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Quand je les ai touchées, j’étais possédé, j’étais un monstre


Quand je les ai touchées, j’étais possédé, j’étais un monstre
PAPEETE, mardi 8 octobre 2013. Un homme de 38 ans a été condamné par le tribunal correctionnel de Papeete, ce mardi, à 18 mois de prison et à une peine complémentaire d’interdiction définitive de toute activité professionnelle ou bénévole impliquant des mineurs. La justice a assorti ces condamnations de l’obligation d’un suivi socio-judiciaire durant huit ans. Cet homme avait, une nuit de juillet 2010, pratiqué des attouchements sexuels sur les deux filles de sa concubine. Les fillettes étaient alors âgées de huit et neuf ans ; effrayées par l’attitude de leur beau-père les deux fillettes s’étaient ensuite réfugiées dans une cabane, hors de la maison. Les faits d’attouchements sexuels ont été révélés par l’aînée des fillettes, près de deux ans plus tard, à l’occasion d’une discussion menée à l’école sur une affaire similaire impliquant une camarade de classe. Les deux petites filles n’avaient rien dit à leur mère, persuadées qu’elle ne les croirait pas. De fait, lors de la garde à vue de son compagnon, elle n’a porté plainte qu’après qu’il ait reconnu ses agissements.

Les faits d’attouchements sexuels de cette nuit de juillet 2010 n’ont pas été contestés par le beau-père
. Alcoolique, dépressif, suicidaire, il indique à la barre «avoir été possédé. Je vois des choses. J’étais un monstre et j’entre dans le personnage» explique-t-il. Il n’a que quelques souvenirs confus de cette soirée de juillet 2010. «Je me souviens juste d’être entre les deux jambes d’un enfant. Je m’aperçois que je suis là en train de lécher. Je me suis battu avec moi-même pour arrêter». Au cours des auditions qui ont suivi la révélation de ces attouchements, l’aînée des fillettes a indiqué quelques autres incidents avec son beau-père, des caresses notamment, mais qu’il ne veut pas reconnaître.

L’expertise psychiatrique à son sujet est extrêmement sévère évoquant des tendances pédophiles avec des risques avérés de récidive nécessitant un suivi socio-judiciaire. A son casier judiciaire, cet homme compte déjà sept condamnations, mais jusqu’ici aucune pour des affaires de nature sexuelle, encore moins de pédophilie. Trois condamnations pour des conduites sous emprise alcoolique, trois condamnations pour violences et une pour dégradation de biens. Pour le procureur, l’homme est dangereux : il a commis des «actes sexuels déplacés qui sont des actes caractérisés de pédophilie» et requiert donc cinq ans de prison dont trois ans de sursis mise à l’épreuve avec obligation de soins.

L’avocat de la défense tente de dénoncer la qualification de pédophilie. «Il a eu une pulsion, un acte totalement isolé ce n’est pas un pervers pédophile» dit-il en dénonçant les conclusions de l’expert psychiatre. «Au cours de ses 38 ans de vie il a eu 15 secondes de dérapage, cela ne fait pas de lui un pervers sexuel et il ne mérite pas cinq ans de prison». Le tribunal après en avoir délibéré a suivi pour partie la modération des peines demandées par la défense, mais en assortissant la peine d’un très long suivi socio-judiciaire et surtout de l’interdiction complète d’entrer en contact avec des mineurs. Il devra également payer la somme de 350 000 Fcfp à chacune des petites filles pour le préjudice moral qu’elles ont subi.

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 8 Octobre 2013 à 14:54 | Lu 3705 fois