Paris, France | AFP | lundi 23/01/2017 - Benoît Hamon et Manuel Valls, tenants de lignes antagonistes au sein du PS, ont engagé lundi un âpre duel pour décrocher leur place à la présidentielle sur fond de soupçons de manipulation des chiffres de participation du premier tour.
Selon les derniers résultats encore partiels fournis, Benoît Hamon est sorti grand vainqueur du premier tour avec 36,3% des suffrages contre 31,1% pour Manuel Valls.
Et après le soutien immédiat du troisième homme Arnaud Montebourg (17,5%), le député de Trappes a engrangé l'appui d'une figure de la gauche, Martine Aubry, et de ses partisans.
La participation a grimpé à 1,6 million de voix lundi matin sans que les pourcentages des candidats ne bougent d'une décimale par rapport à ceux publiés dimanche soir: les organisateurs du scrutin avaient bien du mal à expliquer cette très forte improbabilité statistique et subissaient les railleries de la droite mais aussi sur les réseaux sociaux.
"Il n’y a pas de participation gonflée. Jamais la Haute autorité ne l’aurait accepté, jamais le Comité national d’organisation des primaires ne l’aurait proposé, et jamais le prestataire de service ne l’aurait mis en place", s'est d'abord défendu le président de la Haute autorité de la primaire socialiste élargie, Thomas Clay.
Mais Christophe Borgel, président du Comité national d'organisation, a un peu plus tard concédé un "bug". "C'est un peu de ma faute", a-t-il reconnu auprès de Libération: "il y avait beaucoup de pression autour du niveau de participation, j'ai demandé à ce que les résultats soient actualisés au plus vite. Et effectivement, on a appliqué au nouveau total de votants les pourcentages de la veille".
Le PS maintient donc que le scrutin a bien rassemblé plus de 1,6 million de votants (sur 92,75% des bureaux de vote) une participation déjà dans la fourchette basse des attentes rue de Solférino.
Dans la dernière ligne droite, les couteaux s'affûtent dans chaque camp. M. Hamon, qui sur le papier dispose d'un net avantage, s'affiche serein, promettant qu'il ne lâchera rien sur le revenu universel d'existence qui a cristallisé toutes les critiques de ses concurrents pendant la campagne.
- "Vieille politique" -
"Il y a un message assez clair qui a été passé hier, à la fois parce que les électeurs m'ont placé en tête (...) et parce qu'ils ont donné aussi un score important à Arnaud Montebourg: cela veut dire que la volonté de tourner la page est claire", juge M. Hamon.
A l'inverse, M. Valls, soutenu par Sylvia Pinel (1,97%), a sèchement résumé l'enjeu dès dimanche soir, évoquant un "choix très clair" pour les électeurs entre deux gauches: avec Benoît Hamon et ses "promesses irréalisables", c'est la "défaite assurée" tandis qu'avec lui, tenant d'une "gauche crédible", "la victoire (est) possible".
L'ex-ministre de l'Education fait fi de cette attaque: "tout ça c'est de la vieille politique. Ce genre d'arguments, je le lui laisse. Je n'ai pas dénigré qui que ce soit dans cette campagne, je ne procède pas par oukazes, je suis ravi de débattre avec lui, j'espère qu'il aura un deuxième argument".
"La gauche, ses valeurs, seront toujours là mais des valeurs n'ont de sens que si elles peuvent se traduire dans une action gouvernementale", a renchéri M. Valls, craignant que "la gauche qui gouverne" puisse "disparaître" ou "être marginalisée" en cas de victoire de M. Hamon.
Celui qui avait théorisé le principe de deux gauches "irréconciliables", à l'époque en référence au projet de Jean-Luc Mélenchon, engage en effet les hostilités sur la "présidentialité" qu'il conteste à son concurrent, moins à même selon lui d'"incarner" les plus hautes fonctions de l'Etat.
Tous deux se sont engagés à soutenir le vainqueur mais au vu de lignes politiques et économiques antagoniques, un rassemblement est-il possible dimanche ?
"Les deux finalistes ne sont d'accord sur rien, ni l'un ni l'autre ne parviendra à rassembler", a tweeté le député Richard Ferrand, proche soutien d'Emmanuel Macron.
