Tahiti, le 28 décembre 2023 – Alors que le projet de loi sur le cannabis a été transmis mercredi au Cesec et à l’Autorité polynésienne de la concurrence, les associations Tahiti Herb Culture et le Syndicat polynésien du chanvre se disent satisfaites à 90% de ce projet de texte. Si elle se réjouissent de voir un long travail aboutir, elles restent réservées sur l’application de la nouvelle législation.
La très attendue loi du Pays sur la règlementation de l’usage du cannabis à des fins médicales vient d’être soumise pour avis au Conseil économique, social, environnemental et culturel et à l’Autorité polynésienne de la concurrence avant sa présentation à la commission de la santé de l’assemblée, pour un vote en séance plénière de la même institution dans le courant du premier trimestre 2024. Le projet de loi règlemente ainsi “certaines activités relatives au cannabis (…) et encadre notamment les conditions d’importation et de cession de semences, les conditions de culture et les variétés de cannabis autorisées”.
Satisfaites à 90%, les associations Tahiti Herb Culture (THC) et le Syndicat polynésien du chanvre (SPC) s’en réjouissent, voient un travail de longue haleine aboutir enfin, mais restent toutefois sceptiques sur la mise en œuvre de ses applications. Comme le précise Karl Anihia, président de THC, “le cannabis médical va être autorisé, ce qui est une bonne nouvelle, on va pouvoir enfin utiliser chez nous la culture du chanvre, ce qui existe déjà depuis 30 ans en France, et enfin on pourra importer des produits à base de CBD”.
Alors écartés des groupes de travail sur la nouvelle législation, les représentants des associations espèrent toujours être associés à sa mise en application, “pour que nous puissions apporter notre point de vue mais aussi notre expérience et notre expertise”, a-t-il rappelé jeudi avant de préciser que “nous ne sommes pas là pour imposer, mais proposer et apporter notre soutien au gouvernement et tous ceux qui travaillent dessus”. Philippe Cathelain, président du SPC, y retrouve beaucoup de leurs propositions : “On est donc satisfait à 90%, mais il y a quelques articles sur lesquels on aimerait discuter avec le Pays, pour des questions plus techniques, notamment sur les méthodes de production”. Actuellement, l’institut Louis-Malardé, au bénéfice d’une dérogation, est seul habilité à cultiver du cannabis, dans des conditions que les associations jugent très énergivores et très coûteuses, ce qui écarte toute possibilité pour n’importe quel agriculteur local d’exploiter cette nouvelle ressource.
Une souveraineté médicale
“Pour répondre en urgence aux besoins de nos malades, importer des médicaments, ça va être très rapide”, selon Philippe Cathelain. Néanmoins, l’importation ne satisfait pas les associations, qui proposent “de stimuler la création d’un laboratoire pharmaceutique chez nous, de manière à ce que nos producteurs locaux approvisionnent ce laboratoire, au lieu de perdre de l’argent à payer du fret, ce qui en plus permettrait d’intégrer nos jeune étudiants en pharmacie, pour qu’au final, notre pays gagne en souveraineté médicale et qu’on ne dépende plus des importations des médicaments qui coûtent des milliards à notre système de santé”. L’objectif ultime des associations sur le volet médical se résume ainsi, selon Philippe Cathelain : “En créant de la richesse et de l’emploi, on va pouvoir réduire la facturation de l’importation de médicaments et notre pays aura tout à gagner”.
Des médecins dans l’attente
Le service des soins palliatifs du centre hospitalier de Taaone n’a pas attendu l’arrivée d’une nouvelle règlementation pour s’intéresser aux traitements à base de cannabis. Comme l’a précisé Philippe Cathelain, “à l’hôpital, les tradipraticiens sont prêts et capables d’expérimenter l’usage thérapeutique du cannabis sur diverses pathologies en connaissant tous les retours que THC a pu obtenir auprès des patients. On remet donc ce projet entre les mains des médecins, des pharmaciens, des tradipraticiens et des professionnels de la santé, c’est tout ce qu’ils attendent”. Karl Anihia déplore de son côté que les 800 cas de cancer en Polynésie ne peuvent bénéficier légalement de l’usage thérapeutique du cannabis et s’estime satisfait aujourd’hui : “Ce n’est plus nous qui demandons, mais les médecins”.
