Régis Plichart, vice-président de l'association ProScience.
TAHITI, le 20 juillet 2021 - L’association Proscience a lancé un grand questionnaire pour cerner la perception et l’appropriation de la science en Polynésie. Une initiative qui permettra d’ajuster la nature et le déroulement des activités qu’elle propose. C’est également l’occasion de s’interroger sur l’intérêt de ce domaine dans un monde troublé.
“Si je dis “sciences”, quels sont les premiers mots qui te viennent à l'esprit (ne pas réfléchir !) ?”, “Cite moi 3 exemples de métiers scientifiques qui te viennent rapidement à l'esprit”, “Globalement, penses-tu que les progrès scientifiques ont, sur notre vie, des effets”, “Aimes/aimais-tu les matières scientifiques enseignées à l'école ?” Voici quelques-unes des questions posées par l’association Proscience dans le cadre de sa grande enquête intitulée : Perception et appropriation de la Science en Polynésie. Ces 23 questions sont posées en français et en tahitien pour toucher le plus grand nombre.
Cette enquête est soumise depuis deux mois environ au grand public. Au total, 224 personnes ont déjà répondu aux questions. Ce qui n’est pas encore suffisant. “Nous souhaitons avoir un nombre de répondants plus important et plus représentatif pour pouvoir tirer des conclusions”, explique Régis Plichart, le vice-président de l’association. Représentatif, cela signifie que les conclusions doivent tenir compte du fait que les répondants ne sont pas tous issus du même milieu social, qu’ils n’ont pas tous la même origine, le même âge, le même niveau d’étude... L’idée de cette initiative est d’ajuster ses activités pour continuer à promouvoir les sciences au mieux et au plus juste. “Quelles actions correctives devons-nous apporter à nos actions pour réveiller la flamme de la curiosité ?”, s’interroge Régis Plichart.
Selon le vice-président de l’association, “s’il est essentiel de créer des aires sportives pour canaliser l’énergie des jeunes, il est tout aussi important de réveiller la curiosité des adultes de demain, de les encourager à se poser des questions”. Il cite pour cela un outil comme le planétarium (voir encadré). “Une séance dans ce planétarium est réussie lorsque le public demande : et pourquoi c’est ainsi, pour cela se passe comme ça ?” Il rappelle qu’en regardant une étoile, “on regarde le passé et que, rien que ça, ça fait réfléchir”.
Prenez Antarès, par exemple. C’est l’étoile principale de la constellation du Scorpion, elle est située à 604 années-lumière de la Terre. Une année-lumière étant égale à la distance parcourue par la lumière dans le vide pendant une année. Si vous regardez Antarès ce soir, vous verrez une lumière qui a quitté cette étoile il y a 604 ans !
Mais pourquoi s’interroger, réfléchir, chercher à comprendre ? Pour pouvoir faire des choix éclairés. Ce qui, dans une période troublée, a de l’importance. La science n’est pas seulement une matière enseignée à l’école, on peut en voir tous ses applications tout autour de nous. Elle permet aux hommes de percer des mystères, de trouver des réponses. C’est grâce à elle par exemple que la société est dotée d’outils, que les avions volent et que les téléphones fonctionnent. “Parfois la science apporte des réponses, parfois elle soulève de nouvelles questions. C’est un puits sans fond”, résume Régis Plichart. Sans fond, mais pas sans intérêt. “Nous vivons une époque particulière où l’information circule peut-être trop vite sans toujours être bien comprise et vérifiée.” Alors comment se réapproprier les sciences ?
L’enquête de Proscience est “une suite logique”. L’association a constaté que le planétarium avait trouvé son public. Les séances sont souvent complètes. “Le public est enthousiaste, les élus en revanche, ne répondent pas souvent. Nous avons des difficultés à trouver des salles où déployer cet outil dans les communes”, assure Régis Plichart. Pourquoi les élus n’ont-ils pas ce souci d’aider la population à accéder à une démarche de réflexion scientifique ? En attendant d’obtenir des réponses, les actions continuent. Un prochain rendez-vous est d’ores et déjà donné : le planétarium reviendra du 17 au 21 août à la Maison de la culture.
Quel que soit votre intérêt pour les sciences, répondez (une fois seulement) à ce questionnaire en ligne.
“Si je dis “sciences”, quels sont les premiers mots qui te viennent à l'esprit (ne pas réfléchir !) ?”, “Cite moi 3 exemples de métiers scientifiques qui te viennent rapidement à l'esprit”, “Globalement, penses-tu que les progrès scientifiques ont, sur notre vie, des effets”, “Aimes/aimais-tu les matières scientifiques enseignées à l'école ?” Voici quelques-unes des questions posées par l’association Proscience dans le cadre de sa grande enquête intitulée : Perception et appropriation de la Science en Polynésie. Ces 23 questions sont posées en français et en tahitien pour toucher le plus grand nombre.
