Paris, France | AFP | samedi 11/03/2017 - Une vingtaine de scientifiques internationaux vont grimper en mai à l'assaut de l'Illimani (6.400 m), un glacier bolivien menacé par le réchauffement climatique, pour en extraire des carottes de glace destinées à être conservées en Antarctique.
Situé juste au-dessus de La Paz, l'Illimani représente 18.000 ans d'archives climatiques, c'est-à-dire que l'analyse de carottes de glace prélevées sur ce site permettra de connaître l'évolution du climat durant cette période, soulignent les scientifiques.
Aujourd'hui, ces "archives" sont en péril, car du fait de la hausse de la température mondiale, non seulement les glaciers fondent, mais "l'eau de fonte percole à l'intérieur et efface les enregistrements géochimiques qui (...) intéressent" les glaciologues, explique Jérôme Chappellaz, directeur de recherche au CNRS.
D'où l'idée de prélever des carottes - des cylindres de glace que l'on fore de la surface jusqu'au socle rocheux - pour les mettre à l'abri à moins 54 degrés dans une cave creusée dans la neige en Antarctique.
L'expédition, qui regroupera des scientifiques français, russes, brésiliens, américains et boliviens, va prélever trois carottes sur l'Illimani, qui a déjà fait l'objet de forages dans le passé.
Chaque carotte est "comme un livre" qui fournira des données sur l'évolution du climat, la composition de l'atmosphère, les pollutions, explique M. Chappellaz.
L'Illimani, d'une profondeur de 140 mètres et d'un écoulement réduit, a été choisi parce que "les archives préservées dans ses strates de glace sont aujourd'hui encore suffisamment froides pour être de très haute qualité", explique Patrick Ginot, ingénieur de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), qui pilote l'expédition en Bolivie.
- Transport à dos d'homme -
Reste que prélever des cylindres de glace sur un tel site n'est pas une mince affaire.
"Ca demande beaucoup d'équipement", souligne M. Ginot. "Surtout, vingt guides et porteurs vont nous aider à transporter le matériel entre 4.500 m et 6.300 m, au sommet de l'Illimani, parce qu'on n'a aucun accès par hélicoptère sur ce genre de site", explique-t-il.
Tout devra se faire "à dos d'homme, 25 kilos, après 25 kilos". Il y a une tonne et demie de matériel à monter, puis trois tonnes de glace à redescendre, plus le matériel", précise-t-il.
Pour faire face aux difficultés physiologiques liées à l'altitude, deux équipes se relaieront pour effectuer les carottages.
"C'est une opération beaucoup plus lourde" que celle réalisée l'été dernier au col du Dôme, dans le massif du Mont-Blanc, souligne M. Ginot.
Comme cette dernière, l'expédition sur l'Illimani s'inscrit dans le cadre du projet "Ice Memory", un programme international de sauvegarde de la mémoire des glaciers, cofinancé par des organismes scientifiques et du mécénat privé, via la Fondation Université Grenoble Alpes.
Après deux mois de préparation à Grenoble, puis un mois à La Paz, les carottages se dérouleront en mai et en juin. Environ 30 m3 de matériel - un carottier, 75 caisses isothermes et du matériel de campement - ont quitté Grenoble début février.
"Un des points difficiles va être de maintenir la chaîne du froid" durant le long voyage de retour en France, d'une durée prévue de cinq à six semaines, souligne M. Ginot.
Les échantillons devront être descendus de nuit du glacier, transportés à La Paz, stockés au fur et à mesure dans un conteneur frigorifique qui sera ensuite acheminé sur la côte chilienne par camion puis au Havre par bateau avant de gagner Grenoble.
L'une des carottes restera à Grenoble et devrait être analysée à partir de 2019 ou 2020. Les deux autres, comme deux de celles prélevées au col du Dôme, doivent être envoyées en 2020 à la base franco-italienne Concordia, dans l'Antarctique.
L'objectif des scientifiques est d'y constituer une sorte de bibliothèque mondiale d'archives glaciaires issues de glaciers menacés par le réchauffement climatique, pour les générations scientifiques futures.
