La ferme aquacole devrait s'étendre sur 33 hectares.
PAPEETE, le 16 janvier 2019 - Après le terrassement du site, il y a six mois, la mise en place de la ferme aquacole de Hao devrait démarrer d'ici quelques mois. Le représentant de la société MDM, consultant à la maîtrise d'ouvrage, Mara Aitamai assure que près de 240 containers débarqueront sur Hao, en avril. Et le chantier devrait démarrer par la suite.
Plus de nouvelles du projet aquacole, depuis quelques temps. Une situation qui agaçait plus d'un au fenua, dont le tāvana de Hao qui n'en peut plus d'attendre. "Quand un projet n'arrive pas, ça devient agaçant et la population se retourne contre moi, elle me traite de menteur… C'est vraiment énervant. Ce serait bien qu'il (le projet NDLR) se dépêche", confie-t-il.
En effet, il y a six mois, une première partie du chantier a été lancée, il s'agit du terrassement sur 11 hectares. Un site "qui va accueillir très prochainement la base du chantier, l'usine d'écloserie, les deux hangars de stockage et toute la centrale électrique", explique Mara Aitamai de la société MDM, consultant à la maîtrise d'ouvrage déléguée.
Depuis plus rien… Les mois passent et les interrogations sur la faisabilité du projet se font sentir. Mais aujourd'hui, l'espoir renait, puisque près de 240 containers aménagés devraient arriver sur Hao, en avril. "On devrait commencer la construction de la base du chantier dans les jours qui suivront", indique Mara Aitamai. "Ces containers recevront tous les ouvriers qui vont construire la base. Il y aura une partie qui va être dédiée au bureau, à la cuisine, au réfectoire… Ça va être un bel outil", précise-t-il.
LA CONSTRUCTION DEVRAIT DURER PRÈS DE DEUX ANS
Une fois que ces containers arriveront à Hao, "on aimerait construire rapidement la centrale électrique. Ensuite, il y a les deux hangars qui seront reconstruits sur le quai pour accueillir les matières premières. Sur la base d'exploitation, la première usine qu'on va construire, c'est l'usine de reproduction et les premiers bassins. Après, la dernière grosse partie, c'est l'usine d'exploitation qui va recevoir les poissons qui vont sortir de mer. On devrait finir la base chantier fin juillet, pour démarrer la base d'exploitation vers août et septembre. On devrait prendre, d'après mes estimations, 2 ans voire 2 ans et demi pour finir le site", annonce Mara Aitamai.
Un timing un peu plus long par rapport aux attentes de l'investisseur chinois. "Mais Wang Chen voudrait le terminer en un an et demi. Donc, on va dire qu'en juin 2021, on devrait inaugurer la base", indique le représentant de MDM.
UN PROJET QUI A ÉTÉ MODIFIÉ
Les années passent et les mœurs évoluent. L'homme d'affaires chinois a également revisité son projet de ferme aquacole à Hao et une autre demande de permis de construire sera faite d'ici quelques jours. Dans la première mouture, il était prévu de construire 57 bassins hors lagons. "Là, nous sommes passés à 78, ils vont diminuer la dimension d'une bonne partie des bassins pour en faire plus." Et les inquiétudes des associations sur le plan environnemental ont été entendues, "ils ont décidé de rajouter un captage en mer".
Dans le lagon, ce projet aquacole devrait accueillir 1 000 à 1 200 bassins flottants, répartis aussi bien sur Hao que sur Amanu ou encore Makemo, plus tard. Bref, sur les atolls qui seraient intéressés par le projet.
Sur le site, "l'usine d'exploitation fera 12 000 m², de même que l'usine de reproduction. La superficie de la parcelle qui accueillera cette ferme aquacole s'étend sur 33 hectares. "Il y aura la centrale électrique, l'usine de reproduction, l'usine d'exploitation. On va créer aussi une usine un peu plus petite pour la confection des aliments, elle fera 8 000 m². Après, il va y avoir deux bâtiments, un qui va être composé des appartements pour les cadres, les chercheurs ou encore nos Polynésiens qui sont allés en Chine… Le deuxième bâtiment va être composé de toute la partie recherche et laboratoire", décrit Mara Aitamai.
Ce sont donc plus de 32 milliards qui seront investis par Tahiti Nui Ocean Foods dans ce projet qui accueillera 600 employés locaux et une cinquantaine de cadres chinois. "Ils auront un devoir de 4 ans pour former des Polynésiens, ensuite, ils rentreront chez eux", assure Mara Aitamai.
