Prix des carburants : le collectif durcit le mouvement en attendant de rencontrer Oscar à 17 heures


Petit parfum de rentrée, au beau milieu des vacances scolaires, lundi 23 juillet : en bloquant les accès est et ouest du rond point de l’avenue Povanaa’a Oopa et du tunnel du front de mer, les manifestants du collectif Te Tau no te Hono, ont provoqué un embouteillage digne des gros jours de trafic, sur la côte ouest, lundi matin dès 7 heures.

Le trajet Route-des-plaines / Papeete demandait un peu plus d'une heure, par grosse affluence.

Le président Temaru a accepté de recevoir le collectif à 17 heures lundi, salle du gouvernement, en présence d’une partie de l’exécutif. « On espère qu’il va accepter de revenir sur les trois arrêtés fixant la dernière augmentation des carburants », explique l’homme d’affaires Franck Tehaamatai, président du collectif interprofessionnel Te Tau no te Hono, avant de rappeler : « C’est un préalable. (...) Ensuite nous souhaitons nous mettre rapidement autour d’une table pour envisager la manière de renflouer les caisses du Territoire. Il existe des niches d’économie : supprimons ces dépenses inutiles ; ensuite, si la nécessité se pose de tout de même augmenter les taxes ou les impôts, nous n’y voyons plus aucun inconvénient. »

Le barrage filtrant du rond point du front de mer est appelé à demeurer en place toute la journée de lundi. Les manifestants, qui conteste la dernière hausse du prix des carburants et réclament le retrait des trois arrêtés CM l’ayant fixée, utilisent opportunément les ralentissements qu’ils ont créés, pour faire passer leur message.

Ils y distribuent un tract qui appelle au rassemblement populaire, jeudi 26 juillet à partir de 9 heures, place Tarahoi à Papeete.

Une première manifestation populaire avait rassemblé près de 500 personnes, samedi matin 21 juillet, place Tarahoi.

>> Lire aussi : Contestation : la grand-messe de la place Tarahoi

Concernant le durcissement des blocages, plusieurs engins sont prêts à être positionnés sur le pont de Motu Uta, pour handicaper l’accès au port dès mardi, en cas de rencontre infructueuse avec le gouvernement, lundi soir.

Aucun barrage n’est envisagé pour l’instant sur l’entrée est de Papeete.

« Nous espérons vraiment que la rencontre de ce soir (lundi 23 juillet, ndlr) sera déterminante pour sortir de ce conflit », souligne Franck Tehaamatai.

Te Tau no te Hono (Le temps du rassemblement, ndlr) réclame l'annulation des trois arrêtés CM qui réglementent la dernière hausse du prix des carburant en Polynésie. Le collectif interprofessionnel interpelle le gouvernement, convaincu que des économies sont possibles avant de recourir à l'impôt. Il souhaite que soit considéré l'ensemble des subventions du Pays, "plus de 30 milliards en 2011" annoncés par Pierre Frébault, " pour que soient supprimées toutes les subventions inutiles et, à partir de là, s’il y a besoin d’augmenter le prix des carburants pour financer certaines caisses, ça ne pose plus de problème", justifie l'homme d'affaire Franck Tehaamatai, président du mouvement.

Le mouvement est composé d’agriculteurs, de perliculteurs, d’entreprises du BTP, de transporteurs en commun, de boulangers et de représentants de la société civile.

Les prix de l’essence et du gazole ont été réévalués à trois reprises en 2011, les 1er mai, 1er août et 11 novembre. La revalorisation du 1er juillet dernier était la première en 2012.

Les professionnels défendent leur posture contestataire en arguant des répercutions financières importantes qu'ont ces hausses de prix dans leurs secteurs d'activité, déjà en grande difficulté.


Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 23 Juillet 2012 à 12:09 | Lu 2927 fois