Paris, France | AFP | jeudi 23/05/2019 - Du foot à gogo, des émissions de tous les continents sans restriction... Près d'un quart des internautes français regardent des programmes TV en direct via des services illégaux selon une étude de l'Hadopi, de quoi donner des sueurs froides aux chaînes payantes.
Dans le cadre de ses missions, qui consistent notamment à étudier l'évolution des technologies de piratage et des usages des consommateurs, pour mieux lutter contre les pratiques illicites, la Haute autorité a mené une étude approfondie avec l'Ifop sur l'ampleur en France de l'IPTV (Internet Protocol TeleVision) et du livestreaming. Ces deux techniques de plus en plus répandues permettent de visionner la télé en direct de manière illégale.
Via des entretiens individuels et en groupe, et un sondage effectué du 27 novembre au 3 janvier auprès d'un échantillon représentatif de 1.000 internautes, complété par un suréchantillon de 800 consommateurs illicites (pour affiner les résultats), cette étude a permis d'établir que 24% des internautes utilisent un moyen illicite pour regarder la télévision en direct.
A l'intérieur de ce phénomène, trois grandes pratiques cohabitent.
La plus utilisée (17% des internautes y ont recours) est le "livestreaming", prisé surtout des amateurs de foot. Cela revient à consulter un site gratuit se rémunérant via des publicités, qui diffuse un événement sportif en direct, en piratant les images d'un diffuseur officiel.
Cette pratique est donc ponctuelle et axée sur la recherche d'un contenu précis, comme un match de Ligue des champions. Elle semble avoir été favorisée en France par l'éclatement des droits des grandes compétitions sportives entre plusieurs grands diffuseurs (BeIN, Canal+, SFR/RMC Sport...).
En outre, 14% des internautes regardent des contenus en direct sur les réseaux sociaux, illégalement partagés par d'autres internautes via Facebook Live, Périscope (Twitter), Youtube etc.
Enfin, moins pratiquée en France (5% des internautes) mais en forte progression, l'"IPTV" est un peu le Graal des télévores polyglottes: elle permet de visionner jusqu'à plusieurs milliers de chaînes du monde entier, en direct, pour quelques euros par mois.
Pour ce faire, il suffit d'acheter un petit boîtier facilement accessible sur internet ou dans certaines boutiques, souvent préconfiguré, ou d'installer une application (pour téléviseur connecté, smartphone, tablette...) qui permet d'accéder à ces offres illicites.
Ces offres IPTV illégales proposent en bonus des milliers d'oeuvres (séries, films) à la demande. Et pour ceux qui rechignent à payer, il existe une alternative gratuite, les M3U, des services moins complets et qui se financent via des pubs.
L'Hadopi, créée il y a dix ans, espère grâce à ce type d'études aider les diffuseurs d'offres légales et les ayants droit des oeuvres à combattre ce phénomène, alors que ces services illégaux leur font perdre -ainsi qu'à l'Etat- d'importantes recettes.
L'étude montre que 54% des utilisateurs d'IPTV illicite et 45% des "livestreamers" se sont déjà désabonnés d'un service légal. De son côté, BeIN Sports avait évalué à 3,5 millions le nombre de Français qui pratiquent le livestreaming.
S'il est impossible de détecter quels internautes ont recours à ces technologies, contrairement aux réseaux de pair à pair utilisés pour le téléchargement d'oeuvres, la Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur internet veut notamment inciter les chaînes et opérateurs de télévision payante à communiquer auprès du public sur les inconvénients et risques de ces services.
Et ils sont nombreux, à commencer par le risque d'exposer les enfants à des contenus inappropriés, en raison de l'absence de contrôle parental, de véroler son ordinateur et de confier des données personnelles à des inconnus. Sans oublier le fait de financer potentiellement des gangs mafieux, à qui ce genre d'activités peuvent rapporter très gros.