UNE MAIN D'ŒUVRE QUALIFIÉE OU PAS ?
Pour faire fonctionner cette grosse machine, il va falloir embaucher du personnel local, et c'est là, qu'intervient le tāvana de Hao, c'est en tous les cas ce que déclare la société MDM. "Son souci est d'être capable d'amener un maximum de personnes. Il faut que le maire et son équipe arrive à reconstruire toute cette partie sociale et environnementale, et je sais que ce n'est pas évident."
Et pour le tāvana, ce sujet reste assez flou : "Il y a eu un manque de renseignements approfondis sur le projet. Quand on parle des travailleurs et de leur préparation, on est prêt à le faire. Mais, on ne sait pas vers quelle spécialité, il va falloir qu'ils se préparent" (lire encadré ci-dessous).
Selon la société MDM, les spécialités ne seront connues que dans deux mois. "On sait déjà à peu près de combien de personnes nous aurons besoin, mais on ne sait pas si on va trouver les personnes qu'il faut. La priorité est pour Hao, Amanu et les alentours, jusqu'à Makemo, Hikueru et Rikitea. Notre souci est de trouver des personnes qui vont accepter d'aller sur Hao. On sait que sur Tahiti, il y a beaucoup de pa'umotu, maintenant, il faut voir s'ils voudront rentrer."
Pour l'heure, le tāvana de Hao attend la concrétisation de ce projet, et malgré l'annonce de l'arrivée prochaine de containers, Théodore Tuahine préfère rester sur ses gardes. "Ça fait quatre ans, qu'on me donne des dates et je suis arrivé à un point où je me lasse. Je serai rassuré quand les containers arriveront sur Hao, mais pour l'instant, je reste perplexe. J'étais prêt à bien conduire ce projet, mais je trouve qu'au départ, ça a été mal préparé. On ne connaissait rien du projet."
Les premiers grands travaux de la ferme aquacole de Hao verront-ils le jour en 2019 ? On le saura dans quelques mois.
Cependant, lorsque cette ferme aquacole sera opérationnelle, elle prévoit d'élever trois espèces de poissons : le tonu, le kito, "qui sont des espèces qui se rapprochent de la loche, du mérou", et le mara. Des espèces très appréciées en Chine. Et ces poissons ne seront pas vendus sur le marché local, mais sur la Chine et aux États-Unis.
Plus de nouvelles du projet aquacole, depuis quelques temps. Une situation qui agaçait plus d'un au fenua, dont le tāvana de Hao qui n'en peut plus d'attendre. "Quand un projet n'arrive pas, ça devient agaçant et la population se retourne contre moi, elle me traite de menteur… C'est vraiment énervant. Ce serait bien qu'il (le projet NDLR) se dépêche", confie-t-il.
En effet, il y a six mois, une première partie du chantier a été lancée, il s'agit du terrassement sur 11 hectares. Un site "qui va accueillir très prochainement la base du chantier, l'usine d'écloserie, les deux hangars de stockage et toute la centrale électrique", explique Mara Aitamai de la société MDM, consultant à la maîtrise d'ouvrage déléguée.
Depuis plus rien… Les mois passent et les interrogations sur la faisabilité du projet se font sentir. Mais aujourd'hui, l'espoir renait, puisque près de 240 containers aménagés devraient arriver sur Hao, en avril. "On devrait commencer la construction de la base du chantier dans les jours qui suivront", indique Mara Aitamai. "Ces containers recevront tous les ouvriers qui vont construire la base. Il y aura une partie qui va être dédiée au bureau, à la cuisine, au réfectoire… Ça va être un bel outil", précise-t-il.
LA CONSTRUCTION DEVRAIT DURER PRÈS DE DEUX ANS
Une fois que ces containers arriveront à Hao, "on aimerait construire rapidement la centrale électrique. Ensuite, il y a les deux hangars qui seront reconstruits sur le quai pour accueillir les matières premières. Sur la base d'exploitation, la première usine qu'on va construire, c'est l'usine de reproduction et les premiers bassins. Après, la dernière grosse partie, c'est l'usine d'exploitation qui va recevoir les poissons qui vont sortir de mer. On devrait finir la base chantier fin juillet, pour démarrer la base d'exploitation vers août et septembre. On devrait prendre, d'après mes estimations, 2 ans voire 2 ans et demi pour finir le site", annonce Mara Aitamai.
