Sameer Al-DOUMY / AFP
Paris, France | AFP | jeudi 21/04/2022 - En position de challenger, Marine Le Pen s'en est pris avec virulence au favori Emmanuel Macron jeudi soir lors de son ultime meeting de la campagne présidentielle, jouant son va-tout à trois jours du scrutin.
Au lendemain d'un débat télévisé musclé qu'elle avait qualifié de "bonne tenue", la candidate RN a lâché la bride accusant son rival à la présidentielle de "ne pas aimer les Français".
"On a vu un Emmanuel Macron nonchalant, condescendant et d'une arrogance sans limites", a affirmé Mme Le Pen à Arras, dans le Pas-de-Calais, devant quelque 3.000 militants gonflés à bloc. "Un président ne devrait pas se tenir comme cela", a-t-elle ajouté dans un discours aux accents très antisystème.
"J'en ai assez, comme vous, de cet irrespect permanent. Chacun, hier soir, a compris qu'Emmanuel Macron n'aimait pas les Français, tout particulièrement ceux qui ne sont pas d'accord avec sa politique", a-t-elle affirmé, dénonçant un bilan "accablant" et comparant le scrutin de dimanche à un référendum à la question "Macron ou la France?".
Plus tôt dans la journée, à Roye dans la Somme, elle avait déjà fustigé le bilan du président sortant, en marge d'une rencontre avec des transporteurs routiers.
"Rien n'est joué"
Dans la dernière ligne droite, M. Macron creuse l'écart dans les sondages dans une fourchette allant de 55,5 à 57,5%.
Mais il a répété jeudi que "rien n'est joué". Il a réfuté les critiques de sa rivale et estimé que le débat avait été "respectueux".
"On a eu beaucoup de respect l'un pour l'autre, mais avec le fait qu'on (se) combat" sur deux projets qui ne sont "pas conciliables", a-t-il ajouté. Et "quand il n'y a plus d'arguments à opposer, on va en chercher d'autres", a-t-il poursuivi.
Selon les experts, le chef de l'Etat a réussi mercredi soir à maîtriser voire dépasser le handicap traditionnel du sortant qui doit défendre son bilan, face à une candidate du RN en net progrès par rapport à son débat raté de 2017, mais souvent sur la défensive et freinée dans ses attaques par sa volonté de lisser son image.
A Bordeaux, Mathieu Sescosse, 40 ans, salarié dans l'informatique, a "regardé jusqu'à 23H00 et des brouettes". Verdict? "Pour moi, c'est le statu quo, ça ne fera pas bouger les lignes". Et de regretter que "des sujets sur l'urgence écologique n'(aie)nt pas été suffisamment abordés".
Le débat a été regardé par près de 15,6 millions de téléspectateurs, la pire audience de ce format depuis sa création en 1974, selon Médiamétrie.
"La peste et le choléra"
Emmanuel Macron a lui passé la journée dans le bastion de la gauche de la Seine-Saint-Denis, une visite consacrée à la problématique des "logements insalubres et de la rénovation urbaine" dans le département le plus pauvre de la métropole parisienne.
Interrogé jeudi soir sur France 2, il a à nouveau plaidé pour rendre automatique le calcul et le versement des aides sociales comme pour le prélèvement des impôts, disant vouloir "être juste avec ceux qui en ont besoin et lutter contre la fraude".
La Seine-Saint-Denis, qui a enregistré le 10 avril le taux d'abstention le plus élevé de France métropolitaine, a placé le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon largement en tête (49,09%) devant Emmanuel Macron (20,27%).
Les électeurs du leader LFI, arrivé en troisième position avec près de 22% au plan national au premier tour, sont particulièrement courtisés par les deux finalistes.
A Saint-Denis, des habitants présents autour d'Emmanuel Macron l'ont défendu. "Vous n'êtes pas arrogant", a lancé un homme. "Pas du tout!", a renchéri une femme. "M. Macron, faut pas nous abandonner, faut pas la laisser passer", a crié un homme en faisant référence à la candidate d'extrême droite.
Regrettant d'être obligée de "choisir entre la peste et le choléra" au second tour, une femme l'a appelé à "un peu plus de modestie" et à se mettre "à notre niveau car on n'en a pas l'impression". "Mais je viens ici", lui a-t-il répondu. "Oui mais à la dernière minute", selon elle.
En choisissant des régions populaires - Seine-Saint-Denis et Hauts-de-France -, les deux adversaires ont pour objectif de mieux répondre à la préoccupation numéro un des Français, le pouvoir d'achat, frappé par les répercussions de la guerre en Ukraine sur les prix de l'énergie et de l'alimentation.
Un thème sur lequel ils se sont affrontés lors du débat de près de trois heures de mercredi, le président-candidat défendant le "bouclier" actuel et son projet de "chèque alimentaire", la seconde prônant une baisse de la TVA.
