Prison ferme pour les auteurs du cambriolage de la bijouterie Tahia


PAPEETE, le 27 juillet 2018 - Après deux renvois, l’affaire du cambriolage de la bijouterie Tahia a été jugée ce jeudi en comparution immédiate. L’audience a été particulièrement mouvementée en raison de l’attitude de l’un des prévenus qui n’a pas supporté que l’on évoque son parcours chaotique. Des peines comprises entre 6 mois avec sursis et 30 mois de prison ferme ont été prononcées à l’encontre des quatre mis en cause.

Le 20 juin dernier en milieu de soirée, la propriétaire de la bijouterie Tahia qui se situe sur le front de mer, est informée du déclenchement du système de sécurité de son commerce. Sur place, les policiers constatent que des bijoux ont été dérobés pour un montant de 11, 4 millions de francs. Quatre individus sont rapidement interpellés : deux sans-abris et deux jeunes hommes qui se trouvaient en possession d’un collier dont la valeur s’élève à plus d’un million de francs. Entendu, l’un des SDF reconnaît être l’auteur principal du vol. L’autre SDF indique qu’il a fait le guet. Les deux autres individus expliquent qu’ils se baladaient en ville quand ils ont croisé les deux voleurs qui leur ont remis un collier.

Les quatre prévenus comparaissaient donc ce jeudi pour des faits de vol aggravé, complicité de vol et recel de vol.


Carences affectives

A la barre du tribunal ce jeudi, le principal mis en cause n’a pas su garder son calme. L’homme, agacé de ne pas encore avoir été jugé, s’est violemment emporté à plusieurs reprises. Après avoir déclaré qu’il était le seul responsable des faits reprochés, le prévenu s’est mis en colère : « c’était une opération de survie pour moi. Je suis SDF, comment voulez-vous que je fasse ?» Alors que la présidente du tribunal évoquait son parcours douloureux et chaotique, l’homme s’est de nouveau emporté : « pourquoi parler de ça ? Vous voulez que je fasse des cauchemars ? Donnez-moi une peine maintenant, tout de suite, je veux l’entendre. » Il a finalement été extrait de la salle d’audience.

A l’encontre des deux sans-abris, dont les parcours sont « ancrés dans la délinquance », le procureur de la république a requis 30 et 18 mois de prison. Des peines de prison avec sursis ont été requises contre les deux jeunes hommes poursuivis pour recel.

Pour la défense du principal mis en cause, son conseil a tenu à rappeler que l’homme avait eu une vie particulièrement difficile : « la colère de mon client aujourd’hui résulte d’une vie de carences affectives. C’est un laissé-pour-compte. »

Après en avoir délibéré, les magistrats ont condamné le principal mis en cause à 30 mois de prison dont 6 avec sursis. Le prévenu poursuivi pour avoir fait le guet a écopé d’une peine de 24 mois dont 6 mois avec sursis. Des peines de prison avec sursis ont été prononcées à l’encontre des deux jeunes poursuivis pour recel.


Rédigé par Garance Colbert le Vendredi 27 Juillet 2018 à 07:38 | Lu 5188 fois