Thomas SAMSON / AFP
Pointe-à-Pitre, France | AFP | dimanche 24/04/2022 - Profitant d'un fort sentiment "anti-Macron", Marine Le Pen est arrivée en tête au second tour de l'élection présidentielle dimanche dans huit territoires d'Outre-mer, dont sept qui avaient massivement voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour.
Réélu au niveau national avec environ 58%, Emmanuel Macron a pu s'appuyer sur les suffrages des territoires ultra-marins du Pacifique-sud, obtenant 61,04% en Nouvelle-Calédonie, 51,80% en Polynésie française et 67,44% à Wallis et Futuna, selon les chiffres diffusés dimanche soir par le ministère de l'Intérieur.
Mais la candidate du RN l'a emporté à 69,60% en Guadeloupe, 60,87% en Martinique, 60,70% en Guyane, 55,42% à Saint-Barthélemy et Saint-Martin, ainsi qu'à la Réunion (59,57%), à Mayotte (59,10%) et à Saint-Pierre-et-Miquelon (50,69%).
Entre l'élection de 2017 et celle de 2022, Mme Le Pen a ainsi gagné plus de 47 points en Martinique, 36 points en Guadeloupe, plus de 25 points en Guyane, et 20 points à la Réunion. Des territoires où Jean-Luc Mélenchon avait fait des scores importants au premier tour: 56,16% en Guadeloupe, 53,10% en Martinique, 50,6% en Guyane et 40,26% à la Réunion.
Même si l'abstention est restée importante en Guadeloupe (52,82%), à la Martinique (54,55%) et en Guyane (61,10%) au second tour, les électeurs se sont tout de même plus déplacés dans les bureaux de vote qu'au premier tour.
Cette "participation légèrement en progression" dans les Antilles signifie que "ce ne sont pas des électeurs qui se sont démobilisés, qui ont préféré s'abstenir pour ne pas choisir ou voter blanc, ce sont des acteurs qui se sont déplacés et qui n'ont pas voulu voter Emmanuel Macron", indique à l'AFP le politologue Martial Foucault, titulaire de la Chaire Outre-mer de Sciences Po.
"Le sentiment anti-Macron est d'une puissance considérable" et "c'est la même logique en Guyane, alors que la situation sanitaire y était moins tendue", estime M. Foucault. Pour ce politologue, "si un vote Le Pen est majoritaire dans ces territoires, ce dimanche soir, c'est quand même un vote par défaut, avant tout, ce n'est pas un vote d'adhésion au programme de Marine Le Pen".
"Vote de contestation"
Depuis la fin 2021, la Guadeloupe et la Martinique ont été secouées pendant plusieurs mois par une violente contestation de la vaccination anti-Covid qui a tourné à la crise sociale, poussant le gouvernement à envoyer des renforts de forces de l'ordre.
L'étincelle des violences avait été déclenchée en Guadeloupe en novembre par l'entrée en vigueur de l'obligation faite aux soignants et pompiers de se faire vacciner contre le Covid-19.
Dans le bureau de vote de l'école de Baie-Mahault en Guadeloupe, Georges retraité de La Poste de 82 ans, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, revendique ainsi un "vote de contestation". "Quand on s'autorise le droit de bafouer la liberté, d'empêcher les gens de parler, d'envoyer le GIGN +massacrer+ une population, ça ne va pas. Si on ne peut pas profiter de la liberté et de la fraternité française, ça n'est pas la peine", lance-t-il.
Pour le politologue Martial Foucault cependant, il y a une "distinction" entre la "colère sanitaire" qui a animé les Antilles et "une colère sociale à la Réunion, qui est la suite du mouvement des gilets jaunes" lancé en 2018, la Réunion étant le territoire ultra-marin "le plus puissamment touché en terme de mobilisation chez les jeunes".
A Mayotte, territoire où le programme sur l'immigration et la sécurité de Marine Le Pen parle aux Mahorais, les électeurs avaient dès le premier tour largement voté pour la candidate RN avec 42,67% des voix.
A Cavani, un quartier du sud de Mamoudzou à Mayotte, un homme manifestait dimanche soir sa joie d'apprendre la réélection du chef de l'Etat, criant au porte-voix dans la rue: "On a gagné, Macron président !". Un acte isolé qui tranchait avec l'immense fête qui avait accompagné son élection de 2017, quand des centaines de personnes s'étaient rassemblées à Mamoudzou pour la célébrer.