Un timing un peu plus long par rapport aux attentes de l'investisseur chinois. "Mais Wang Chen voudrait le terminer en un an et demi. Donc, on va dire qu'en juin 2021, on devrait inaugurer la base", indique le représentant de MDM.
UN PROJET QUI A ÉTÉ MODIFIÉ
Les années passent et les mœurs évoluent. L'homme d'affaires chinois a également revisité son projet de ferme aquacole à Hao et une autre demande de permis de construire sera faite d'ici quelques jours. Dans la première mouture, il était prévu de construire 57 bassins hors lagons. "Là, nous sommes passés à 78, ils vont diminuer la dimension d'une bonne partie des bassins pour en faire plus." Et les inquiétudes des associations sur le plan environnemental ont été entendues, "ils ont décidé de rajouter un captage en mer".
Dans le lagon, ce projet aquacole devrait accueillir 1 000 à 1 200 bassins flottants, répartis aussi bien sur Hao que sur Amanu ou encore Makemo, plus tard. Bref, sur les atolls qui seraient intéressés par le projet.
Sur le site, "l'usine d'exploitation fera 12 000 m², de même que l'usine de reproduction. La superficie de la parcelle qui accueillera cette ferme aquacole s'étend sur 33 hectares. "Il y aura la centrale électrique, l'usine de reproduction, l'usine d'exploitation. On va créer aussi une usine un peu plus petite pour la confection des aliments, elle fera 8 000 m². Après, il va y avoir deux bâtiments, un qui va être composé des appartements pour les cadres, les chercheurs ou encore nos Polynésiens qui sont allés en Chine… Le deuxième bâtiment va être composé de toute la partie recherche et laboratoire", décrit Mara Aitamai.
Ce sont donc plus de 32 milliards qui seront investis par Tahiti Nui Ocean Foods dans ce projet qui accueillera 600 employés locaux et une cinquantaine de cadres chinois. "Ils auront un devoir de 4 ans pour former des Polynésiens, ensuite, ils rentreront chez eux", assure Mara Aitamai.
UNE MAIN D'ŒUVRE QUALIFIÉE OU PAS ?
Pour faire fonctionner cette grosse machine, il va falloir embaucher du personnel local, et c'est là, qu'intervient le tāvana de Hao, c'est en tous les cas ce que déclare la société MDM. "Son souci est d'être capable d'amener un maximum de personnes. Il faut que le maire et son équipe arrive à reconstruire toute cette partie sociale et environnementale, et je sais que ce n'est pas évident."
Et pour le tāvana, ce sujet reste assez flou : "Il y a eu un manque de renseignements approfondis sur le projet. Quand on parle des travailleurs et de leur préparation, on est prêt à le faire. Mais, on ne sait pas vers quelle spécialité, il va falloir qu'ils se préparent" (lire encadré ci-dessous).
Selon la société MDM, les spécialités ne seront connues que dans deux mois. "On sait déjà à peu près de combien de personnes nous aurons besoin, mais on ne sait pas si on va trouver les personnes qu'il faut. La priorité est pour Hao, Amanu et les alentours, jusqu'à Makemo, Hikueru et Rikitea. Notre souci est de trouver des personnes qui vont accepter d'aller sur Hao. On sait que sur Tahiti, il y a beaucoup de pa'umotu, maintenant, il faut voir s'ils voudront rentrer."
Pour l'heure, le tāvana de Hao attend la concrétisation de ce projet, et malgré l'annonce de l'arrivée prochaine de containers, Théodore Tuahine préfère rester sur ses gardes. "Ça fait quatre ans, qu'on me donne des dates et je suis arrivé à un point où je me lasse. Je serai rassuré quand les containers arriveront sur Hao, mais pour l'instant, je reste perplexe. J'étais prêt à bien conduire ce projet, mais je trouve qu'au départ, ça a été mal préparé. On ne connaissait rien du projet."
Les premiers grands travaux de la ferme aquacole de Hao verront-ils le jour en 2019 ? On le saura dans quelques mois.
Cependant, lorsque cette ferme aquacole sera opérationnelle, elle prévoit d'élever trois espèces de poissons : le tonu, le kito, "qui sont des espèces qui se rapprochent de la loche, du mérou", et le mara. Des espèces très appréciées en Chine. Et ces poissons ne seront pas vendus sur le marché local, mais sur la Chine et aux États-Unis.