Enfin, l'Hadopi suggère de faire pression auprès des multiples intermédiaires sans qui ces activités seraient plus compliquées à mener, comme les services de paiement et les magasins d'application de Google, Apple et autres.
Dans le cadre de ses missions, qui consistent notamment à étudier l'évolution des technologies de piratage et des usages des consommateurs, pour mieux lutter contre les pratiques illicites, la Haute autorité a mené une étude approfondie avec l'Ifop sur l'ampleur en France de l'IPTV (Internet Protocol TeleVision) et du livestreaming. Ces deux techniques de plus en plus répandues permettent de visionner la télé en direct de manière illégale.
Via des entretiens individuels et en groupe, et un sondage effectué du 27 novembre au 3 janvier auprès d'un échantillon représentatif de 1.000 internautes, complété par un suréchantillon de 800 consommateurs illicites (pour affiner les résultats), cette étude a permis d'établir que 24% des internautes utilisent un moyen illicite pour regarder la télévision en direct.
A l'intérieur de ce phénomène, trois grandes pratiques cohabitent.
La plus utilisée (17% des internautes y ont recours) est le "livestreaming", prisé surtout des amateurs de foot. Cela revient à consulter un site gratuit se rémunérant via des publicités, qui diffuse un événement sportif en direct, en piratant les images d'un diffuseur officiel.
Cette pratique est donc ponctuelle et axée sur la recherche d'un contenu précis, comme un match de Ligue des champions. Elle semble avoir été favorisée en France par l'éclatement des droits des grandes compétitions sportives entre plusieurs grands diffuseurs (BeIN, Canal+, SFR/RMC Sport...).
En outre, 14% des internautes regardent des contenus en direct sur les réseaux sociaux, illégalement partagés par d'autres internautes via Facebook Live, Périscope (Twitter), Youtube etc.
Enfin, moins pratiquée en France (5% des internautes) mais en forte progression, l'"IPTV" est un peu le Graal des télévores polyglottes: elle permet de visionner jusqu'à plusieurs milliers de chaînes du monde entier, en direct, pour quelques euros par mois.
- Pas sans risques -
Pour ce faire, il suffit d'acheter un petit boîtier facilement accessible sur internet ou dans certaines boutiques, souvent préconfiguré, ou d'installer une application (pour téléviseur connecté, smartphone, tablette...) qui permet d'accéder à ces offres illicites.
Ces offres IPTV illégales proposent en bonus des milliers d'oeuvres (séries, films) à la demande. Et pour ceux qui rechignent à payer, il existe une alternative gratuite, les M3U, des services moins complets et qui se financent via des pubs.
L'Hadopi, créée il y a dix ans, espère grâce à ce type d'études aider les diffuseurs d'offres légales et les ayants droit des oeuvres à combattre ce phénomène, alors que ces services illégaux leur font perdre -ainsi qu'à l'Etat- d'importantes recettes.
L'étude montre que 54% des utilisateurs d'IPTV illicite et 45% des "livestreamers" se sont déjà désabonnés d'un service légal. De son côté, BeIN Sports avait évalué à 3,5 millions le nombre de Français qui pratiquent le livestreaming.
S'il est impossible de détecter quels internautes ont recours à ces technologies, contrairement aux réseaux de pair à pair utilisés pour le téléchargement d'oeuvres, la Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur internet veut notamment inciter les chaînes et opérateurs de télévision payante à communiquer auprès du public sur les inconvénients et risques de ces services.
Et ils sont nombreux, à commencer par le risque d'exposer les enfants à des contenus inappropriés, en raison de l'absence de contrôle parental, de véroler son ordinateur et de confier des données personnelles à des inconnus. Sans oublier le fait de financer potentiellement des gangs mafieux, à qui ce genre d'activités peuvent rapporter très gros.
Enfin, l'Hadopi suggère de faire pression auprès des multiples intermédiaires sans qui ces activités seraient plus compliquées à mener, comme les services de paiement et les magasins d'application de Google, Apple et autres.