Près de 800 athlètes attendus à Makemo


Les présidents des fédérations sportives de Tahiti sont arrivés ce jeudi, à Makemo.
MAKEMO, le 07/12/2017 - Les Jeux inter-îles des Tuamotu Est démarrent dimanche à Makemo. Sept atolls s’affronteront toute la semaine pour tenter de décrocher la première place dans ce secteur. Ce jeudi, les fédérations de Tahiti sont arrivées pour préparer la venue des athlètes. Un challenge de taille pour le Comité organisateur local de Makemo.

Makemo accueille les Jeux inter-îles des Tuamotu Est, la cérémonie d’ouverture se fera ce dimanche. Pour cette édition, sept atolls s’affronteront cette semaine : Anaa, Rangiroa, Fakarava, Hao, Arutua, Takaroa et Makemo.

Plusieurs disciplines seront au programme dont, le va’a, le futsal, le volley-ball ou encore la pétanque.

En tout, ce seront près de 800 athlètes qui tenteront de décrocher les premières places, et Makemo attendait avec impatience ce grand événement. "Ça fait 11 ans que nous attendons cette rencontre des populations pa’umotu, et nous sommes excités de les recevoir", souligne Félix Tokoragi, maire de Makemo.

Les délégations pa’umotu arriveront ce vendredi.

Et pour mener à bien ces Jeux, les présidents des fédérations sportives de Tahiti ont fait le déplacement, afin que ces Jeux se déroulent dans le respect et le fair-play. "Ils sont une cinquantaine à venir nous donner un coup de main", précise Noëlla Mao, présidente du Comité organisateur local à Makemo.

DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE POUR L’ATOLL

Un événement majeur pour l’atoll, sur le plan économique notamment. "Ça permet aux habitants de recevoir des touristes, de vendre leurs produits… ne serait-ce que de montrer ce qu’ils réalisent non seulement dans l’artisanat, mais dans d’autres secteurs aussi. C’est un bon développement économique pour l’atoll, où résident près de 1 200 habitants", explique Félix Tokoragi.

"Les habitants sont pratiquement dans l’artisanat ou le coprah. Après, il y a l’apiculture, un secteur qui se développe aujourd’hui. L’année prochaine, nous envisageons de lancer la vanille, puisque le pays, depuis l’année dernière, a mis en place des moyens financiers pour aider les familles à se lancer des les vanilleries sous serre", poursuit le tāvana.

PRES DE 70 MILLIONS POUR L’ORGANISATION DES JEUX

Pour cet événement, le Comité organisateur local (COL) a dû redoubler d’efforts, surtout côté finances. " Ce n’est pas évident également de mettre en place la logistique, les hébergements, l’argent, en sachant qu’au niveau des communes qui seront présentes, elles participent aussi financièrement. Ils arrivent tous en avion, et ça coûte cher. Donc, le grand nerf de la guerre, c’est l’argent", explique Noëlla Mao.

Fort heureusement, "il y a des subventions qui ont été accordées par le pays, ce qui représente 70 % du budget, le reste a été donné par toutes les communes qui participent aux jeux, et une participation de 5 % est donnée par les athlètes", rajoute la présidente du COL de Makemo.

Le transport reste l’éternel problème. L’avion coûte cher et les bateaux se font rares durant cette période. Le Tahiti Nui, bateau du pays, n’est pas disponible, ou du moins pas pour le moment. " Nous avions demandé au gouvernement de nous affréter un bateau, mais il est donné aussi à l’éducation. Je sais que le Tahiti Nui va sur les Australes, et il y a une partie aussi qui est réservée pour le Festival des Marquises. Donc, on est tributaires de toutes ces manifestations qui se tiennent en même temps", précise Noëlla Mao.

Et à quelques jours de l’ouverture des jeux, tout n’est pas réellement prêt. "Le bateau est arrivé mercredi, donc, nous avons pu récupérer toutes nos décorations", indique Noëlla Mao. "Lorsque nous commandons sur Tahiti, nous devons attendre que les bateaux viennent sur Makemo. Etant donné, que nous sommes en fin d’année, nous avons donc très peu de bateaux qui viennent sur l’atoll. Donc, on a dû faire avec. Pour tout ce qui est frais, on a mis sur l’avion, et ça a coûté beaucoup plus cher."

Des vols supplémentaires ont même été affrétés pour les délégations.

"On a 9 avions pour l’aller et 9 pour le retour. Ce sont des vols supplémentaires, ils vont sur les communes mères. C’est-à-dire que si on invite la commune de Rangiroa, eh bien, ses communes associées doivent se rendre à Rangiroa, à leur frais ou aux frais de la commune, et nous, nous prenons en charge à partir de Rangiroa", précise la présidente du COL de Makemo.

En tout, ce sont près de 70 millions de francs qui ont été nécessaires pour l’organisation de ces Jeux, dont "54 millions financés par le pays et le reste par les communes participantes et les athlètes."

Malgré tout, les membres du COL et la commune gardent le moral. Les jeunes de Makemo mettent également la main à la pâte.

Et pas question pour le tāvana de politiser un tel événement, surtout que dimanche plusieurs personnalités politiques arriveront à Makemo. "Nous sommes convaincus que la politique n’a pas sa place dans cette rencontre. Ce qui doit primer, c’est l’intérêt et le sport, pour donner envie aux habitants de se lancer dans ces disciplines sportives. Ce qui permettra de minimiser la consommation de la drogue, les violences conjugales ou l’alcool. C’est cela que nous recherchons, et peut-être que nous décèlerons aussi nos athlètes qui auront peut-être des capacités demain, dans les sélections à Papeete, pour représenter non seulement les pa’umotu, mais la Polynésie également."

Le maire de Makemo a accueilli les présidents des fédérations sportives venus de Tahiti.

Les jeunes de l'atoll, les CAE, les services civiques... tout le monde a mis la main à la pâte pour que ces Jeux se déroulent dans de bonnes conditions.

Rédigé par Corinne Tehetia le Jeudi 7 Décembre 2017 à 23:41 | Lu 1888 fois