Paris, France | AFP | lundi 15/03/2021 - Précaution rassurante ou précipitation conformiste ? En suspendant d'urgence lundi le vaccin d'AstraZeneca dans le sillage de l'Allemagne, Emmanuel Macron a opéré un revirement express sur un vaccin jugé encore sûr par son Premier ministre la veille.
C'est lors d'une conférence de presse à l'issue d'un sommet franco-espagnol consacré à de tout autres sujets, et en réponse à la question d'une journaliste, qu'Emmanuel Macron a annoncé la suspension de ce pilier de la campagne vaccinale française.
L'Allemagne venait de faire de même, après plusieurs pays d'Europe du Nord la veille. L'Italie, puis l'Espagne, mais pas la Belgique, ont suivi le mouvement. Au centre de cette méfiance, quelques cas de thromboses suspects.
Même s'il a assuré qu'il agissait conformément à une "stratégie européenne", Emmanuel Macron a dû s'exprimer dans un cadre improvisé, quelques minutes après la décision de Berlin. Déclenchant aussitôt une salve de critiques dans l'opposition, où on accuse le chef de l'Etat de suivisme par rapport au voisin allemand.
"L'Allemagne décide, la France obéit. C'est un festival en ce moment et ça devient aussi caricatural qu'insupportable", a raillé Florian Philippot, président des Patriotes et ex-N.2 du Front national.
Au sein même de l'exécutif, on déplore un "chacun pour soi" européen, déjà visible au moment de la fermeture des frontières au printemps dernier, lorsque plusieurs pays de l'UE dressaient les barrières à leur bon vouloir, pendant que Emmanuel Macron plaidait en vain pour davantage de concertation.
"On se retrouve à la traîne des autres pays car encore une fois on a cherché à avoir une coordination européenne. L'Allemagne a précipité notre décision", déplorait une source gouvernementale lundi.
L'impression d'une décision précipitée a été alimentée par le contraste saisissant avec les déclarations rassurantes, moins de 24 heures plus tôt, de Jean Castex sur Twitch.
"L'exécutif navigue à vue"
"Dimanche 19h - Jean Castex sur Twitch : +Il faut avoir confiance dans le vaccin AstraZenaca+. Lundi 16h - Emmanuel Macron suspend l'utilisation du vaccin. Et on se demande pourquoi la défiance envers les institutions et le gouvernement explose", a commenté le député ex-LREM Aurélien Taché.
"L'exécutif navigue à vue, ne pense plus par lui-même et ne sait que se mettre dans les pas de l'Allemagne", a lancé le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan qui estime qu'Emmanuel Macron "ridiculise son gouvernement".
Plus mesuré, le secrétaire général du PS Olivier Faure a préconisé sur Public Sénat de "rester prudent mais ne pas céder à une forme de panique". "Si c'est l'affaire des deux jours, je le comprends parfaitement. Il faut parfois rassurer donc rassurons", a-t-il ajouté.
"J'espère que cette aventure ne laissera pas de traces" sur la confiance en la vaccination, craint pourtant Philippe Juvin, chef des urgences de l'hôpital Georges Pompidou et maire LR de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), interrogé sur RTL.
"Il y avait déjà beaucoup de fantasmes et de craintes sur l'AstraZeneca et la vaccination en général. Si elle est permise, la reprise de la vaccination (avec le vaccin AstraZeneca) devra faire l'objet d'une communication très active pour rassurer, cela va nécessiter un énorme travail de pédagogie", soupirait aussi un proche de l'exécutif lundi soir.
"Pas de panique, pas de conclusions trop fortes, ce n'est qu'une suspension temporaire", tempérait un proche du pouvoir. Cette précaution, estimait cette source, est le prix à payer pour faire preuve de transparence.
Le chef de l'Etat semblait d'ailleurs persuadé que l'Autorité européenne du médicament (EMA) redonne son feu vert très vite.
