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Préavis de grève dans l'administration


Tahiti, le 28 novembre 2024 - Majoritaire dans la fonction publique territoriale, la Fédération des agents de l'administration de Polynésie française (Fraap) a tenu son assemblée générale ce jeudi. À l'ordre du jour, un préavis de grève qui sera déposé ce vendredi dans tous les services et les établissements publics administratifs avec une quinzaine de points de “revendications collectives” concernant “au bas mot un millier d'agents”. Si aucun accord n'est trouvé, la grève sera effective le 6 décembre prochain.
 
De la Direction de l'aviation civile (DAC-PF) avec les pompiers d'aéroport, à la Direction des affaires foncières (DAF), en passant par la Direction de l'éducation et des enseignements (DGEE), celles des impôts (DICP), du budget et des finances (DBF), de la Santé (DSP) de l'Équipement (DEQ), des ressources humaines (DGRH) ou encore des transports terrestres (DTT) pour ne citer qu'eux. Au total, 14 établissements et services administratifs, et environ 1 000 fonctionnaires territoriaux sont concernés par le préavis de grève que compte déposer la Fédération des agents de l'administration de Polynésie française (Fraap) ce vendredi.
 
La Fraap qui demande toujours à être logée à la même enseigne que les syndicats du secteur privé en termes de “reconnaissance légale, législative et juridique”, a remporté, rappelons-le, les dernières élections professionnelles de la fonction publique de juillet dernier. Forte des 915 suffrages obtenus, la Fraap est passée devant la CSTP-FO devenant ainsi le premier syndicat représentatif des fonctionnaires territoriaux. La Fraap “regroupe une fourchette de 30 à 35% de la fonction publique, au bas mot un millier d'agents”, selon son secrétaire général Jean-Paul Urima qui a présenté ce préavis de grève ce jeudi matin en assemblée générale pour validation avant dépôt.
 
Ce n'est pas vraiment une surprise puisqu'en juillet dernier, Jean-Paul Urima agitait déjà la menace de mouvements de grève. En octobre, la Fraap déposait ainsi un préavis au Centre des métiers de la mer de la Polynésie française (CMMPF), pointant du doigt un management “défaillant” des ressources humaines et une gestion “aléatoire et malhonnête” du budget alloué à cet établissement. Et la fédération de Jean-Paul Urima avait même obtenu gain de cause avec le débarquement du directeur de l'établissement Georges Mai, acté par le conseil des ministres.
 
Des revendications humaines, matérielles et financières
 
Dans le collimateur de la Fraap cette fois, la responsable de la cellule de la DGRH chargée de l'examen des dossiers personnels d'évolution de carrière dont l'impartialité et l'objectivité semblent remises en cause. Son remplacement est donc demandé afin “d'éradiquer toute tentative de choix personnifiés basés sur la préférence affinitaire, voire familiale et amicale”. Mais elle n'est pas la seule. Sans qu'elle ne soit citée nommément, la Délégation de la Polynésie française à Paris est clairement dans le viseur de la Fraap dans ce préavis de grève. Un point évoque notamment le “respect” des agents et leur “bien-être au travail”, avec la mise en place d'un “dispositif d'alerte et de signalement de faits de harcèlement au sein des services et des EPA” pour une fonction publique territoriale “digne de ce nom”.
 
Sur le volet financier, en premier lieu, la Fraap demande la revalorisation de la valeur du point d'indice des fonctionnaires pour passer de 1 060 à 1 500 francs, soit une augmentation de 40% environ. Dans la même veine, elle demande à ce que les indemnités de sujétions spéciales et financières (ISS et ISF), ainsi que celles servies aux agents de l'administration soient rétablies dans le “respect des engagements pris par le Pays en 2011 sur cette diminution temporaire de 10%”. Pointant du doigt une “absence totale de transparence et d'objectivité” de la part de la Direction de la modernisation et de la réforme de l'administration (DMRA) dans l'attribution des indemnités de sujétions spéciales, la Fraap revendique une “réforme en profondeur”.
 
Rétablissement des congés administratifs supprimés en 2008 ; mise en place de comités d'entreprise dès lors qu'il y a plus de 100 agents dans un service ou un établissement, ou encore remise en cause du dispositif de sélection et de recrutement de certains agents font notamment partie des autres points de revendication qui seront développés lors d'une conférence de presse qui devrait se tenir ce vendredi matin. Si aucun accord n'est trouvé, la grève sera effective le 6 décembre prochain.

Rédigé par Stéphanie Delorme le Jeudi 28 Novembre 2024 à 18:55 | Lu 1175 fois