Cette enquête est soumise depuis deux mois environ au grand public. Au total, 224 personnes ont déjà répondu aux questions. Ce qui n’est pas encore suffisant. “Nous souhaitons avoir un nombre de répondants plus important et plus représentatif pour pouvoir tirer des conclusions”, explique Régis Plichart, le vice-président de l’association. Représentatif, cela signifie que les conclusions doivent tenir compte du fait que les répondants ne sont pas tous issus du même milieu social, qu’ils n’ont pas tous la même origine, le même âge, le même niveau d’étude... L’idée de cette initiative est d’ajuster ses activités pour continuer à promouvoir les sciences au mieux et au plus juste. “Quelles actions correctives devons-nous apporter à nos actions pour réveiller la flamme de la curiosité ?”, s’interroge Régis Plichart.
Selon le vice-président de l’association, “s’il est essentiel de créer des aires sportives pour canaliser l’énergie des jeunes, il est tout aussi important de réveiller la curiosité des adultes de demain, de les encourager à se poser des questions”. Il cite pour cela un outil comme le planétarium (voir encadré). “Une séance dans ce planétarium est réussie lorsque le public demande : et pourquoi c’est ainsi, pour cela se passe comme ça ?” Il rappelle qu’en regardant une étoile, “on regarde le passé et que, rien que ça, ça fait réfléchir”.
Prenez Antarès, par exemple. C’est l’étoile principale de la constellation du Scorpion, elle est située à 604 années-lumière de la Terre. Une année-lumière étant égale à la distance parcourue par la lumière dans le vide pendant une année. Si vous regardez Antarès ce soir, vous verrez une lumière qui a quitté cette étoile il y a 604 ans !
Mais pourquoi s’interroger, réfléchir, chercher à comprendre ? Pour pouvoir faire des choix éclairés. Ce qui, dans une période troublée, a de l’importance. La science n’est pas seulement une matière enseignée à l’école, on peut en voir tous ses applications tout autour de nous. Elle permet aux hommes de percer des mystères, de trouver des réponses. C’est grâce à elle par exemple que la société est dotée d’outils, que les avions volent et que les téléphones fonctionnent. “Parfois la science apporte des réponses, parfois elle soulève de nouvelles questions. C’est un puits sans fond”, résume Régis Plichart. Sans fond, mais pas sans intérêt. “Nous vivons une époque particulière où l’information circule peut-être trop vite sans toujours être bien comprise et vérifiée.” Alors comment se réapproprier les sciences ?
L’enquête de Proscience est “une suite logique”. L’association a constaté que le planétarium avait trouvé son public. Les séances sont souvent complètes. “Le public est enthousiaste, les élus en revanche, ne répondent pas souvent. Nous avons des difficultés à trouver des salles où déployer cet outil dans les communes”, assure Régis Plichart. Pourquoi les élus n’ont-ils pas ce souci d’aider la population à accéder à une démarche de réflexion scientifique ? En attendant d’obtenir des réponses, les actions continuent. Un prochain rendez-vous est d’ores et déjà donné : le planétarium reviendra du 17 au 21 août à la Maison de la culture.
Quel que soit votre intérêt pour les sciences, répondez (une fois seulement) à ce questionnaire en ligne.
20 ans de sensibilisation
Créée il y a 29 ans pour organiser la Fête de la Science (qu’elle a en fait organisée 26 fois), l’association Proscience a également mis en place des concours pour les collégiens, pour les lycéens et également pour les chercheurs.
De plus, à chaque fois que cela est possible, elle invite des scientifiques de Polynésie française ou d’ailleurs, pour expliquer leur spécialité lors de conférences.
Il y a trois ans, l’association a remplacé son premier planétarium par un système numérique, beaucoup plus performant, beaucoup plus réaliste : Te rua ‘ana 2. Ce planétarium est ouvert au public à chaque fois qu’une salle adéquate est disponible. Plusieurs milliers d’enfants (et d’adultes) en ont déjà profité, le plus souvent à la maison de la culture.
Créée il y a 29 ans pour organiser la Fête de la Science (qu’elle a en fait organisée 26 fois), l’association Proscience a également mis en place des concours pour les collégiens, pour les lycéens et également pour les chercheurs.
De plus, à chaque fois que cela est possible, elle invite des scientifiques de Polynésie française ou d’ailleurs, pour expliquer leur spécialité lors de conférences.
Il y a trois ans, l’association a remplacé son premier planétarium par un système numérique, beaucoup plus performant, beaucoup plus réaliste : Te rua ‘ana 2. Ce planétarium est ouvert au public à chaque fois qu’une salle adéquate est disponible. Plusieurs milliers d’enfants (et d’adultes) en ont déjà profité, le plus souvent à la maison de la culture.