Puces "espionnes" RFID : accord dans l'UE pour protéger les consommateurs


BRUXELLES, 6 avril 2011 (AFP) - La Commission européenne a annoncé mercredi la signature d'un accord avec l'industrie pour protéger la vie privée des consommateurs quand il est fait usage dans l'UE d'étiquettes électroniques dites "RFID", parfois assimilées à des puces espionnes.

Ces puces, qui peuvent être lues à distance et pourraient un jour remplacer les codes-barres, sont de plus en plus utilisées : sur les cartes d'abonnement pour le métro, sur les voitures -pour les identifier quand elles passent à un péage et leur éviter de s'arrêter-, sur des produits pour les pister le long de la chaîne d'expédition, voire sous la peau de clients de discothèques qui se passent ainsi de cartes d'identité et de paiement.

D'après des données fournies par la Commission, environ un milliard de puces RFID seront mises en circulation dans l'UE cette année.

Le hic, c'est que les données que contiennent ces puces peuvent être lues à l'insu de leur propriétaire et révéler à un tiers ses déplacements ou des renseignements personnels.

Les signataires de l'accord de mercredi, parmi lesquels figurent par exemple des groupes de distribution comme Carrefour et Metro, s'engagent à "s'assurer que les problèmes de protection des données soient réglées avant que des produits (portant une puce RFID) ne soient mis sur le marché", selon la commissaire européenne chargée des nouvelles technologies, Neelie Kroes.

L'accord prévoit une méthodologie pour évaluer ces risques pour la vie privée, et y remédier.

C'est "une façon pragmatique d'assurer des garde-fous pour la vie privée" et "un modèle intéressant qui pourrait être utilisé dans d'autres domaines", comme la publicité en ligne fondée sur les comportements des internautes, a souligné Neelie Kroes.

L'accord a été salué comme "un pas dans la bonne direction" par l'association ANEC, qui parle au nom des consommateurs sur les questions liées aux normes technologiques.

L'association a prévenu toutefois qu'elle comptait sur la Commission "pour agir" si l'industrie ne respectait pas ses engagements.

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Rédigé par AFP le Mercredi 6 Avril 2011 à 06:13 | Lu 569 fois