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Brussels, Belgique | AFP | lundi 07/11/2022 - Nouveau parfum de conflit commercial au-dessus de l'Atlantique: plusieurs dirigeants européens ont dénoncé lundi les subventions massives accordées par les Etats-Unis aux entreprises sur leur sol, agitant la menace de poursuites à l'OMC.
A l'origine de la montée de tensions entre les deux grandes puissances occidentales, la mise en place cet été de l'"Inflation Reduction Act", le plus gros investissement jamais décidé dans la lutte contre le changement climatique, prévoyant 370 milliards de dollars pour la construction d'éoliennes, de panneaux solaires et de véhicules électriques.
Le plan prévoit notamment un crédit d'impôt, jusqu'à 7.500 dollars, réservé à l'acquisition d'un véhicule électrique sortant d'une usine nord-américaine avec une batterie fabriquée localement, excluant donc les automobiles produites dans l'UE.
L'Europe dénonce des aides exceptionnelles contraires aux règles du commerce international.
Le sujet inquiète d'autant plus que la récession menace de s'abattre sur le continent dès cet hiver en raison des conséquences économiques de la guerre en Ukraine.
Les firmes européennes sont déjà pénalisés par la flambée des prix de l'énergie qui les frappe bien plus durement que leurs concurrentes américaines. Des milliers d'emplois sont en jeu.
"Nous attendons de la Commission européenne qu'elle fasse des propositions de réponse forte à cette politique américaine", a déclaré à Bruxelles le ministre français des Finances Bruno Le Maire, avant une réunion avec ses homologues des 27 qui doit aborder le sujet mardi.
"Eviter une guerre commerciale"
"La voie à suivre est de rechercher le dialogue avec l'administration américaine afin de trouver des solutions communes", a toutefois plaidé l'Allemand Christian Lindner.
"Je ne suis pas sûr que la partie américaine ait déjà pris pleinement conscience de l'ampleur de nos inquiétudes", a-t-il dit, affirmant vouloir "tout faire pour éviter une guerre commerciale".
Auparavant, le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, s'était montré très ferme dans une interview à BFM Business. "On va envisager évidemment des mesures de rétorsion", a-t-il lancé, agitant la possibilité d'aller "devant l'OMC" pour faire valoir les arguments européens si aucune issue n'était trouvée à l'amiable.
"Pour l'instant, nous nous concentrons sur le travail de la task force et sur les solutions qui peuvent être trouvées dans ce cadre avant de discuter d'autres options", a déclaré le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis.
Ces dernières semaines, le risque d'une "guerre commerciale" entre les deux régions alliées a été évoqué sans ambages.
Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a ainsi utilisé l'expression lors d'une visite à Berlin en octobre, tout en appelant à l'éviter, et le chancelier allemand Olaf Scholz a parlé du risque d'une "énorme guerre tarifaire".
La guerre commerciale n'est pas une nouveauté dans les relations entre les Etats-Unis et l'Union européenne qui ont eu à régler ces dernières années plusieurs différends. Parmi eux, le face à face entre le géant européen de l'aéronautique Airbus et l'américain Boeing, sur fond là aussi de subventions, et l'imposition de tarifs douaniers additionnels par l'administration Trump sur l'acier et l'aluminium.
"Les irritants historiques sont à peine apaisés que Washington adopte des mesures très offensives", a commenté auprès de l'AFP Elvire Fabry, experte en géopolitique du commerce auprès de l'institut européen Jacques Delors.
Politiquement, cette dernière voit toutefois davantage dans les mesures de l'administration Biden "un agenda domestique de protection des intérêts américains" qu'une "guerre tarifaire déclarée" comme sous l'ère Trump.
En tout état de cause, "il n'y a pas de temps à perdre pour les Européens, on est un peu plus de trois mois après leur mise en place et il n'y a pas eu de signaux encourageants d'engagement des Etats-Unis au-delà des explications amicales", selon elle.
