Prévention routière : les buveurs et fumeurs de paka sur la sellette des autorités


Une opération de contrôle d'envergure de la police et de la gendarmerie a été menée vendredi après-midi, à l’heure de pointe des sorties de Papeete vers la côte Ouest. 500 contrôles ont été effectués principalement sur les conducteurs de deux-roues.

Une vingtaine de verbalisation seulement en deux heures de temps dont trois tests salivaires positifs aux stupéfiants et une alcoolémie sur les 500 personnes contrôlées. Si la moisson paraît faible, le message lancé aux conducteurs de la part des autorités est beaucoup plus fort. Tolérance zéro pour l’alcool et l’usage de stupéfiants en conduisant. Car, les statistiques attestent de l’aggravation évidente causée par ces addictions en cas d’accident de la route.

En 2014, en Polynésie française 60% des accidents mortels (13 tués selon le dernier bilan) sont imputables à la consommation d’alcool et/ou de stupéfiants. Le contrôle de vendredi était manifestement ciblé sur les deux-roues et pour cause : 70% des accidents mortels impliquent au moins un deux-roues. C’est donc en priorité vers ces usagers de la route que le message a été porté. L’addiction au pakalolo inquiète particulièrement les autorités car les tests salivaires effectués relèvent des informations importantes : «En Polynésie française, les taux de THC (le principal cannabinoïde) relevés sont cinq à dix fois supérieurs à ceux de la métropole cela prouve une addiction avérée. Il y a vraiment des choses à faire en matière de santé publique» note le Colonel Pierre Caudrelier, commandant la Gendarmerie en Polynésie française. Vendredi soir, deux conducteurs ont eu un test positif au cannabis, et plus grave, un conducteur a été déclaré positif aux méthamphétamines (ice).

Depuis le mois de février dernier et la mise en place en Polynésie de ces tests salivaires aux stupéfiants, 138 dépistages se sont avérés positifs. La nécessité d’attester la déclaration positive du test salivaire par une prise de sang, réalisée à l’hôpital, rend le dispositif encore assez lourd. C’est pourquoi ces tests de contrôle sont le plus souvent réalisés lorsque les circonstances d’un accident de la route mettent les enquêteurs sur la voie d’une consommation de stupéfiants comme circonstance aggravante. En France, des prélèvements salivaires sur lesquels des analyses biologiques sont effectuées, à la suite d’un test salivaire positif ont assoupli, très récemment ce dispositif de contrôle sur les stupéfiants.

L'insécurité routière en chiffres : 89 accidents de la route (selon un bilan au 30 septembre 2014 en Polynésie française) ; 13 tués ; 99 blessés


Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 13 Octobre 2014 à 08:59 | Lu 895 fois