
“Ce n’est pas une source banale : c’est un lieu sacré”, rappelle le maire de Teva i Uta (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 17 mars 2025 – À l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, l’association Faaravaianuu, le comité du tourisme et la commune de Teva i Uta invitent la population à se “reconnecter” à la source Vaimā. Depuis plusieurs mois, les incivilités s’intensifient entre déchets, alcool et musique. Si la situation ne s’améliore pas rapidement, la municipalité envisage de “sévir avec des amendes”.
Pour apprécier la quiétude de la source Vaimā, rien de tel que d’y passer en semaine. Car le week-end, le site est méconnaissable. Au-delà de l’affluence, ce sont les comportements de certains usagers qui interpellent entre les déchets qui jonchent le sol, la consommation d’alcool ou encore la musique à outrance, à l’encontre des interdictions affichées sur le dernier panneau visible côté mer.
C’est dans ce contexte que se tiendra la deuxième édition de la Journée mondiale de l’eau, organisée par l’association culturelle Faaravaianuu, en partenariat avec le comité du tourisme et la commune de Teva i Uta, ce week-end. “Vaima Puna Ora, c’est la source de vie, comme l’appellent nos tupuna”, explique Maimiti Fanaura, présidente de l’association, au sujet du nom de l’événement. “On aimerait redonner du sens à la préservation de l’environnement par le biais de la culture. On a prévu une cérémonie dans l’eau et des activités, comme la découverte des espèces aquatiques, des massages, etc.”
Pour apprécier la quiétude de la source Vaimā, rien de tel que d’y passer en semaine. Car le week-end, le site est méconnaissable. Au-delà de l’affluence, ce sont les comportements de certains usagers qui interpellent entre les déchets qui jonchent le sol, la consommation d’alcool ou encore la musique à outrance, à l’encontre des interdictions affichées sur le dernier panneau visible côté mer.
C’est dans ce contexte que se tiendra la deuxième édition de la Journée mondiale de l’eau, organisée par l’association culturelle Faaravaianuu, en partenariat avec le comité du tourisme et la commune de Teva i Uta, ce week-end. “Vaima Puna Ora, c’est la source de vie, comme l’appellent nos tupuna”, explique Maimiti Fanaura, présidente de l’association, au sujet du nom de l’événement. “On aimerait redonner du sens à la préservation de l’environnement par le biais de la culture. On a prévu une cérémonie dans l’eau et des activités, comme la découverte des espèces aquatiques, des massages, etc.”
“Des déchets et aucun respect”
Pour la référente, il y a urgence. Vendredi dernier, une soixantaine de personnes, dont des élèves du lycée agricole John-Doom et des membres du centre d’accueil pour adultes handicapés de Taravao, ont participé à une opération de nettoyage, entre l’entretien des espaces verts et le ramassage de déchets de toutes sortes jusque dans la rivière (pansements, capsules de bière). Dès le lendemain, un sac de détritus était abandonné sur place. “Quand on y est retourné samedi, le lieu était déjà sale !”, déplore Maimiti Fanaura. “Pour nos matahiapo, se baigner ici, c’est thérapeutique. Il y a un vrai décalage avec la nouvelle génération. Si les poubelles sont pleines, c’est simple : rentrez avec vos déchets à la maison !”
Pour Maiana, agricultrice de Papeari venue se rafraîchir en famille, la situation est incompréhensible. “Je viens depuis que je suis petite avec mes parents, et aujourd’hui avec ma fille. Le cadre est magnifique pour se ressourcer. On vient remplir quelques bouteilles d’eau à la source : pour nous, cette eau est vivante. Je trouve que les Polynésiens ont perdu l’amour de la nature. Il y a des déchets et aucun respect. Ce n’était pas aussi problématique avant. Ça fait mal au cœur ! Ça me fait pleurer, car j’aimerais que ce site reste préservé pour ma fille, plus tard. On a de la chance d’avoir un site authentique comme celui-là”, confie-t-elle, très émue.
Le temps des amendes
Cette situation n’a bien évidemment pas échappé à la commune. “La source Vaimā, c’est le Puna Vai, la source sacrée de Vaiuriri, qui est l’appellation d’antan de Mataiea. Ce n’est pas une source banale : c’est un lieu sacré qui fait partie du patrimoine matériel et immatériel de Mataiea et de Teva i Uta”, rappelle Tearii Alpha, en tant que tāvana. “Nous constatons depuis quelques mois une dérive en termes de respect du site. À l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, nous voulons rétablir ce lien sacré avec l’association et nos anciens pour reconnecter la population à la source. Nous voulons que les Polynésiens et tout ceux qui viennent se resourcer là-bas respectent les consignes : on ne vient pas pour une beuverie, en état second avec des consommations de drogues, écouter de la musique, laver ses animaux ou se laver avec du savon et du shampooing”, prévient-il.
Pour l’heure, la fermeture du site ne serait pas envisagée. Mais le temps de la prévention touchera bientôt à sa fin : en s’appuyant sur un arrêté municipal de 2014, la commune est prête à “sévir avec des amendes”. “C’est le seul lieu de ressourcement par l’eau accessible à tous à Tahiti, donc nous voulons que toute la population puisse en profiter. J’espère que le message passera auprès des usagers”, conclut le maire de Teva i Uta.
D’un point de vue de la sécurité routière, les deux petits parkings, souvent saturés, seront prochainement complétés par une troisième aire de stationnement, dans le cadre de l’aménagement en cours d’un accès à la mer assorti de sanitaires supervisé par la Direction des affaires foncières (DAF).
Infos pratiques
Journée mondiale de l’eau, samedi 22 mars 2025, de 9 à 11 heures, à la source Vaimā. Entrée libre. Plus d’infos sur la page Facebook de l'association.