Protection des baleines : OCEANIA lance son projet « Vigie sanctuaire »


PAPEETE, le 18 juillet 2018 - L’association OCEANIA, créée en décembre 2017, a pour objectif d’augmenter les connaissances que nous possédons sur les cétacés afin de pouvoir développer des programmes de conservation concrets. Dès le 1er août prochain, l’association mettra en place le projet « vigie sanctuaire » qui, via un plan de surveillance organisé sur les navires des compagnies maritimes Terevau et Aremiti entre Moorea et Tahiti, aura notamment pour but de comprendre les phénomènes de collision et de les prévenir.

Charlotte Esposito, biologiste marin, directrice et fondatrice d’OCEANIA, a créé cette association pour un but bien précis : « il y a deux endroits dans le monde où cette espèce est actuellement en danger : en Arabie Saoudite et en Polynésie. Au fenua, l’isolement géographique crée un isolement génétique de nos populations qui sont beaucoup plus petites et qui ont donc moins de partenaires potentiels. Les baleines à bosses sont des animaux très fidèles. D’une année sur l’autre, ce sont les mêmes qui reviennent en Polynésie. En plusieurs années, elles pourraient changer leur trajectoire de migration. » Dans la mesure où l’association en est à ses débuts, ses membres sont encore à la recherche de partenariats qui pourraient leur permettre de mener leurs projets à bien. Une cagnotte en ligne a également été instaurée afin de récolter des fonds.


« Vigie sanctuaire »

Partant du constat selon lequel la fréquentation accrue sur la route maritime entre Tahiti et Moorea est une réalité (20 trajets par jour) durant la saison des baleines à bosse, les membres de la toute jeune association OCEANIA ont mis en place un premier projet intitulé « Vigie sanctuaire » qui débutera dès le 1er août prochain. Au regard des collisions ayant eu lieu le 7 septembre 2012 (Terevau) et le 14 octobre 2015, la structure a eu l’idée d’installer une surveillance sur les navettes effectuant le trajet et ce, pour une durée de trois mois. Il s’agira donc de détecter les cétacés en temps réel, de remplir les fiches avec l’ensemble des paramètres de la collision ou de l’évitement afin d’améliorer la compréhension de ces évènements et de faire évoluer les cartes de risques de collision potentielles pour les grands cétacés. Aux yeux des membres de l’association, l’éducation des générations futures et une priorité. C’est pour cela que, sur l’ensemble du projet, ils assureront une présence à bord du Terevau tous les samedis matin pour sensibiliser les passagers mais effectueront également des interventions au sein des écoles à travers la mise en place d’ateliers pédagogiques.

Rédigé par Garance Colbert le Mercredi 18 Juillet 2018 à 10:38 | Lu 2031 fois