LA PAROLE À
Mara Aitamai
MDM - Consultant à la maîtrise d'ouvrage déléguée
"Dans 5 ans, Hao sera un atoll magnifique "
"Hao n'était pas si propre que cela, avant que Wang Chen décide d'y aller. Mais, l’État et l'armée ont fait énormément d'efforts, et ils ont décidé de ramener à la Polynésie, un atoll quasi propre. Certes, il reste encore une partie, mais on fait confiance à l’État. Il y a tout de même une partie de la population qui a récupéré le site et qui ne veut pas sortir parce qu'ils y habitent, mais, TNAD est en train de résorber cette partie. Je pense que si les choses évoluent comme on le souhaite, dans 5 ans, Hao sera un atoll magnifique. Wang Chen aura fini sa partie, de même que l'armée. Le Pays avec l'OPH aura reconstruit une soixantaine de logements. Donc, cela va permettre aux jeunes couples de trouver un logement. Le développement est intéressant."
MDM - Consultant à la maîtrise d'ouvrage déléguée
"Dans 5 ans, Hao sera un atoll magnifique "
"Hao n'était pas si propre que cela, avant que Wang Chen décide d'y aller. Mais, l’État et l'armée ont fait énormément d'efforts, et ils ont décidé de ramener à la Polynésie, un atoll quasi propre. Certes, il reste encore une partie, mais on fait confiance à l’État. Il y a tout de même une partie de la population qui a récupéré le site et qui ne veut pas sortir parce qu'ils y habitent, mais, TNAD est en train de résorber cette partie. Je pense que si les choses évoluent comme on le souhaite, dans 5 ans, Hao sera un atoll magnifique. Wang Chen aura fini sa partie, de même que l'armée. Le Pays avec l'OPH aura reconstruit une soixantaine de logements. Donc, cela va permettre aux jeunes couples de trouver un logement. Le développement est intéressant."
Théodore Tuahine
Maire de Hao
"Nous ne sommes pas formés "
"C'était aux chinois de nous dire les besoins en termes de main d'œuvre. Là, ils vont arriver et Hao ne sera pas encore prêt, sauf s'ils ont besoin de manœuvre. Si c'est pour le bas de l'échelle, ce sera pour Hao et pour les postes qualifiés, Hao ne pourra pas, parce que nous ne sommes pas formés pour. Ça m'énerve de ne pas pouvoir donner à Hao l'opportunité de gravir sur des postes beaucoup plus importants. Ce serait bien que ma population puisse être aussi sur des postes de chefs d'équipe... Le problème est le même pour les atolls à côté. Ce projet était censé booster l'économie dans les îles, mais Hao est à moitié formé, si ce n'est pas au quart. Après, je suis d'accord de donner à ceux qui sont à l'extérieur. Mais, je trouve dommage que je n'arrive même pas à donner à ceux qui ont voté pour moi et qui vivent avec moi tous les jours, la misère de Hao. Après, vous avez raison, on va donner à ceux qui sont à l'extérieur de l'atoll, mais qui sont originaires de Hao. Mais, ce serait bien aussi de penser à ceux qui sont ici."
Maire de Hao
"Nous ne sommes pas formés "
"C'était aux chinois de nous dire les besoins en termes de main d'œuvre. Là, ils vont arriver et Hao ne sera pas encore prêt, sauf s'ils ont besoin de manœuvre. Si c'est pour le bas de l'échelle, ce sera pour Hao et pour les postes qualifiés, Hao ne pourra pas, parce que nous ne sommes pas formés pour. Ça m'énerve de ne pas pouvoir donner à Hao l'opportunité de gravir sur des postes beaucoup plus importants. Ce serait bien que ma population puisse être aussi sur des postes de chefs d'équipe... Le problème est le même pour les atolls à côté. Ce projet était censé booster l'économie dans les îles, mais Hao est à moitié formé, si ce n'est pas au quart. Après, je suis d'accord de donner à ceux qui sont à l'extérieur. Mais, je trouve dommage que je n'arrive même pas à donner à ceux qui ont voté pour moi et qui vivent avec moi tous les jours, la misère de Hao. Après, vous avez raison, on va donner à ceux qui sont à l'extérieur de l'atoll, mais qui sont originaires de Hao. Mais, ce serait bien aussi de penser à ceux qui sont ici."
L'usine de transformation des poissons.
Le bâtiment qui accueillera les appartements des cadres.
Il y a six mois, la société MDM avait lancé un premier terrassement.
Une nouvelle demande de permis de construire sera formulée, d'ici quelques jours.