Paris, France | AFP | mercredi 23/03/2022 - En panne dans les sondages, l'écologiste Yannick Jadot tient son coup d'éclat: il s'est offert mercredi un bras de fer contre TotalEnergies, qui a annoncé le poursuivre en diffamation pour avoir accusé la multinationale de "complicité de crimes de guerre" par son activité en Russie.
"Je persiste et je signe: Total est un grand groupe français qui porte le discrédit sur la France", a affirmé le candidat écologiste lors d'une conférence de presse en fin d'après-midi à Paris, quelques heures après que le PDG de Total, Patrick Pouyanné, a annoncé qu'il l'attaquait en justice.
"J'accuse Total d'être complices des crimes de guerre perpétrés en Ukraine en ayant conscience des atrocités et en travaillant avec les oligarques visés par les sanctions internationales", a asséné Yannick Jadot, crédité d'environ 6% dans les intentions de vote.
Mercredi matin sur RTL, Patrick Pouyanné s'était indigné des attaques du candidat. "Quand M. Jadot accuse les 100.000 salariés de Total (de crimes de guerre, NDLR), c'est gravissime, c'est une insulte, (...) c'est pas acceptable", a-t-il déclaré, "en colère".
"M. Jadot passe son temps à dire du mal de mon entreprise. Ce que j'observe, c'est que ça le fait baisser dans les sondages; il ferait mieux de s'occuper de sa campagne et d'arrêter de nous insulter", a-t-il cinglé.
Alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté mercredi devant les parlementaires français les entreprises françaises à quitter la Russie, Yannick Jadot s'est empourpré devant les journalistes en dénonçant la situation: "La vie des Ukrainiens vaut plus que les bénéfices de Total".
Contrairement à son concurrent Jean-Luc Mélenchon, largement en tête à gauche mais discret sur cette entreprise, Yannick Jadot pointe du doigt l'implication de TotalEnergies en Russie depuis le début de la guerre.
Une manière aussi de faire parler son identité d'écolo favorable aux énergies renouvelables et pourfendeur des énergies fossiles.
Devant la presse, le candidat, qui réclame un embargo sur le gaz et le pétrole russe, a martelé que "les bénéfices de Total se font sur le dos des automobilistes, du climat et des Ukrainiens".
"Fin des complaisances"
Il a ajouté qu'il était "le seul candidat qui a fait de son projet la fin des dépendances énergétiques et des complaisances", attaquant au passage le président Emmanuel Macron.
"Pouyanné dit +je suis les instructions+. A l'évidence il est soutenu dans ses activités par le chef de l'Etat" à qui il revient, selon lui, "d'imposer à Total un retrait" de Russie.
Le groupe avait indiqué mardi arrêter tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes avant fin 2022 devant "l'aggravation du conflit" en Ukraine, mais pas de gaz.
Une décision "complémentaire" de l'arrêt décidé précédemment des apports de capitaux à de nouveaux projets en Russie, qui ne signifie toutefois pas que le groupe se retire du pays.
Yannick Jadot avait réagi quelques heures plus tard sur Twitter: "TotalEnergies, soutenu par E. Macron, fait quelques concessions mais maintient l'essentiel de ses activités en Russie, en pleine connaissance des crimes de guerre qu'elles contribuent à financer. Oui, c'est être complice!", a-t-il affirmé, réclamant que M. Pouyanné débatte avec lui.
Le "débat" se passera vraisemblablement au tribunal.
Dans une déclaration transmise à l'AFP, TotalEnergies a annoncé lancer "sans délai une action en diffamation" contre des "propos inacceptables", "extrêmement graves et infondés".
"Être +complice de crimes de guerre+ c'est fournir une aide directe à un État ou à une organisation criminelle auteurs des crimes", a souligné le groupe, s'adressant directement à Yannick Jadot: "Vos propos sont particulièrement graves et infondés contre notre compagnie qui n'opère aucun champ pétrolier ou gazier en Russie".
Dénonçant une "insulte à l'intégrité de (leurs) équipes", TotalEnergies a affirmé continuer "ses opérations d'achat de gaz en Russie pour le revendre, notamment en Europe pour le bénéfice des consommateurs européens".
