Nicolas TUCAT / AFP
Paris, France | AFP | vendredi 08/04/2022 - De nouvelles fissures sont apparues, vendredi au dernier jour de la campagne présidentielle dans le "front républicain" face à l'extrême droite, Valérie Pécresse annonçant qu'elle ne donnerait "pas de consigne" de vote pour le second tour qui, selon les sondages, pourrait opposer Emmanuel Macron à Marine Le Pen.
Cette prise de position, juste avant le premier tour de dimanche, intervient au moment où l'écart dans les sondages se réduit de jour en jour entre les deux favoris, le président-candidat et sa rivale du Rassemblement national.
A la peine dans les enquêtes d'opinion qui la donnent au coude-à-coude avec son rival d'extrême droite Eric Zemmour, autour de 8/9%, la candidate Les Républicains, aurait pu ne rien dire, renvoyant une éventuelle consigne de vote au soir du premier tour.
Mais interrogée par un auditeur sur France Inter, elle a décidé de prendre position dès vendredi: "Je dirai pour qui je vote, mais pas de consigne", a répondu Mme Pécresse, dont l'électorat est très courtisé par l'extrême droite mais aussi par le président sortant, candidat du "en même temps" entre gauche et droite.
"Je dirai clairement quel sera mon vote et je dirai le chemin que je pense le bon pour la France", a ensuite précisé la candidate LR sur Twitter, sans revenir sur ses propos.
En pleine dynamique dans les sondages, autour de 23/24% au premier tour, la candidate RN, en déplacement vendredi dans le Sud, n'a pas tardé à s'engouffrer dans la brèche ainsi ouverte: "Je pense que c'est une décision sage", a-t-elle réagi sur franceinfo.
"C'est un changement de jurisprudence chez LR" qui démontre que le parti, "probablement extrêmement divisé", "n'a pas du tout envie d'être emmené comme un troupeau de moutons vers Emmanuel Macron, comme ça a été le cas en 2017", s'est félicité Marine Le Pen, qui oeuvre à lisser son image, même si son projet reste "radical" sur les plans migratoire et institutionnel.
"Pas en mode panique"
Pour une ministre, "ça en dit long sur ce qu'il reste du +front républicain+. Durant sa campagne, elle (Valérie Pécresse) a installé de la porosité (avec l'extrême droite)". Mais, "il ne faut pas se mettre en mode panique, garder ses nerfs. Une campagne ce n'est jamais un long fleuve tranquille", a-t-elle assuré à l'AFP.
Avec la sortie de Mme Pécresse, qui battait campagne dans le Vaucluse, la question d'un "front républicain" pour barrer la route à l'extrême droite, est replacée au coeur de la dernière journée de campagne.
A gauche, Jean-Luc Mélenchon, donné en 3ème position dans les sondages autour de 16%, a souligné qu'il consulterait les 310.000 personnes qui l'ont soutenu en ligne avant de donner une consigne, ce qui lui vaut les critiques de ses concurrents, y voyant une ambiguïté face à l'extrême droite.
Le leader Insoumis a clarifié sa position vendredi matin sur BFMTV et RMC, rappelant avoir "toujours dit +on ne donne pas une voix à l'extrême droite+".
Le communiste Fabien Roussel appelera à "empêcher l'extrême droite de mettre la main" sur la France, tout comme la socialiste Anne Hidalgo prête à "faire barrage à l'extrême droite". Le candidat écologiste Yannick Jadot s'est aussi dit favorable à un "front républicain".
L'ancienne garde des Sceaux et un temps candidate Christiane Taubira a pour sa part appelé à voter Jean-Luc Mélenchon pour "barrer la route" à l'extrême droite.
"Fébrilité"
Mais pour le directeur de la Fondation Jean-Jaurès, Gilles Finchelstein, "cela fait un moment que le front républicain n'est plus ce qu'il était" même si cela "ne veut pas dire qu'il a disparu". "Penser qu'activer ce levier suffira à lui seul, c'est une illusion. Car le changement d'image de Marine Le Pen est une réalité", a-t-il expliqué à l'AFP.
Et au dernier jour de campagne, le duel annoncé Macron - Le Pen se fait plus virulent. Le président-candidat, qui s'est fendu d'une visite impromptue sur un marché à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), s'en est pris à la candidate RN dans Le Parisien, l'accusant de "mentir aux gens" avec un programme social qu'elle ne pourra pas financer et dénonçant "un programme raciste, qui vise à cliver la société et d'une grande brutalité".
Réaction de l'intéressée: "Je le trouve très agressif depuis qu'il est entré en campagne, agressif dans ses postures, agressif dans ses propos", croyant même percevoir "une "certaine forme de fébrilité".
Après une dernière salve de meetings jeudi soir, la campagne prend fin vendredi à minuit en métropole.