"Nous le suspendons juqu'à demain après-midi", a-t-il affirmé, indiquant attendre l'avis de l'EMA dès mardi après-midi. L'EMA a annoncé ensuite qu'elle ne se prononcerait que jeudi, tout en continuant à recommander ce vaccin d'ici-là.
C'est lors d'une conférence de presse à l'issue d'un sommet franco-espagnol consacré à de tout autres sujets, et en réponse à la question d'une journaliste, qu'Emmanuel Macron a annoncé la suspension de ce pilier de la campagne vaccinale française.
L'Allemagne venait de faire de même, après plusieurs pays d'Europe du Nord la veille. L'Italie, puis l'Espagne, mais pas la Belgique, ont suivi le mouvement. Au centre de cette méfiance, quelques cas de thromboses suspects.
Même s'il a assuré qu'il agissait conformément à une "stratégie européenne", Emmanuel Macron a dû s'exprimer dans un cadre improvisé, quelques minutes après la décision de Berlin. Déclenchant aussitôt une salve de critiques dans l'opposition, où on accuse le chef de l'Etat de suivisme par rapport au voisin allemand.
"L'Allemagne décide, la France obéit. C'est un festival en ce moment et ça devient aussi caricatural qu'insupportable", a raillé Florian Philippot, président des Patriotes et ex-N.2 du Front national.
Au sein même de l'exécutif, on déplore un "chacun pour soi" européen, déjà visible au moment de la fermeture des frontières au printemps dernier, lorsque plusieurs pays de l'UE dressaient les barrières à leur bon vouloir, pendant que Emmanuel Macron plaidait en vain pour davantage de concertation.
"On se retrouve à la traîne des autres pays car encore une fois on a cherché à avoir une coordination européenne. L'Allemagne a précipité notre décision", déplorait une source gouvernementale lundi.
L'impression d'une décision précipitée a été alimentée par le contraste saisissant avec les déclarations rassurantes, moins de 24 heures plus tôt, de Jean Castex sur Twitch.
"L'exécutif navigue à vue"
"Dimanche 19h - Jean Castex sur Twitch : +Il faut avoir confiance dans le vaccin AstraZenaca+. Lundi 16h - Emmanuel Macron suspend l'utilisation du vaccin. Et on se demande pourquoi la défiance envers les institutions et le gouvernement explose", a commenté le député ex-LREM Aurélien Taché.
"L'exécutif navigue à vue, ne pense plus par lui-même et ne sait que se mettre dans les pas de l'Allemagne", a lancé le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan qui estime qu'Emmanuel Macron "ridiculise son gouvernement".
Plus mesuré, le secrétaire général du PS Olivier Faure a préconisé sur Public Sénat de "rester prudent mais ne pas céder à une forme de panique". "Si c'est l'affaire des deux jours, je le comprends parfaitement. Il faut parfois rassurer donc rassurons", a-t-il ajouté.
"J'espère que cette aventure ne laissera pas de traces" sur la confiance en la vaccination, craint pourtant Philippe Juvin, chef des urgences de l'hôpital Georges Pompidou et maire LR de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), interrogé sur RTL.
"Il y avait déjà beaucoup de fantasmes et de craintes sur l'AstraZeneca et la vaccination en général. Si elle est permise, la reprise de la vaccination (avec le vaccin AstraZeneca) devra faire l'objet d'une communication très active pour rassurer, cela va nécessiter un énorme travail de pédagogie", soupirait aussi un proche de l'exécutif lundi soir.
"Pas de panique, pas de conclusions trop fortes, ce n'est qu'une suspension temporaire", tempérait un proche du pouvoir. Cette précaution, estimait cette source, est le prix à payer pour faire preuve de transparence.
Le chef de l'Etat semblait d'ailleurs persuadé que l'Autorité européenne du médicament (EMA) redonne son feu vert très vite.
"Nous le suspendons juqu'à demain après-midi", a-t-il affirmé, indiquant attendre l'avis de l'EMA dès mardi après-midi. L'EMA a annoncé ensuite qu'elle ne se prononcerait que jeudi, tout en continuant à recommander ce vaccin d'ici-là.