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Prison de Nouméa: un détenu qui voulait être libéré débouté en cassation


Prison de Nouméa: un détenu qui voulait être libéré débouté en cassation
PARIS, 29 février 2012 (AFP) - La Cour de cassation a rejeté mercredi le pourvoi d'un détenu qui voulait être libéré de la prison de Nouméa au motif d'un "traitement dégradant" dans cet établissement vétuste et surpeuplé.

A l'audience du 15 février, de manière inhabituelle, la défense et l'avocat général s'étaient ligués pour dénoncer les conditions de détention dans cette prison, "une des hontes de la République" pour la première, "bagne post-colonial" pour le second.

A l'automne, six hommes placés en détention provisoire dans cet établissement après les violences qui avaient fait 4 morts et 30 blessés le 6 août 2011 sur l'île de Maré, avaient présenté des demandes de remise en liberté.

Mais le juge des libertés et de la détention (JLD) les avait rejetées, une décision confirmée par la cour d'appel de Nouméa. Les détenus s'étaient alors pourvus en cassation.

Cinq d'entre eux ont récemment été libérés dans le cadre normal des procédures les concernant. C'est sur le pourvoi du sixième que s'est prononcée la chambre criminelle de la Cour de cassation.

Elle a considéré que l'arrêt de la cour d'appel de Nouméa est "régulier en la forme".

En décembre, après une visite inopinée de ses inspecteurs à la prison de Nouméa, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), Jean-Marie Delarue, avait pour la première fois utilisé la procédure d'urgence, qui lui permet de communiquer aux autorités "une violation grave des droits fondamentaux" des détenus.

Dans son rapport, le CGLPL notait que cette prison, appelée Camp Est, abritait 438 prisonniers pour 218 places.

Jusqu'à six détenus, relevait-il, cohabitent dans des cellules insalubres de 12 m2, où des matelas sont parfois posés "à même un sol crasseux où circulent des rats et des cafards". "Les WC, à la turque, sont situés dans un coin" de la cellule et "les remontées d'égoûts fréquentes empestent l'atmosphère".

Selon l'Observatoire international des prisons (OIP), la surpopulation dans le quartier maison d'arrêt du centre pénitentiaire de Camp Est était de 245,7% au 1er février, seules l'île de la Réunion et les îles Marquises échappant outre-mer au phénomène de surpopulation.

L'Administration pénitentiaire a présenté la semaine dernière à Nouméa un plan de rénovation de cette prison datant du XIXe siècle. Les travaux doivent débuter cette année, avec notamment une rénovation des douches, du réseau électrique et de la cuisine, et la reconstruction de certains quartiers.

Parallèlement, un projet de construction d'une nouvelle prison d'environ 500 places, qui devrait être opérationnelle "d'ici 6 à 8 ans" selon le député UMP Gaël Yanno, est en cours d'élaboration.

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Rédigé par AFP le Mercredi 29 Février 2012 à 06:11 | Lu 820 fois