Préavis de grève des contrôleurs aériens polynésiens


Tahiti, le 28 mars 2022 – Deux préavis ont été déposés par les syndicats des contrôleurs aériens polynésiens SNCTA et SNNA FO pour une grève de trois jours cette semaine. Des contrôleurs qui dénoncent la baisse programmée des moyens humains pour la profession en Polynésie et qui demandent "de préserver un haut niveau de service public".
 
Pourtant suivie à 100%, la première grève des contrôleurs aériens polynésiens d'une journée, le 31 janvier dernier, était passée sous les radars. "On a voulu rester discret", confirme le syndicat majoritaire SNCTA. La semaine dernière, deux nouveaux préavis ont pourtant été déposés par les syndicats polynésiens SNCTA et SNNA FO pour trois jours de grève, du mardi 29 mars au vendredi 1er avril. Au cœur des revendications, le sujet épineux d'une nouvelle baisse annoncée des moyens humains pour les contrôleurs aériens polynésiens d'ici deux ans. "Nos revendications sont de préserver un haut niveau de service public, puisqu'on est des fonctionnaires d'État. Or les orientations actuelles de notre direction générale font que ces moyens humains vont drastiquement baisser à l'horizon 2024."
 
"Notre revendication principale, c'est véritablement celle de garder un bon niveau de service public", martèle le SNCTA. En 2014, la Polynésie comptait un peu moins de 50 contrôleurs aériens. Chiffre qui est descendu au-dessous des 40 ces dernières années. Et qui doit encore être abaissé aujourd'hui. "Ça fait plus d'un an qu'on négocie avec l'administration", poursuit le SNCTA, qui rassure néanmoins sur les conséquences éventuelles du mouvement social de cette semaine. La profession aux règles très spécifiques est en effet astreinte à un "service minimum" en cas de grève avec réquisition des contrôleurs. "Tout ne va pas s'arrêter", précise-t-on côté syndicat, même si l'on constate la mobilisation unanime des contrôleurs polynésiens sur ce sujet lors du précédent mouvement de grève.
 
"Spécificités"
 
Tout particulièrement, les contrôleurs aériens mettent en avant les "spécificités" de leur travail en Polynésie française, avec deux organismes co-implantés à la tour de contrôle de l'aéroport de Tahiti-Faa'a. "L'approche" de l'aéroport de Tahiti-Faa'a pour gérer les vols sur Tahiti et Moorea, mais aussi et surtout le Centre de contrôle régional qui s'occupe de tous les survols de l'espace aérien de la Polynésie. Un espace particulièrement vaste, qui va de Tahiti jusqu'à l'équateur, bordé de part et d'autre par les espaces aériens gérés par les États-Unis au nord-ouest, le Chili à l'est et la Nouvelle-Zélande à l'est. Une activité qui "ne ressemble à celle d'aucun autre centre puisqu'on a les deux types de contrôle d'approche et régional, et que les contrôleurs de Tahiti sont qualifiés sur les deux entités."
 
Les syndicats attendaient encore lundi avec optimisme une réunion de conciliation prévue dans la nuit de lundi à mardi avec la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) à Paris, pour éviter le mouvement de grève de cette semaine
 

Rédigé par Antoine Samoyeau le Lundi 28 Mars 2022 à 20:37 | Lu 2153 fois