La très attendue loi du Pays sur la règlementation de l’usage du cannabis à des fins médicales vient d’être soumise pour avis au Conseil économique, social, environnemental et culturel et à l’Autorité polynésienne de la concurrence avant sa présentation à la commission de la santé de l’assemblée, pour un vote en séance plénière de la même institution dans le courant du premier trimestre 2024. Le projet de loi règlemente ainsi “certaines activités relatives au cannabis (…) et encadre notamment les conditions d’importation et de cession de semences, les conditions de culture et les variétés de cannabis autorisées”.
Satisfaites à 90%, les associations Tahiti Herb Culture (THC) et le Syndicat polynésien du chanvre (SPC) s’en réjouissent, voient un travail de longue haleine aboutir enfin, mais restent toutefois sceptiques sur la mise en œuvre de ses applications. Comme le précise Karl Anihia, président de THC, “le cannabis médical va être autorisé, ce qui est une bonne nouvelle, on va pouvoir enfin utiliser chez nous la culture du chanvre, ce qui existe déjà depuis 30 ans en France, et enfin on pourra importer des produits à base de CBD”.
Alors écartés des groupes de travail sur la nouvelle législation, les représentants des associations espèrent toujours être associés à sa mise en application, “pour que nous puissions apporter notre point de vue mais aussi notre expérience et notre expertise”, a-t-il rappelé jeudi avant de préciser que “nous ne sommes pas là pour imposer, mais proposer et apporter notre soutien au gouvernement et tous ceux qui travaillent dessus”. Philippe Cathelain, président du SPC, y retrouve beaucoup de leurs propositions : “On est donc satisfait à 90%, mais il y a quelques articles sur lesquels on aimerait discuter avec le Pays, pour des questions plus techniques, notamment sur les méthodes de production”. Actuellement, l’institut Louis-Malardé, au bénéfice d’une dérogation, est seul habilité à cultiver du cannabis, dans des conditions que les associations jugent très énergivores et très coûteuses, ce qui écarte toute possibilité pour n’importe quel agriculteur local d’exploiter cette nouvelle ressource.
Une souveraineté médicale
“Pour répondre en urgence aux besoins de nos malades, importer des médicaments, ça va être très rapide”, selon Philippe Cathelain. Néanmoins, l’importation ne satisfait pas les associations, qui proposent “de stimuler la création d’un laboratoire pharmaceutique chez nous, de manière à ce que nos producteurs locaux approvisionnent ce laboratoire, au lieu de perdre de l’argent à payer du fret, ce qui en plus permettrait d’intégrer nos jeune étudiants en pharmacie, pour qu’au final, notre pays gagne en souveraineté médicale et qu’on ne dépende plus des importations des médicaments qui coûtent des milliards à notre système de santé”. L’objectif ultime des associations sur le volet médical se résume ainsi, selon Philippe Cathelain : “En créant de la richesse et de l’emploi, on va pouvoir réduire la facturation de l’importation de médicaments et notre pays aura tout à gagner”.
Des médecins dans l’attente
Le service des soins palliatifs du centre hospitalier de Taaone n’a pas attendu l’arrivée d’une nouvelle règlementation pour s’intéresser aux traitements à base de cannabis. Comme l’a précisé Philippe Cathelain, “à l’hôpital, les tradipraticiens sont prêts et capables d’expérimenter l’usage thérapeutique du cannabis sur diverses pathologies en connaissant tous les retours que THC a pu obtenir auprès des patients. On remet donc ce projet entre les mains des médecins, des pharmaciens, des tradipraticiens et des professionnels de la santé, c’est tout ce qu’ils attendent”. Karl Anihia déplore de son côté que les 800 cas de cancer en Polynésie ne peuvent bénéficier légalement de l’usage thérapeutique du cannabis et s’estime satisfait aujourd’hui : “Ce n’est plus nous qui demandons, mais les médecins”.