De fait, c'est bien dans le camp de l'ex-ministre de l'Economie qu'on se frotte les mains devant le ballottage défavorable à Manuel Valls. Un échec de l'ancien Premier ministre pourrait en effet faire affluer chez lui des électeurs PS opposés à la ligne frondeuse.
Selon les derniers résultats encore partiels fournis, Benoît Hamon est sorti grand vainqueur du premier tour avec 36,3% des suffrages contre 31,1% pour Manuel Valls.
Et après le soutien immédiat du troisième homme Arnaud Montebourg (17,5%), le député de Trappes a engrangé l'appui d'une figure de la gauche, Martine Aubry, et de ses partisans.
La participation a grimpé à 1,6 million de voix lundi matin sans que les pourcentages des candidats ne bougent d'une décimale par rapport à ceux publiés dimanche soir: les organisateurs du scrutin avaient bien du mal à expliquer cette très forte improbabilité statistique et subissaient les railleries de la droite mais aussi sur les réseaux sociaux.
"Il n’y a pas de participation gonflée. Jamais la Haute autorité ne l’aurait accepté, jamais le Comité national d’organisation des primaires ne l’aurait proposé, et jamais le prestataire de service ne l’aurait mis en place", s'est d'abord défendu le président de la Haute autorité de la primaire socialiste élargie, Thomas Clay.
Mais Christophe Borgel, président du Comité national d'organisation, a un peu plus tard concédé un "bug". "C'est un peu de ma faute", a-t-il reconnu auprès de Libération: "il y avait beaucoup de pression autour du niveau de participation, j'ai demandé à ce que les résultats soient actualisés au plus vite. Et effectivement, on a appliqué au nouveau total de votants les pourcentages de la veille".
Le PS maintient donc que le scrutin a bien rassemblé plus de 1,6 million de votants (sur 92,75% des bureaux de vote) une participation déjà dans la fourchette basse des attentes rue de Solférino.
Dans la dernière ligne droite, les couteaux s'affûtent dans chaque camp. M. Hamon, qui sur le papier dispose d'un net avantage, s'affiche serein, promettant qu'il ne lâchera rien sur le revenu universel d'existence qui a cristallisé toutes les critiques de ses concurrents pendant la campagne.
- "Vieille politique" -
"Il y a un message assez clair qui a été passé hier, à la fois parce que les électeurs m'ont placé en tête (...) et parce qu'ils ont donné aussi un score important à Arnaud Montebourg: cela veut dire que la volonté de tourner la page est claire", juge M. Hamon.
A l'inverse, M. Valls, soutenu par Sylvia Pinel (1,97%), a sèchement résumé l'enjeu dès dimanche soir, évoquant un "choix très clair" pour les électeurs entre deux gauches: avec Benoît Hamon et ses "promesses irréalisables", c'est la "défaite assurée" tandis qu'avec lui, tenant d'une "gauche crédible", "la victoire (est) possible".
L'ex-ministre de l'Education fait fi de cette attaque: "tout ça c'est de la vieille politique. Ce genre d'arguments, je le lui laisse. Je n'ai pas dénigré qui que ce soit dans cette campagne, je ne procède pas par oukazes, je suis ravi de débattre avec lui, j'espère qu'il aura un deuxième argument".
"La gauche, ses valeurs, seront toujours là mais des valeurs n'ont de sens que si elles peuvent se traduire dans une action gouvernementale", a renchéri M. Valls, craignant que "la gauche qui gouverne" puisse "disparaître" ou "être marginalisée" en cas de victoire de M. Hamon.
Celui qui avait théorisé le principe de deux gauches "irréconciliables", à l'époque en référence au projet de Jean-Luc Mélenchon, engage en effet les hostilités sur la "présidentialité" qu'il conteste à son concurrent, moins à même selon lui d'"incarner" les plus hautes fonctions de l'Etat.
Tous deux se sont engagés à soutenir le vainqueur mais au vu de lignes politiques et économiques antagoniques, un rassemblement est-il possible dimanche ?
"Les deux finalistes ne sont d'accord sur rien, ni l'un ni l'autre ne parviendra à rassembler", a tweeté le député Richard Ferrand, proche soutien d'Emmanuel Macron.
De fait, c'est bien dans le camp de l'ex-ministre de l'Economie qu'on se frotte les mains devant le ballottage défavorable à Manuel Valls. Un échec de l'ancien Premier ministre pourrait en effet faire affluer chez lui des électeurs PS opposés à la ligne frondeuse.