Le sénateur Richard Tuheiava présente la plainte déposée jeudi et signée par les onze représentants souverainistes de l'Assemblée. Le document dénonce les conditions de l'attribution du marché pour la conception du Tahiti Mahana Beach au Hawaiien Group 70 International.
PAPEETE, 25 septembre 2014 – Les onze élus du groupe UPLD ont déposé jeudi une plainte collective contre X pour dénoncer les conditions de l’attribution, par le gouvernement Flosse, du marché pour la conception du projet Tahiti Mahana Beach au Hawaiien Group 70 International.
Les représentants souverainistes portent des soupçons de trafic d’influence et de favoritisme qu’ils estiment de nature à avoir faussé la sincérité de l’appel d’offres international pour la conception du vaste complexe touristique Mahana Beach, à Punaauia. Mi juillet dernier, au terme de cette procédure le projet hawaiien avait été retenu par une commission paritaire ad-hoc nommée par le Pays.
Ils dénoncent notamment des liens de proximité anciens entre Francis Oda, le P-dg du Group 70 International, et Gaston Flosse. Cette plainte constate également l'identité du représentant local du bureau d’architecture hawaiien, qui n’est autre que le compagnon de l’ex épouse de Gaston Flosse. Et que tous deux résident à Erima, au domicile de celle-ci.
"C’est une plainte contre X, qui ne vise ni Teiva Raffin, ni Gaston Flosse", a précisé Richard Tuheiava, interrogé sur ces soupçons jeudi et sur les personnes visées. "Nous souhaitons juste parler de fonds publics. Nous sommes des élus du peuple soucieux de leur utilisation. Personne n’est en cause nominativement. Si l’enquête préalable se révèle infructueuse, tant mieux pour tout ce monde".
"Nous avons des suspicions"
"Nous avons des suspicions, c’est pour cela que nous souhaitons qu’une enquête soit réalisée", a-t-il aussi dit. "S’il y a classement sans suite, tant mieux. Cela voudra dire que nos soupçons n’étaient pas fondés. Mais si enquête préalable il y a et que par la suite les choses se compliquent, cette affaire ira loin", a-t-il prévenu en interpellant au passage l'actuel exécutif polynésien. "Nous espérons qu’Edouard Fritch partage les mêmes valeurs de transparence que nous et qu’il partage aussi cette volonté de stopper toutes les pratiques qui jusqu’à peu, d’après nos soupçons, étaient encore commises par l’ancien Président. Que sa gouvernance ne soit pas tâchée par des soupçons concernant l’ancienne gouvernance".
Le document, enregistré au secrétariat du Parquet de Papeete jeudi matin, est signé par les onze représentants du groupe UPLD de l’Assemblée de Polynésie française.
Le Procureur de la République a mis cette plainte à l’étude, dès réception, et se réserve l’opportunité d'ordonner l'ouverture d'une enquête préliminaire.
Le sénateur Richard Tuheiava a annoncé également jeudi que l'affaire sera portée dès que possible "à la connaissance du ministère des Affaires étrangères" à Paris.
"Il faut que le Quai d’Orsay soit au courant de cette affaire, parce que Hawaii ce n’est pas la France ; une société hawaiienne n’est pas une société française", a-t-il justifié. "Lorsqu’on confie un projet de 210 milliards à une société hawaiienne et qu’il y a un faisceau de suspicions, il faut que l’Etat soit au courant".
Les représentants souverainistes portent des soupçons de trafic d’influence et de favoritisme qu’ils estiment de nature à avoir faussé la sincérité de l’appel d’offres international pour la conception du vaste complexe touristique Mahana Beach, à Punaauia. Mi juillet dernier, au terme de cette procédure le projet hawaiien avait été retenu par une commission paritaire ad-hoc nommée par le Pays.
Ils dénoncent notamment des liens de proximité anciens entre Francis Oda, le P-dg du Group 70 International, et Gaston Flosse. Cette plainte constate également l'identité du représentant local du bureau d’architecture hawaiien, qui n’est autre que le compagnon de l’ex épouse de Gaston Flosse. Et que tous deux résident à Erima, au domicile de celle-ci.
"C’est une plainte contre X, qui ne vise ni Teiva Raffin, ni Gaston Flosse", a précisé Richard Tuheiava, interrogé sur ces soupçons jeudi et sur les personnes visées. "Nous souhaitons juste parler de fonds publics. Nous sommes des élus du peuple soucieux de leur utilisation. Personne n’est en cause nominativement. Si l’enquête préalable se révèle infructueuse, tant mieux pour tout ce monde".
"Nous avons des suspicions"
"Nous avons des suspicions, c’est pour cela que nous souhaitons qu’une enquête soit réalisée", a-t-il aussi dit. "S’il y a classement sans suite, tant mieux. Cela voudra dire que nos soupçons n’étaient pas fondés. Mais si enquête préalable il y a et que par la suite les choses se compliquent, cette affaire ira loin", a-t-il prévenu en interpellant au passage l'actuel exécutif polynésien. "Nous espérons qu’Edouard Fritch partage les mêmes valeurs de transparence que nous et qu’il partage aussi cette volonté de stopper toutes les pratiques qui jusqu’à peu, d’après nos soupçons, étaient encore commises par l’ancien Président. Que sa gouvernance ne soit pas tâchée par des soupçons concernant l’ancienne gouvernance".
Le document, enregistré au secrétariat du Parquet de Papeete jeudi matin, est signé par les onze représentants du groupe UPLD de l’Assemblée de Polynésie française.
Le Procureur de la République a mis cette plainte à l’étude, dès réception, et se réserve l’opportunité d'ordonner l'ouverture d'une enquête préliminaire.
Le sénateur Richard Tuheiava a annoncé également jeudi que l'affaire sera portée dès que possible "à la connaissance du ministère des Affaires étrangères" à Paris.
"Il faut que le Quai d’Orsay soit au courant de cette affaire, parce que Hawaii ce n’est pas la France ; une société hawaiienne n’est pas une société française", a-t-il justifié. "Lorsqu’on confie un projet de 210 milliards à une société hawaiienne et qu’il y a un faisceau de suspicions, il faut que l’Etat soit au courant".