Protection des animaux : une alliance pour faire bouger les lignes


Carole Couturier, présidente de l'Arpap.
PAPEETE, le 22 mars 2017 - Créée à la fin de l'année 2016, l'association est en plein développement. Elle entend regrouper toutes les associations de défense des animaux pour faire évoluer la condition animale sous un meilleur jour.

"Une cause qui n'intéresse pas grand monde", tranche Carole Couturier, présidente du collectif de l'Arpap : alliance pour le respect et la protection des animaux de Polynésie. La condition animale est une des premières choses qui a frappée la présidente en arrivant sur le territoire. "J'ai vu des chiens traînaient partout. Je trouvais qu'il y avait beaucoup de cadavres d'animaux", se souvient la Polynésienne d'adoption. Sensible à ce sujet, la jeune femme entre en contact avec les différentes associations de défense des animaux sur le territoire et devient famille d'accueil pour des chats abandonnés.

Carole Couturier se rend vite compte que toutes les associations sont débordées. "Elles n'ont pas le temps de faire un travail de fond : communiquer, se coordonner, se structurer et faire évoluer les choses…" C'est alors que lui vient l'idée de créer un collectif dans lequel seraient regroupées toutes ces associations.

A la fin de l'année 2016 est née l'Alliance pour le respect et la protection des animaux de Polynésie (Arpap). Trois personnes en composent le bureau. Le but de ce collectif "n'est pas de créer une nouvelle association pour animaux" mais de resserrer les liens et de mutualiser les moyens de celles existantes.

"ON SE RAPPELLE TOUS DU CHIEN BLANCBLANC ÉGORGÉ PAR SON MAÎTRE"

Carole Couturier espère ainsi améliorer la donne en termes de communication et d'information auprès de la population. "Aujourd'hui, il y a plusieurs problèmes : il y a de plus en plus de divagation des animaux sur la voie publique. Par-dessus cela, il y a eu la crise, les gens n'ont plus les moyens de donner à manger à leurs animaux et encore moins de les soigner. Quant à l'euthanasie, c'est très rare. J'entends souvent les gens dire que ça fait honte d'emmener les chiens ou les chats chez le vétérinaire… "

Autre problème selon la présidente du collectif : l'impunité à l'égard des maltraitants et l'immobilisme des politiques. "Les autorités ne font rien… Encore faut-il que les plaintes soient enregistrées! On se rappelle tous de l'exemple du chien Blancblanc égorgé par son maître mais depuis rien n'a changé !"

Le collectif va démarrer un autre grand chantier : une restructuration au niveau législatif. Plusieurs lois et arrêtés évoquent déjà l'objet de la condition des animaux domestiques. Pour exemple, l'article 4 d'un arrêté du conseil des ministres datant de 2009 relatif aux conditions de détention des carnivores domestiques et des animaux de compagnie spécifie : i["Les animaux doivent être maintenus en bon état de santé et d'entretien. L'élevage, la garde ou la détention de ces animaux ne doit entraîner […] aucune souffrance évitable, ni aucun effet néfaste sur sa santé."]i

Les efforts du collectif s'orienteront aussi vers la justice afin d'inciter à réprimander et condamner les gens qui maltraitent leurs animaux. En matière de prévention, l'Arpap prévoit aussi de s'adresser aux enfants. "Nous souhaitons mettre sur pied un programme clés en mains pour l'éducation nationale. Il s'agirait d'un projet pédagogique pour les enfants, de manière à susciter chez eux, une forme d'empathie", précise Carole Couturier. Pour atteindre tous ces objectifs, la formation sera primordiale. Le collectif travaille aussi sur ce point.

L'Arpap se donne l'année pour se structurer, trouver ses membres et ses partenaires. "Il faut que les choses commencent à bouger d'ici trois ans et que des actions concrètes soient faites d'ici cinq ans."

Bénévoles wanted

Le collectif recherche des bénévoles ayant des compétences spécifiques : juristes, éducateurs, enseignants, communicants, traducteurs, graphistes et bénévoles de terrain…
Pour joindre l'Arpap : Carole Couturier - arpap_cco@icloud.com

Rédigé par Amelie David le Mercredi 22 Mars 2017 à 15:15 | Lu 7364 fois