s’autofinancer ou ont obtenu la confiance de partenaires (généralement la famille). Leur secret : commencer petit et se développer au rythme de l’activité.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Lundi 8 Septembre 2014 à 06:04 | Lu 1338 fois