Brisbane, Australie | AFP | lundi 19/04/2020 - L'Australie a annoncé lundi son intention de contraindre Google et Facebook à rémunérer les contenus des éditeurs de presse, une mesure destinée à aider les médias traditionnels à faire face à la concurrence des géants du Net.
Le ministre du Budget, Josh Frydenberg, a indiqué qu'un code de conduite obligatoire sera présenté d'ici juillet.
Une loi sera ensuite adoptée, destinée à obliger les géants américains du numérique à rémunérer les éditeurs de journaux et magazines pour la réutilisation de leurs contenus sur la toile.
"Il s'agit de demander des comptes à ces géants de la high-tech, de garantir une véritable concurrence (et) d'offrir des règles du jeu équitables", a déclaré M. Frydenberg.
Il espère que cette mesure permettra de "sauvegarder les emplois dans le secteur de la presse".
En Australie, comme ailleurs sur la planète, l'impact de géants du Net comme Google et Facebook sur le secteur de la presse est immense. Ils captent les deux tiers du marché de la publicité numérique.
En raison de cette chute de revenus, les éditeurs de presse australiens ont supprimé 20% des emplois au cours des six dernières années.
Si l'Australie parvient à ses fins, c'est-à-dire permettre aux éditeurs de presse de percevoir plus de revenus publicitaires, ce sera le premier pays à remporter une telle victoire.
L'an dernier, la France avait été le premier pays européen à demander la transcription dans sa législation d'une réforme du droit d'auteur adoptée par le Parlement européen qui ouvrait la voie à une rémunération de la presse par les plateformes du Web.
- "Un combat" -
Google, un moteur de recherche qui possède un quasi-monopole, avait alors refusé toute négociation.
Il y a dix jours, l'autorité de la concurrence française a ordonné à ce géant du web de négocier avec les éditeurs et les agences de presse en France sur la rémunération des contenus.
En Espagne, une initiative similaire avait conduit en 2014 Google à fermer la version espagnole de son site d'actualités (Google News).
L'annonce de la mise en place de nouvelles dispositions en Australie intervient à l'issue d'une enquête de 18 mois sur les supports numériques.
Elle a été menée par la Commission australienne de la concurrence et la consommation (ACCC) qui a préconisé une révision de la réglementation actuelle.
M. Frydenberg a affirmé que ces mesures seront imposées par le gouvernement après l'échec de discussions sur un code d'application volontaire.
La pandémie de coronavirus, qui a entraîné une chute des recettes publicitaires dans le secteur de la presse, a poussé le gouvernement à agir.
"Nous avons conscience du défi auquel nous sommes confrontés", a souligné le ministre.
"Nous négocions avec de grandes sociétés mais il y a aussi tellement d'enjeux, que nous sommes prêts pour ce combat", a-t-il assuré.
Le président de l'ACCC, Rod Sims, a indiqué que son organisation avait mis en garde le gouvernement sur le fait qu'il était "peu probable" que les plateformes numériques acceptent de payer pour les informations australiennes.
Le directeur général de Facebook Australie et Nouvelle-Zélande, Will Easton, a fait part de la déception de sa compagnie à la suite de cette annonce gouvernementale.
- "Un tournant" -
Elle intervient avant le mois de mai, date-butoir fixée pour trouver un accord qui ne serait pas imposé.
M. Easton a affirmé que Facebook est déjà venu en aide aux éditeurs australiens en investissant des "millions de dollars" dans des partenariats, des formations ainsi que des des accords sur le contenu.
Un porte-parole de Google a souligné que la plateforme a participé aux négociations basées sur le volontariat et qu'elle continuerait à s'engager auprès des éditeurs et de l'ACCC.
Les démarches pour la mise en place d'une nouvelle législation ont été conduites par le puissant magnat des médias Rupert Murdoch.
Michael Miller, président exécutif de News Corp Australasia, s'est félicité de l'initiative du gouvernement.
"Pendant deux décennies, Google et Facebook ont créé des entreprises valant des millions de milliards de dollars en utilisant le contenu d'autres personnes et en refusant de payer pour cela", a souligné M. Miller.
"Le secteur australien des médias est à un tournant et des dispositions obligatoires destinées à contraindre les plateformes à payer un prix équitable - et significatif - doivent être mises en place de toute urgence", selon lui.
Cette nouvelle réglementation portera également sur le partage de données ainsi que l'affichage des contenus d'actualité.
Son entrée en vigueur sera imposée via des sanctions financières ainsi que des mécanismes de résolution des différends.