Car, avertit Jérôme Chappellaz, "ces carottes seront dans quelque temps tout ce qu'il restera de ces glaciers".
Situé juste au-dessus de La Paz, l'Illimani représente 18.000 ans d'archives climatiques, c'est-à-dire que l'analyse de carottes de glace prélevées sur ce site permettra de connaître l'évolution du climat durant cette période, soulignent les scientifiques.
Aujourd'hui, ces "archives" sont en péril, car du fait de la hausse de la température mondiale, non seulement les glaciers fondent, mais "l'eau de fonte percole à l'intérieur et efface les enregistrements géochimiques qui (...) intéressent" les glaciologues, explique Jérôme Chappellaz, directeur de recherche au CNRS.
D'où l'idée de prélever des carottes - des cylindres de glace que l'on fore de la surface jusqu'au socle rocheux - pour les mettre à l'abri à moins 54 degrés dans une cave creusée dans la neige en Antarctique.
L'expédition, qui regroupera des scientifiques français, russes, brésiliens, américains et boliviens, va prélever trois carottes sur l'Illimani, qui a déjà fait l'objet de forages dans le passé.
Chaque carotte est "comme un livre" qui fournira des données sur l'évolution du climat, la composition de l'atmosphère, les pollutions, explique M. Chappellaz.
L'Illimani, d'une profondeur de 140 mètres et d'un écoulement réduit, a été choisi parce que "les archives préservées dans ses strates de glace sont aujourd'hui encore suffisamment froides pour être de très haute qualité", explique Patrick Ginot, ingénieur de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), qui pilote l'expédition en Bolivie.
- Transport à dos d'homme -
Reste que prélever des cylindres de glace sur un tel site n'est pas une mince affaire.
"Ca demande beaucoup d'équipement", souligne M. Ginot. "Surtout, vingt guides et porteurs vont nous aider à transporter le matériel entre 4.500 m et 6.300 m, au sommet de l'Illimani, parce qu'on n'a aucun accès par hélicoptère sur ce genre de site", explique-t-il.
Tout devra se faire "à dos d'homme, 25 kilos, après 25 kilos". Il y a une tonne et demie de matériel à monter, puis trois tonnes de glace à redescendre, plus le matériel", précise-t-il.
Pour faire face aux difficultés physiologiques liées à l'altitude, deux équipes se relaieront pour effectuer les carottages.
"C'est une opération beaucoup plus lourde" que celle réalisée l'été dernier au col du Dôme, dans le massif du Mont-Blanc, souligne M. Ginot.
Comme cette dernière, l'expédition sur l'Illimani s'inscrit dans le cadre du projet "Ice Memory", un programme international de sauvegarde de la mémoire des glaciers, cofinancé par des organismes scientifiques et du mécénat privé, via la Fondation Université Grenoble Alpes.
Après deux mois de préparation à Grenoble, puis un mois à La Paz, les carottages se dérouleront en mai et en juin. Environ 30 m3 de matériel - un carottier, 75 caisses isothermes et du matériel de campement - ont quitté Grenoble début février.
"Un des points difficiles va être de maintenir la chaîne du froid" durant le long voyage de retour en France, d'une durée prévue de cinq à six semaines, souligne M. Ginot.
Les échantillons devront être descendus de nuit du glacier, transportés à La Paz, stockés au fur et à mesure dans un conteneur frigorifique qui sera ensuite acheminé sur la côte chilienne par camion puis au Havre par bateau avant de gagner Grenoble.
L'une des carottes restera à Grenoble et devrait être analysée à partir de 2019 ou 2020. Les deux autres, comme deux de celles prélevées au col du Dôme, doivent être envoyées en 2020 à la base franco-italienne Concordia, dans l'Antarctique.
L'objectif des scientifiques est d'y constituer une sorte de bibliothèque mondiale d'archives glaciaires issues de glaciers menacés par le réchauffement climatique, pour les générations scientifiques futures.
Car, avertit Jérôme Chappellaz, "ces carottes seront dans quelque temps tout ce qu'il restera de ces glaciers".