Présidentielle : Fillon s’engage dans une "lettre aux Polynésiens"


PAPEETE, 7 avril 2017 - Contrat de progrès pour le développement du Pays ; sanctuarisation des dotations de l’Etat à leur niveau de 2011 ; maintien de l’indexation des fonctionnaires ; soutien au développement des archipels : le candidat de l’alternance à l’élection présidentielle dresse les contours du Pacte de stabilité Etat-Pays, dans une lettre adressée aux électeurs polynésiens.

Tahiti Infos s’est procuré le tract que doit mettre en circulation le Tapura Huiraatira pour sa campagne de soutien à François Fillon. Ce document de 4 pages publie le courrier signé par le candidat de la droite et adressée aux électeurs polynésiens. Le candidat de l’alternance à l’élection présidentielle 2017 y prend divers engagements d’avenir concernant la collectivité polynésienne, dans la perspective de son élection à la tête de l’Etat, le 7 mai prochain. Plusieurs correspondent à des mesures non encore sécurisées mais déjà inscrites dans l’accord de l’Elysée pour le développement de la Polynésie française, conclu début mars entre François Hollande et Edouard Fritch, à Paris.

François Hollande avait évoqué en février 2016 le principe d’un accord de Papeete pour le développement de la Polynésie française. Pour l’instant, ce projet d’accord-cadre en est au stade d’une « convergence de vue » dont les termes ont été figés l’accord de l’Elysée pour le développement de la Polynésie française. Si François Fillon accède à la mandature suprême, le dossier sera remis en selle pour devenir le Pacte de stabilité et de développement, inscrit dans le statut d’autonomie de la collectivité et "qui réaffirme l’autonomie de la Polynésie française dans la République, garantisse sa libre gouvernance et accompagne l’insertion de la collectivité dans son environnement régional et international".

Nucléaire

"Les expérimentations nucléaires ont eu un impact économique, sanitaire, environnemental et social", reconnait François Fillon à la suite de François Hollande : "il convient de mesurer précisément et d’assumer cette réalité ; le Pacte reconnaîtra ainsi solennellement la contribution de la Polynésie française à la constitution de la force de dissuasion nucléaire de la France".

Transferts financiers

"Le Pacte devra inscrire les relations financières de l’Etat et de la Polynésie dans un cadre clair qui sanctuarise les dotations de l’Etat à un montant au moins égal à celui constaté pour l’année 2011". Cette mesure est l'une des 60 visées par l'accord de l'Elysée.

Numérique, économie bleue, tourisme, jeunesse et continuité territoriale dans un "contrat de progrès"

"Le contrat de projets sera transformé en véritable contrat de progrès ouvert au Pays ainsi qu’à l’ensemble des communes des archipels afin de soutenir les réformes économiques et institutionnelles", explique également François Fillon dans sa Lettre aux Polynésiens. Avec ce Contrat de progrès le candidat de la droite puise encore dans les mesures envisagées dans l'accord de l'Elysée : "Ce contrat de progrès pluriannuel devra conforter le potentiel de développement de l’économie bleue de la Polynésie, soutenir les différents secteurs d’activité de la vie locale, en particulier le tourisme" (…) ; "une priorité absolue et un soutien déterminé de l’Etat seront apportés au développement du numérique et du réseau très haut débit en faveur des habitants des différents archipels" (…) ; "l’Etat accompagnera le pays pour créer une véritable filière d’apprentissage adaptée aux spécificités locales" (…) ; "l’Etat accompagnera la Polynésie française par des mesures de renforcement de la continuité interne pour réduire les effets de son éclatement géographique".

Sécurité publique

Le candidat de la droite s'engage également à renforcer l'action de l'Etat et matière de sécurité publique, de justice et de surveillance de la Zone économique exploitable (ZEE) polynésienne : "l’autorité de l’Etat doit être restaurée afin de protéger tous les citoyens dans leur quotidien : les moyens nécessaires, techniques et humains, sur terre et sur mer, seront pour cela déployés, accompagnés d’une réponse pénale efficace notamment en rénovant et développant les infrastructures pénitentiaires comme celle de Faa’a-Nuutania".

Non au "Pays associé"

François Fillon marque enfin de manière claire son opposition concernant la mutation du statut d'autonomie en un statut de Pays associé. Le candidat de la droite ferme la porte à cette évolution, souhaitée par Gaston Flosse que la candidate Front National Marine Le Pen s'est engagée à accompagner en cas d'élection à la présidence de la République. Je veux vous dire pour finir mon attachement à une Polynésie autonome dans la République. Dans sa lettre, il affirme : "Je ne veux pas de ce « Pays associé » qui est le premier pas vers une indépendance qui ne dit pas son nom et dont les Polynésiens ne veulent pas".

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Samedi 8 Avril 2017 à 05:00 | Lu 6326 fois