Pīna’ina’i propose une galerie de portraits pour sa 11e édition


TAHITI, le 21 mars 2022 - La onzième édition de Pīna’ina’i aura lieu le 26 mars. Des lectures dansées et mises en scène dévoileront des portraits de Polynésiens connus ou inconnus, des piliers de la société.

Les répétitions de la onzième édition du spectacle Pīna’ina’i se succèdent. Samedi matin, les danseurs, lecteurs, acteurs mais aussi chanteurs et musiciens étaient réunis sur le paepae a Hiro pour un filage. Conduite par le metteur en scène Moana’ura Tehei’ura, cette répétition a permis d’ajuster les derniers détails.

Pīna’ina’i est une lecture de textes originaux, mis en scène. "Il faut libérer le mot du livre pour le faire vibrer à l’oreille du spectateur. Dans Pīna’ina’i, le mot devient source de création musicale, chorégraphique et scénique", explique le metteur en scène. Cette nouvelle édition est intitulée Hōho’a (portraits) et pour la première fois, elle intègre des musiciens et chanteurs. L’orchestre est composé d’un pianiste, de cordes et de percussions.

Ancrer la culture dans une société évolutive

Moana’ura Tehei’ura a choisi pour décor un bar tenu par un personnage coloré qui masque sa tristesse dans le travail aux côtés de ses deux fils : l’aîné est un chanteur lyrique qui renonce à sa carrière pour demeurer près de sa mère suite au décès de son père. Le cadet est employé par sa mère et admire les jolies filles qui passent. Au gré des rencontres, les personnages deviennent ces personnes que nous rencontrons dans nos vies de tous les jours avec leurs souffrances, leurs espoirs, leurs craintes et leurs bonheurs.

"L’idée du bar est intéressante, car elle permet d’apporter une dichotomie entre les illustres personnages évoqués dans le spectacle et un espace ordinaire à travers la parole de gens (presque) ordinaires. D’autre part, j’utilise volontairement des oppositions culturelles en mêlant des textures sud-américaines, lyriques avec notre culture pour provoquer un décalage culturel qui permet, à mon sens – et c’est totalement critiquable– d’abattre des cloisons habituelles de nos expressions culturelles. En d’autres termes, le fait de poser notre culture dans des espaces différents et dans un cadre contemporain lui permet d’exister dans une société évolutive." Dans un bar, les clients entrent avec le bagage qu’ils traînent, ils se livrent souvent, sans retenue parfois. Ils se délestent. Pour le metteur en scène, c’est un cadre idéal.

Hōho’a consiste en une galerie de portraits de femmes et d’hommes de tous âges, de tous horizons, connus ou méconnus. "Ce sont des piliers de notre société d’hier et d’aujourd’hui, nous leur rendons hommage et rappelons que nous pouvons nous reposer sur eux." Les gens du passé revivent dans le présent. "Ce qui d’une certaine manière leur redonne une stature, une place et les rend éternel."


Un autre regard

Les auteurs ont eu toute liberté pour raconter leur vision des ces femmes et de ces hommes. Moana’ura Tehei’ura prend pour exemple Pūrea, décrite par Patrick Amaru. Cette femme, cheffesse de Mahina qui vécu au XVIIIe siècle est connue pour son orgueil. Elle a construit un immense marae pour son fils, le marae Maha’iatea. L’auteur interroge : "Et si on regardait Pūrea comme une mère et non plus comme une femme orgueilleuse ? Quelle mère n’a pas de grandes envies pour son fils ?"

Étant donné que Pīna’ina’i n’a pu avoir lieu en 2021 en raison des restrictions sanitaires, deux éditions sont prévues cette année. La douzième est prévue en octobre.

Onze auteurs

Les auteurs de l’association Littérama’ohi sont mis à contribution pour Pīna’ina’i. Ils sont onze pour cette onzième édition : Patrick Amaru, Chantal Spitz, Leila Ercoli, Mililani Ganivet, Albert Hugues, John Mairai, Mailee Mooria, Odile Purue, Goenda Reea, Karine Taea et Teaviu Tehei’ura. "Parmi les auteurs et les orateurs, participent des grands noms de la littérature de notre pays ainsi que de jeunes auteurs prometteurs. Par ailleurs, nous avons la chance d’avoir chaque année les plus grandes pointures du ‘ori tahiti, issues de différents groupes de danse de Tahiti, ainsi que Jeff Taneri, compositeur au talent incontestable et reconnu au fenua pour soutenir ce fabuleux projet artistique…"

Pratique

Samedi 26 mars à 19 heures.
Entrée gratuite sur présentation de billets disponibles à la Maison de la Culture

Contacts

Renseignements : 40 544 544 - Pages Facebook : Littérama’ohi / TFTNofficiel
Paepae a Hiro de la Maison de la Culture



Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 21 Mars 2022 à 17:23 | Lu 946 fois