Réunions publiques, distributions de tracts et propagande numérique des candidats seront interdits. Aucune interview ni aucun sondage ou estimation de résultat ne pourra être publié avant les résultats dimanche à 20H00.
Cette prise de position, juste avant le premier tour de dimanche, intervient au moment où l'écart dans les sondages se réduit de jour en jour entre les deux favoris, le président-candidat et sa rivale du Rassemblement national.
A la peine dans les enquêtes d'opinion qui la donnent au coude-à-coude avec son rival d'extrême droite Eric Zemmour, autour de 8/9%, la candidate Les Républicains, aurait pu ne rien dire, renvoyant une éventuelle consigne de vote au soir du premier tour.
Mais interrogée par un auditeur sur France Inter, elle a décidé de prendre position dès vendredi: "Je dirai pour qui je vote, mais pas de consigne", a répondu Mme Pécresse, dont l'électorat est très courtisé par l'extrême droite mais aussi par le président sortant, candidat du "en même temps" entre gauche et droite.
"Je dirai clairement quel sera mon vote et je dirai le chemin que je pense le bon pour la France", a ensuite précisé la candidate LR sur Twitter, sans revenir sur ses propos.
En pleine dynamique dans les sondages, autour de 23/24% au premier tour, la candidate RN, en déplacement vendredi dans le Sud, n'a pas tardé à s'engouffrer dans la brèche ainsi ouverte: "Je pense que c'est une décision sage", a-t-elle réagi sur franceinfo.
"C'est un changement de jurisprudence chez LR" qui démontre que le parti, "probablement extrêmement divisé", "n'a pas du tout envie d'être emmené comme un troupeau de moutons vers Emmanuel Macron, comme ça a été le cas en 2017", s'est félicité Marine Le Pen, qui oeuvre à lisser son image, même si son projet reste "radical" sur les plans migratoire et institutionnel.
"Pas en mode panique"
Pour une ministre, "ça en dit long sur ce qu'il reste du +front républicain+. Durant sa campagne, elle (Valérie Pécresse) a installé de la porosité (avec l'extrême droite)". Mais, "il ne faut pas se mettre en mode panique, garder ses nerfs. Une campagne ce n'est jamais un long fleuve tranquille", a-t-elle assuré à l'AFP.
Avec la sortie de Mme Pécresse, qui battait campagne dans le Vaucluse, la question d'un "front républicain" pour barrer la route à l'extrême droite, est replacée au coeur de la dernière journée de campagne.
A gauche, Jean-Luc Mélenchon, donné en 3ème position dans les sondages autour de 16%, a souligné qu'il consulterait les 310.000 personnes qui l'ont soutenu en ligne avant de donner une consigne, ce qui lui vaut les critiques de ses concurrents, y voyant une ambiguïté face à l'extrême droite.
Le leader Insoumis a clarifié sa position vendredi matin sur BFMTV et RMC, rappelant avoir "toujours dit +on ne donne pas une voix à l'extrême droite+".
Le communiste Fabien Roussel appelera à "empêcher l'extrême droite de mettre la main" sur la France, tout comme la socialiste Anne Hidalgo prête à "faire barrage à l'extrême droite". Le candidat écologiste Yannick Jadot s'est aussi dit favorable à un "front républicain".
L'ancienne garde des Sceaux et un temps candidate Christiane Taubira a pour sa part appelé à voter Jean-Luc Mélenchon pour "barrer la route" à l'extrême droite.
"Fébrilité"
Mais pour le directeur de la Fondation Jean-Jaurès, Gilles Finchelstein, "cela fait un moment que le front républicain n'est plus ce qu'il était" même si cela "ne veut pas dire qu'il a disparu". "Penser qu'activer ce levier suffira à lui seul, c'est une illusion. Car le changement d'image de Marine Le Pen est une réalité", a-t-il expliqué à l'AFP.
Et au dernier jour de campagne, le duel annoncé Macron - Le Pen se fait plus virulent. Le président-candidat, qui s'est fendu d'une visite impromptue sur un marché à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), s'en est pris à la candidate RN dans Le Parisien, l'accusant de "mentir aux gens" avec un programme social qu'elle ne pourra pas financer et dénonçant "un programme raciste, qui vise à cliver la société et d'une grande brutalité".
Réaction de l'intéressée: "Je le trouve très agressif depuis qu'il est entré en campagne, agressif dans ses postures, agressif dans ses propos", croyant même percevoir "une "certaine forme de fébrilité".
Après une dernière salve de meetings jeudi soir, la campagne prend fin vendredi à minuit en métropole.
Réunions publiques, distributions de tracts et propagande numérique des candidats seront interdits. Aucune interview ni aucun sondage ou estimation de résultat ne pourra être publié avant les résultats dimanche à 20H00.