Selon certaines estimations, quelque 17 millions d'Australiens vont sur Facebook chaque mois et ils passent en moyenne 30 minutes par jour sur la plateforme, tandis que 98% des recherches sur les mobiles australiens utilisent Google.
Le ministre du Budget, Josh Frydenberg, a indiqué qu'un code de conduite obligatoire sera présenté d'ici juillet.
Une loi sera ensuite adoptée, destinée à obliger les géants américains du numérique à rémunérer les éditeurs de journaux et magazines pour la réutilisation de leurs contenus sur la toile.
"Il s'agit de demander des comptes à ces géants de la high-tech, de garantir une véritable concurrence (et) d'offrir des règles du jeu équitables", a déclaré M. Frydenberg.
Il espère que cette mesure permettra de "sauvegarder les emplois dans le secteur de la presse".
En Australie, comme ailleurs sur la planète, l'impact de géants du Net comme Google et Facebook sur le secteur de la presse est immense. Ils captent les deux tiers du marché de la publicité numérique.
En raison de cette chute de revenus, les éditeurs de presse australiens ont supprimé 20% des emplois au cours des six dernières années.
Si l'Australie parvient à ses fins, c'est-à-dire permettre aux éditeurs de presse de percevoir plus de revenus publicitaires, ce sera le premier pays à remporter une telle victoire.
L'an dernier, la France avait été le premier pays européen à demander la transcription dans sa législation d'une réforme du droit d'auteur adoptée par le Parlement européen qui ouvrait la voie à une rémunération de la presse par les plateformes du Web.
- "Un combat" -
Google, un moteur de recherche qui possède un quasi-monopole, avait alors refusé toute négociation.
Il y a dix jours, l'autorité de la concurrence française a ordonné à ce géant du web de négocier avec les éditeurs et les agences de presse en France sur la rémunération des contenus.
En Espagne, une initiative similaire avait conduit en 2014 Google à fermer la version espagnole de son site d'actualités (Google News).
L'annonce de la mise en place de nouvelles dispositions en Australie intervient à l'issue d'une enquête de 18 mois sur les supports numériques.
Elle a été menée par la Commission australienne de la concurrence et la consommation (ACCC) qui a préconisé une révision de la réglementation actuelle.
M. Frydenberg a affirmé que ces mesures seront imposées par le gouvernement après l'échec de discussions sur un code d'application volontaire.
La pandémie de coronavirus, qui a entraîné une chute des recettes publicitaires dans le secteur de la presse, a poussé le gouvernement à agir.
"Nous avons conscience du défi auquel nous sommes confrontés", a souligné le ministre.
"Nous négocions avec de grandes sociétés mais il y a aussi tellement d'enjeux, que nous sommes prêts pour ce combat", a-t-il assuré.
Le président de l'ACCC, Rod Sims, a indiqué que son organisation avait mis en garde le gouvernement sur le fait qu'il était "peu probable" que les plateformes numériques acceptent de payer pour les informations australiennes.
Le directeur général de Facebook Australie et Nouvelle-Zélande, Will Easton, a fait part de la déception de sa compagnie à la suite de cette annonce gouvernementale.
- "Un tournant" -
Elle intervient avant le mois de mai, date-butoir fixée pour trouver un accord qui ne serait pas imposé.
M. Easton a affirmé que Facebook est déjà venu en aide aux éditeurs australiens en investissant des "millions de dollars" dans des partenariats, des formations ainsi que des des accords sur le contenu.
Un porte-parole de Google a souligné que la plateforme a participé aux négociations basées sur le volontariat et qu'elle continuerait à s'engager auprès des éditeurs et de l'ACCC.
Les démarches pour la mise en place d'une nouvelle législation ont été conduites par le puissant magnat des médias Rupert Murdoch.
Michael Miller, président exécutif de News Corp Australasia, s'est félicité de l'initiative du gouvernement.
"Pendant deux décennies, Google et Facebook ont créé des entreprises valant des millions de milliards de dollars en utilisant le contenu d'autres personnes et en refusant de payer pour cela", a souligné M. Miller.
"Le secteur australien des médias est à un tournant et des dispositions obligatoires destinées à contraindre les plateformes à payer un prix équitable - et significatif - doivent être mises en place de toute urgence", selon lui.
Cette nouvelle réglementation portera également sur le partage de données ainsi que l'affichage des contenus d'actualité.
Son entrée en vigueur sera imposée via des sanctions financières ainsi que des mécanismes de résolution des différends.
Selon certaines estimations, quelque 17 millions d'Australiens vont sur Facebook chaque mois et ils passent en moyenne 30 minutes par jour sur la plateforme, tandis que 98% des recherches sur les mobiles australiens utilisent Google.