Plusieurs responsables écologistes sont montés au créneau pour défendre leur candidat. "Aucune procédure ne fera taire les écologistes", a notamment assuré la députée Delphine Batho, cheffe des porte-parole de Yannick Jadot.
"Je persiste et je signe: Total est un grand groupe français qui porte le discrédit sur la France", a affirmé le candidat écologiste lors d'une conférence de presse en fin d'après-midi à Paris, quelques heures après que le PDG de Total, Patrick Pouyanné, a annoncé qu'il l'attaquait en justice.
"J'accuse Total d'être complices des crimes de guerre perpétrés en Ukraine en ayant conscience des atrocités et en travaillant avec les oligarques visés par les sanctions internationales", a asséné Yannick Jadot, crédité d'environ 6% dans les intentions de vote.
Mercredi matin sur RTL, Patrick Pouyanné s'était indigné des attaques du candidat. "Quand M. Jadot accuse les 100.000 salariés de Total (de crimes de guerre, NDLR), c'est gravissime, c'est une insulte, (...) c'est pas acceptable", a-t-il déclaré, "en colère".
"M. Jadot passe son temps à dire du mal de mon entreprise. Ce que j'observe, c'est que ça le fait baisser dans les sondages; il ferait mieux de s'occuper de sa campagne et d'arrêter de nous insulter", a-t-il cinglé.
Alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté mercredi devant les parlementaires français les entreprises françaises à quitter la Russie, Yannick Jadot s'est empourpré devant les journalistes en dénonçant la situation: "La vie des Ukrainiens vaut plus que les bénéfices de Total".
Contrairement à son concurrent Jean-Luc Mélenchon, largement en tête à gauche mais discret sur cette entreprise, Yannick Jadot pointe du doigt l'implication de TotalEnergies en Russie depuis le début de la guerre.
Une manière aussi de faire parler son identité d'écolo favorable aux énergies renouvelables et pourfendeur des énergies fossiles.
Devant la presse, le candidat, qui réclame un embargo sur le gaz et le pétrole russe, a martelé que "les bénéfices de Total se font sur le dos des automobilistes, du climat et des Ukrainiens".
"Fin des complaisances"
Il a ajouté qu'il était "le seul candidat qui a fait de son projet la fin des dépendances énergétiques et des complaisances", attaquant au passage le président Emmanuel Macron.
"Pouyanné dit +je suis les instructions+. A l'évidence il est soutenu dans ses activités par le chef de l'Etat" à qui il revient, selon lui, "d'imposer à Total un retrait" de Russie.
Le groupe avait indiqué mardi arrêter tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes avant fin 2022 devant "l'aggravation du conflit" en Ukraine, mais pas de gaz.
Une décision "complémentaire" de l'arrêt décidé précédemment des apports de capitaux à de nouveaux projets en Russie, qui ne signifie toutefois pas que le groupe se retire du pays.
Yannick Jadot avait réagi quelques heures plus tard sur Twitter: "TotalEnergies, soutenu par E. Macron, fait quelques concessions mais maintient l'essentiel de ses activités en Russie, en pleine connaissance des crimes de guerre qu'elles contribuent à financer. Oui, c'est être complice!", a-t-il affirmé, réclamant que M. Pouyanné débatte avec lui.
Le "débat" se passera vraisemblablement au tribunal.
Dans une déclaration transmise à l'AFP, TotalEnergies a annoncé lancer "sans délai une action en diffamation" contre des "propos inacceptables", "extrêmement graves et infondés".
"Être +complice de crimes de guerre+ c'est fournir une aide directe à un État ou à une organisation criminelle auteurs des crimes", a souligné le groupe, s'adressant directement à Yannick Jadot: "Vos propos sont particulièrement graves et infondés contre notre compagnie qui n'opère aucun champ pétrolier ou gazier en Russie".
Dénonçant une "insulte à l'intégrité de (leurs) équipes", TotalEnergies a affirmé continuer "ses opérations d'achat de gaz en Russie pour le revendre, notamment en Europe pour le bénéfice des consommateurs européens".
Plusieurs responsables écologistes sont montés au créneau pour défendre leur candidat. "Aucune procédure ne fera taire les écologistes", a notamment assuré la députée Delphine Batho, cheffe des porte-parole de Yannick Jadot.