Il tiendra son dernier rassemblement de campagne vendredi à Figeac (Lot) dans un département qui avait voté massivement pour lui en 2017. Quant à Mme Le Pen, elle mettra un point final à sa campagne à Abbeville, dans la Somme.
Au lendemain d'un débat télévisé musclé qu'elle avait qualifié de "bonne tenue", la candidate RN a lâché la bride accusant son rival à la présidentielle de "ne pas aimer les Français".
"On a vu un Emmanuel Macron nonchalant, condescendant et d'une arrogance sans limites", a affirmé Mme Le Pen à Arras, dans le Pas-de-Calais, devant quelque 3.000 militants gonflés à bloc. "Un président ne devrait pas se tenir comme cela", a-t-elle ajouté dans un discours aux accents très antisystème.
"J'en ai assez, comme vous, de cet irrespect permanent. Chacun, hier soir, a compris qu'Emmanuel Macron n'aimait pas les Français, tout particulièrement ceux qui ne sont pas d'accord avec sa politique", a-t-elle affirmé, dénonçant un bilan "accablant" et comparant le scrutin de dimanche à un référendum à la question "Macron ou la France?".
Plus tôt dans la journée, à Roye dans la Somme, elle avait déjà fustigé le bilan du président sortant, en marge d'une rencontre avec des transporteurs routiers.
"Rien n'est joué"
Dans la dernière ligne droite, M. Macron creuse l'écart dans les sondages dans une fourchette allant de 55,5 à 57,5%.
Mais il a répété jeudi que "rien n'est joué". Il a réfuté les critiques de sa rivale et estimé que le débat avait été "respectueux".
"On a eu beaucoup de respect l'un pour l'autre, mais avec le fait qu'on (se) combat" sur deux projets qui ne sont "pas conciliables", a-t-il ajouté. Et "quand il n'y a plus d'arguments à opposer, on va en chercher d'autres", a-t-il poursuivi.
Selon les experts, le chef de l'Etat a réussi mercredi soir à maîtriser voire dépasser le handicap traditionnel du sortant qui doit défendre son bilan, face à une candidate du RN en net progrès par rapport à son débat raté de 2017, mais souvent sur la défensive et freinée dans ses attaques par sa volonté de lisser son image.
A Bordeaux, Mathieu Sescosse, 40 ans, salarié dans l'informatique, a "regardé jusqu'à 23H00 et des brouettes". Verdict? "Pour moi, c'est le statu quo, ça ne fera pas bouger les lignes". Et de regretter que "des sujets sur l'urgence écologique n'(aie)nt pas été suffisamment abordés".
Le débat a été regardé par près de 15,6 millions de téléspectateurs, la pire audience de ce format depuis sa création en 1974, selon Médiamétrie.
"La peste et le choléra"
Emmanuel Macron a lui passé la journée dans le bastion de la gauche de la Seine-Saint-Denis, une visite consacrée à la problématique des "logements insalubres et de la rénovation urbaine" dans le département le plus pauvre de la métropole parisienne.
Interrogé jeudi soir sur France 2, il a à nouveau plaidé pour rendre automatique le calcul et le versement des aides sociales comme pour le prélèvement des impôts, disant vouloir "être juste avec ceux qui en ont besoin et lutter contre la fraude".
La Seine-Saint-Denis, qui a enregistré le 10 avril le taux d'abstention le plus élevé de France métropolitaine, a placé le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon largement en tête (49,09%) devant Emmanuel Macron (20,27%).
Les électeurs du leader LFI, arrivé en troisième position avec près de 22% au plan national au premier tour, sont particulièrement courtisés par les deux finalistes.
A Saint-Denis, des habitants présents autour d'Emmanuel Macron l'ont défendu. "Vous n'êtes pas arrogant", a lancé un homme. "Pas du tout!", a renchéri une femme. "M. Macron, faut pas nous abandonner, faut pas la laisser passer", a crié un homme en faisant référence à la candidate d'extrême droite.
Regrettant d'être obligée de "choisir entre la peste et le choléra" au second tour, une femme l'a appelé à "un peu plus de modestie" et à se mettre "à notre niveau car on n'en a pas l'impression". "Mais je viens ici", lui a-t-il répondu. "Oui mais à la dernière minute", selon elle.
En choisissant des régions populaires - Seine-Saint-Denis et Hauts-de-France -, les deux adversaires ont pour objectif de mieux répondre à la préoccupation numéro un des Français, le pouvoir d'achat, frappé par les répercussions de la guerre en Ukraine sur les prix de l'énergie et de l'alimentation.
Un thème sur lequel ils se sont affrontés lors du débat de près de trois heures de mercredi, le président-candidat défendant le "bouclier" actuel et son projet de "chèque alimentaire", la seconde prônant une baisse de la TVA.
Il tiendra son dernier rassemblement de campagne vendredi à Figeac (Lot) dans un département qui avait voté massivement pour lui en 2017. Quant à Mme Le Pen, elle mettra un point final à sa campagne à Abbeville, dans la Somme.