Près de 200 enfants profitent de l'édition 2017 de la "Journée de la baleine"


PAPEETE, le 21 septembre 2017 - Depuis cinq ans, l'association Mata Tohora emmène sur l'eau des adolescents qui n'ont pas la chance de pouvoir voir les baleines dans leur milieu naturel. Cette année, l'institut d'insertion médico-éducatif a participé à la sortie sur Tahiti. Au total sur Tahiti, Moorea et Bora Bora, 200 jeunes vont profiter de la journée baleine en septembre et octobre en 2017.

"Une jeune femme en fauteuil roulant était des nôtres lundi", rapporte Agnès Benet de l'association Mata Tohora. "C'était son anniversaire, elle m'a confié qu'elle était très contente de pouvoir venir sur le bateau, c'était pour elle un très beau cadeau", ajoute Agnès Benet, émue.

Lundi, l'association a emmené sur l'eau près de soixante-dix enfants au départ de Papeete et de Taravao. Sept embarcations avec adolescents, accompagnateurs, infirmière, éducateurs sont allés à la rencontre des mammifères marins.

Les adolescents de l'IME sur l'eau

"Cette année, pour la première fois depuis que la journée de la baleine existe, nous avons emmené des jeunes de l'institut d'insertion médico-éducatif (IME)." Un institut avec lequel l'association devrait mener un projet éducatif sur le long terme à la suite de la sortie.

Grâce à cet événement, pendant une matinée, les adolescents vivent des instants d'exception. "On a vu deux baleines et deux baleineaux lundi." Les bénévoles de l'association Mata Tohora profitent de l'occasion pour faire en plus de la sensibilisation et de l'éducation à l'environnent, la biodiversité.

Mata Tohora est née pour cette journée de sortie et de découverte baptisée journée de la baleine. Elle est proposée à l'attention d'enfants qui n'ont pas la possibilité de voir les animaux dans leur milieu naturel.

Près de 750 enfants en cinq ans

"En fait, je passais mes journées sur l'eau. J'avais, moi, popa'a, la chance de voir les mammifères marins dans l'océan", explique Agnès Benet, biologiste marin. "Je rentrais en pensant à tous ceux qui n'avaient pas cette chance." L'association a vu le jour officiellement le 11 novembre 2013.

Le rendez-vous a permis, la première année, d'emmener sur l'eau une cinquantaine d'enfants de SOS Village sur Moorea. Depuis, le nombre de bénéficiaires est croissant. Près de 150 de Tahiti et Moorea en 2014, idem en 2015, puis près de 200 en 2016 et 2017 avec les enfants de Bora Bora. Soit au total, près de 750 enfants. Deux autres journées sont prévues le mois prochains à Moorea et Bora Bora.



Une baleine prise au piège aux Gambier

D'après des témoignages concordants recueillis par l'association Mata Tohora, une baleine s'est retrouvée prise au piège par une ligne de ferme perlière samedi dernier aux Gambier. Une femme a contacté l'association lundi. Cette dernière a aussitôt appelé la mairie et la gendarmerie de Rikitea pour procéder à l'évacuation de la carcasse. "Des requins étaient en train de la dévorer. Pour des raisons de sécurité, afin d'éviter la venue de requins supplémentaires, et de salubrité pour éviter une contamination bactériologique de l'eau lors de la décomposition du corps, il fallait aboutement réagir et rapidement." Le baleineau qui restait près du corps de sa mère a été attaqué et tué par des requins tigres.

Orques en vue, prudence et attention !

Plusieurs témoins visuels confirment la présence d'orques dans nos eaux entre Moorea et Tahiti. Les baleines et baleineaux, mis en danger par leur présence, entrent dans les baies et lagons, ils sont dans les passes. "Les orques sont des prédatrices naturelles les baleineaux", assure Agnès Benet, biologiste marin. Elle ajoute : "c'est une raison supplémentaire, s'il fallait, pour ne pas déranger les cétacés et les approcher avec toutes les précautions qui existent. Sans quoi, les baleines se remettent en déplacement vers le large et se retrouvent donc face à leurs prédatrices". Au large, soit les baleineaux sont directement attaqués, soit baleines et baleineaux sont séparés ce qui, à terme, entraîne la mort du baleineau. Sans sa mère, il n'a personne pour le protéger ni le nourrir. "Il peut survivre deux jours maximum."
Ce qui est valable à Moorea et Tahiti l'est aussi pour les autres îles. Les orques sont des dauphins nomades présents dans l'ensemble de la Polynésie, toute l'année.
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Rédigé par Delphine Barrais le Mercredi 20 Septembre 2017 à 11:09 | Lu 1161 fois