Réélu au niveau national avec environ 58%, Emmanuel Macron a pu s'appuyer sur les suffrages des territoires ultra-marins du Pacifique-sud, obtenant 61,04% en Nouvelle-Calédonie, 51,80% en Polynésie française et 67,44% à Wallis et Futuna, selon les chiffres diffusés dimanche soir par le ministère de l'Intérieur.
Mais la candidate du RN l'a emporté à 69,60% en Guadeloupe, 60,87% en Martinique, 60,70% en Guyane, 55,42% à Saint-Barthélemy et Saint-Martin, ainsi qu'à la Réunion (59,57%), à Mayotte (59,10%) et à Saint-Pierre-et-Miquelon (50,69%).
Entre l'élection de 2017 et celle de 2022, Mme Le Pen a ainsi gagné plus de 47 points en Martinique, 36 points en Guadeloupe, plus de 25 points en Guyane, et 20 points à la Réunion. Des territoires où Jean-Luc Mélenchon avait fait des scores importants au premier tour: 56,16% en Guadeloupe, 53,10% en Martinique, 50,6% en Guyane et 40,26% à la Réunion.
Même si l'abstention est restée importante en Guadeloupe (52,82%), à la Martinique (54,55%) et en Guyane (61,10%) au second tour, les électeurs se sont tout de même plus déplacés dans les bureaux de vote qu'au premier tour.
Cette "participation légèrement en progression" dans les Antilles signifie que "ce ne sont pas des électeurs qui se sont démobilisés, qui ont préféré s'abstenir pour ne pas choisir ou voter blanc, ce sont des acteurs qui se sont déplacés et qui n'ont pas voulu voter Emmanuel Macron", indique à l'AFP le politologue Martial Foucault, titulaire de la Chaire Outre-mer de Sciences Po.
"Le sentiment anti-Macron est d'une puissance considérable" et "c'est la même logique en Guyane, alors que la situation sanitaire y était moins tendue", estime M. Foucault. Pour ce politologue, "si un vote Le Pen est majoritaire dans ces territoires, ce dimanche soir, c'est quand même un vote par défaut, avant tout, ce n'est pas un vote d'adhésion au programme de Marine Le Pen".
"Vote de contestation"
Depuis la fin 2021, la Guadeloupe et la Martinique ont été secouées pendant plusieurs mois par une violente contestation de la vaccination anti-Covid qui a tourné à la crise sociale, poussant le gouvernement à envoyer des renforts de forces de l'ordre.
L'étincelle des violences avait été déclenchée en Guadeloupe en novembre par l'entrée en vigueur de l'obligation faite aux soignants et pompiers de se faire vacciner contre le Covid-19.
Dans le bureau de vote de l'école de Baie-Mahault en Guadeloupe, Georges retraité de La Poste de 82 ans, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, revendique ainsi un "vote de contestation". "Quand on s'autorise le droit de bafouer la liberté, d'empêcher les gens de parler, d'envoyer le GIGN +massacrer+ une population, ça ne va pas. Si on ne peut pas profiter de la liberté et de la fraternité française, ça n'est pas la peine", lance-t-il.
Pour le politologue Martial Foucault cependant, il y a une "distinction" entre la "colère sanitaire" qui a animé les Antilles et "une colère sociale à la Réunion, qui est la suite du mouvement des gilets jaunes" lancé en 2018, la Réunion étant le territoire ultra-marin "le plus puissamment touché en terme de mobilisation chez les jeunes".
A Mayotte, territoire où le programme sur l'immigration et la sécurité de Marine Le Pen parle aux Mahorais, les électeurs avaient dès le premier tour largement voté pour la candidate RN avec 42,67% des voix.
A Cavani, un quartier du sud de Mamoudzou à Mayotte, un homme manifestait dimanche soir sa joie d'apprendre la réélection du chef de l'Etat, criant au porte-voix dans la rue: "On a gagné, Macron président !". Un acte isolé qui tranchait avec l'immense fête qui avait accompagné son élection de 2017, quand des centaines de personnes s'étaient rassemblées à Mamoudzou pour la célébrer.