Qantas teste le carburant huile de cuisine


SYDNEY, vendredi 13 avril 2012 (Flash d’Océanie) – La compagnie aérienne australienne Qantas a effectué vendredi un essai afin d’évaluer les propriétés d’un carburant recyclé à base d’huile de cuisine, sur un vol expérimental Sydney-Adelaïde (Australie méridionale), a annoncé la société.
Le mélange utilisé comporte une moitié de ce carburant-test, l’autre étant toujours du fioul kérosène conventionnel pour motoriser l’Airbus A-330 de la compagnie au kangourou (avec une capacité typique de trois cent passagers).
Pour ce premier essai, seules les propriétés techniques de ce qui est décrit comme un « carburant durable » sont prises en compte, sans considérer les aspects économiques de cette huile, étant donné qu’elle coûte encore environ quatre fois plus cher que le kérosène et qu’elle a dû être importée des États-Unis (à Houston, Texas).
Mais selon Qantas, il s’agit avant tout d’envisager l’avenir à long terme, notamment sur les aspects d’émissions de gaz à effet de serre, ce nouveau carburant expérimental en émettant moins que le kérosène.
Qantas rappelle aussi que les tendances lourdes du marché mondial des carburants sont loin d’augurer une baisse des coûts des carburants d’origine fossile.
L’expérience australienne bénéficie du soutien financier du gouvernement fédéral, a pour sa part rappelé vendredi matin le ministre des ressources naturelles, de l’énergie et du tourisme, Martin Ferguson, aux côtés du directeur général de Qantas, Alan Joyce.
Des expériences similaires, utilisant ce même mélange, ont aussi été menées ces derniers mois en Europe, sur des vols reliant notamment les deux villes allemandes d’Hambourg et Francfort.
Le vol Sydney-Adelaïde a décollé à 10h20 (locales, GMT+10) pour atterrir à 12h05.
Le vol retour est parti d’Adelaïde à 13h35 pour toucher le tarmac de Sydney à 16h00.
Une autre expérience utilisant le même carburant est d’ores et déjà prévue pour le 19 avril 2012, sur un vol Jetstar (filiale à bas coûts de Qantas) Melbourne-Hobart, a annoncé la société.

« bio-kérosène » néo-zélandais à l’huile de jatropha

Ces dernières années, c’est en Nouvelle-Zélande que des expériences de ce type avaient attiré l’intérêt des ingénieurs environnementaux : fin 2008, un Boeing 747-400 d’Air New Zealand a effectué un premier vol (qui a duré deux heures environ) de démonstration au biocarburant, qui alimentait un des quatre réacteurs du Boeing 747 choisi pour cet essai en conditions réelles.
Ce projet bio-fioul, baptisé Terasol Energy (nom de code NZ-J50), associe Air New Zealand, Boeing, UOP, société (filiale du groupe Honeywell) et Rolls Royce.
Il s’agissait d’utiliser un biocarburant issu de la transformation de l’huile brute de jatropha pour en faire ce que les concepteurs de ce projet appellent du « bio-kérosène ».
Sur les quatre réacteurs Rolls-Royce RB211 du Boeing, un seul disposait d’un carburant mélangé de moitié de dérivé de jatropha et le reste du mélange composé du kérosène classique.
« Au cours du processus (de production de ce carburant expérimental), de l’hydrogène est ajouté afin de retirer l’oxygène de la biomasse, ce qui donne un carburant pouvant remplacer le kérosène utilisé par l’industrie aéronautique », précisait alors la société Boeing.
« Le jatropha, qui peut être cultivé dans des conditions très variées, produit une graine non comestible contenant une huile lipidique non comestible, dont l’extraction permet de fabriquer du carburant. Chaque graine peut produire 30% à 40% de sa masse en huile. L’huile utilisée pour créer le carburant destiné au vol d’Air New Zealand provient de terres non arables situées en Inde et dans des pays du sud-est de l’Afrique (Malawi, Mozambique et Tanzanie) », précisaient les partenaires.
« Avec ce vol de démonstration, Air New Zealand souligne sa volonté de devenir la compagnie aérienne la plus respectueuse de l’environnement au monde », avait déclaré Rob Fyfe, Directeur Général d’Air New Zealand.
« Nous avons récemment démontré les bénéfices environnementaux apportés par la mise en œuvre de procédures opérationnelles avancées avec des Boeing 777. Par ailleurs, nous procédons à la modernisation de notre flotte et attendons avec impatience la livraison de nos Boeing 787-9 Dreamliner équipés de moteurs Trent 1000 dont la consommation de carburant sera 20 pour cent inférieure à celle des avions qu’ils remplaceront. L’introduction d’une nouvelle génération de carburants durables marque une étape logique vers la réduction de la consommation de carburant et des émissions générées par les avions », avait-il ajouté.

pad

Rédigé par PAD le Jeudi 12 Avril 2012 à 22:24 | Lu 761 fois