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Punaauia sensibilise au cancer


Tahiti, le 12 avril 2025 - Ce samedi, l'association Amazones Pacific, en partenariat avec la ville de Punaauia, l'Institut du cancer et le collectif Tu Mana Ora, a organisé une journée d'information, d'échange et de soutien autour du cancer. Une journée conviviale, en musique, articulée autour d'ateliers interactifs destinés aux patients et organisés par les aidants.
 
“Le mot cancer est un mot qui fait peur”, a rappelé Étienne Raapoto, animateur de la deuxième édition de la Journée des patients et des aidants autour du cancer, samedi à Punaauia, lors de son discours d'introduction. “Lorsque l'on apprend que l'on a le cancer, on pense à des idées noires. On pense à la mort. C'est quelque chose qui fait terriblement peur. Et avant, c'était terrible car il n'y avait rien pour soulager ces maladies et les patients souffraient plusieurs mois. Aujourd'hui, on peut accompagner ces personnes et même les soulager ! C'est un grand pas pour ces patients.” Des patients qui ont mis un peu de temps à arriver mais qui, au final, ont tout de même fait le déplacement.
 
Une évidence, pourrait-on croire, mais qui n'en est pas une. Être malade, ça ne se crie pas haut et fort sur tous les toits : “J'ai hésité à venir”, témoigne Rodolphe, à qui l'on a appris qu'il avait un cancer du colon il y a seulement deux mois. “Je ne saurais pas vraiment l'expliquer. Ce n'est pas la honte, du tout. Peut-être la peur. La peur de ne pas savoir ce qui m'attend. Être malade, c'est une expérience douloureuse, certes, mais surtout solitaire. On a beau être entouré, on est seul dans notre tête.”

Accompagnement pour les évasans

Une dure réalité que les différentes associations de la place ont eu à cœur de palier. À l'exemple de l'association A tauturu ia na de Papara, en charge d'accompagner les patients dans leur démarche d'évasan pour la Nouvelle-Zélande : “C'est une mission importante”, assure Angelina Drape, membre de l'association. “On n'est jamais préparé à avoir un cancer. On ne sait pas comment faire, par où commencer. Il y a une longue préparation pour le malade, pour que lorsqu'il part, il soit prêt à affronter ce long périple qu'est l'évasan, l'opération, la récupération. Nous sommes là pour le rassurer, lui dire qui contacter là-bas, qui va s'occuper de lui une fois sur place. Nous leur faisons remplir une fiche que nous transmettons à notre contact là-bas afin qu'il puisse organiser des visites à l'hôpital ou à leur logement. Des sorties sont également organisées si le patient est apte.”
 
Une étape importante pour certains Polynésiens, notamment ceux qui ne parlent pas l'anglais et très peu le français. À ce propos, l'association rassure : “Aujourd'hui, il faut savoir qu'en Nouvelle-Zélande, l'hôpital accueille très bien nos malades. Des traducteurs sont disponibles 24 heures/24 afin d'expliquer aux patients tout ce qui se passe. Même pour nos Polynésiens qui ne parlent pas bien français. Là-bas, ils accueillent des malades de Papouasie Nouvelle-Guinée, du Vanuatu, etc. Ils ont l'habitude. Il ne faut pas s'inquiéter.”
 
La journée de sensibilisation proposait également plusieurs ateliers interactifs sur l'annonce du cancer, comment vivre avec son cancer ou encore comment organiser son évasan. Des stands de massage, de Reiki et de médecine traditionnelle étaient également proposés aux patients. Le tout, au son des ukulele, guitares et accordéons. Une ambiance chaleureuse qui a fait son effet : “Le cancer, ce n'est évidemment pas drôle”, témoigne une patiente d'un certain âge, venue avec sa fille pour changer d'air. “Mais venir ici, avec ces gens, dans cette ambiance chaleureuse, c'est un doux répit. On parle de maladie mais avec des professionnels ou des gens qui comprennent réellement ce que l'on traverse, et tout ça loin de l'accablante atmosphère de l'hopital. C'est génial.”

Rédigé par Wendy Cowan le Lundi 14 Avril 2025 à 07:42 | Lu 461 fois