"Le montant des subventions que l'administration Biden propose est quatre à dix fois le montant maximal autorisé par la Commission européenne" dans certains cas, a critiqué Bruno Le Maire, dans une interview à plusieurs journaux européens. Selon lui, "dix milliards d'investissements et des milliers d'emplois industriels" sont en jeu.
A l'origine de la montée de tensions entre les deux grandes puissances occidentales, la mise en place cet été de l'"Inflation Reduction Act", le plus gros investissement jamais décidé dans la lutte contre le changement climatique, prévoyant 370 milliards de dollars pour la construction d'éoliennes, de panneaux solaires et de véhicules électriques.
Le plan prévoit notamment un crédit d'impôt, jusqu'à 7.500 dollars, réservé à l'acquisition d'un véhicule électrique sortant d'une usine nord-américaine avec une batterie fabriquée localement, excluant donc les automobiles produites dans l'UE.
L'Europe dénonce des aides exceptionnelles contraires aux règles du commerce international.
Le sujet inquiète d'autant plus que la récession menace de s'abattre sur le continent dès cet hiver en raison des conséquences économiques de la guerre en Ukraine.
Les firmes européennes sont déjà pénalisés par la flambée des prix de l'énergie qui les frappe bien plus durement que leurs concurrentes américaines. Des milliers d'emplois sont en jeu.
"Nous attendons de la Commission européenne qu'elle fasse des propositions de réponse forte à cette politique américaine", a déclaré à Bruxelles le ministre français des Finances Bruno Le Maire, avant une réunion avec ses homologues des 27 qui doit aborder le sujet mardi.
"Eviter une guerre commerciale"
"La voie à suivre est de rechercher le dialogue avec l'administration américaine afin de trouver des solutions communes", a toutefois plaidé l'Allemand Christian Lindner.
"Je ne suis pas sûr que la partie américaine ait déjà pris pleinement conscience de l'ampleur de nos inquiétudes", a-t-il dit, affirmant vouloir "tout faire pour éviter une guerre commerciale".
Auparavant, le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, s'était montré très ferme dans une interview à BFM Business. "On va envisager évidemment des mesures de rétorsion", a-t-il lancé, agitant la possibilité d'aller "devant l'OMC" pour faire valoir les arguments européens si aucune issue n'était trouvée à l'amiable.
"Pour l'instant, nous nous concentrons sur le travail de la task force et sur les solutions qui peuvent être trouvées dans ce cadre avant de discuter d'autres options", a déclaré le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis.
Ces dernières semaines, le risque d'une "guerre commerciale" entre les deux régions alliées a été évoqué sans ambages.
Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a ainsi utilisé l'expression lors d'une visite à Berlin en octobre, tout en appelant à l'éviter, et le chancelier allemand Olaf Scholz a parlé du risque d'une "énorme guerre tarifaire".
La guerre commerciale n'est pas une nouveauté dans les relations entre les Etats-Unis et l'Union européenne qui ont eu à régler ces dernières années plusieurs différends. Parmi eux, le face à face entre le géant européen de l'aéronautique Airbus et l'américain Boeing, sur fond là aussi de subventions, et l'imposition de tarifs douaniers additionnels par l'administration Trump sur l'acier et l'aluminium.
"Les irritants historiques sont à peine apaisés que Washington adopte des mesures très offensives", a commenté auprès de l'AFP Elvire Fabry, experte en géopolitique du commerce auprès de l'institut européen Jacques Delors.
Politiquement, cette dernière voit toutefois davantage dans les mesures de l'administration Biden "un agenda domestique de protection des intérêts américains" qu'une "guerre tarifaire déclarée" comme sous l'ère Trump.
En tout état de cause, "il n'y a pas de temps à perdre pour les Européens, on est un peu plus de trois mois après leur mise en place et il n'y a pas eu de signaux encourageants d'engagement des Etats-Unis au-delà des explications amicales", selon elle.
"Le montant des subventions que l'administration Biden propose est quatre à dix fois le montant maximal autorisé par la Commission européenne" dans certains cas, a critiqué Bruno Le Maire, dans une interview à plusieurs journaux européens. Selon lui, "dix milliards d'investissements et des milliers d'emplois industriels" sont en jeu.