Préavis de grève à Polynésie 1ère : la direction donne sa version


FAAA, le 30/10/2016 - Un préavis de grève a été déposé jeudi dernier à Polynésie 1ère, par l'intersyndicale CSTP-FO, O Oe To Oe Rima, Otahi, CST Tia Moana et CFTC. Ces derniers dénoncent "le refus de la direction à recruter à plein temps un polynésien, en CDD depuis 11 ans, sur un poste vacant de technicien vidéo." Selon les syndicalistes, ce poste sera partagé à mi-temps avec le compagnon de la rédactrice en chef. De son côté, la direction rectifie le tir et apporte sa version des faits.

Des négociations sont en cours à Polynésie 1ère, depuis le dépôt jeudi dernier d'un préavis de grève par l'intersyndicale CSTP/FO, O Oe te rima, Otahi et CST Tia Moana, CFTC. Ces derniers montent au créneau pour dénoncer plusieurs points dont, "la révision de la situation professionnelle d'un polynésien qui est recruté en CDD depuis 11 ans, sur un poste vacant de technicien vidéo."

Selon les syndicalistes, ce polynésien "sera recruté à mi-temps pour donner l'autre mi-temps au compagnon de la rédactrice en chef de Polynésie 1ère, tous deux guyanais. L'argument évoqué par la direction est le rapprochement familial de ces deux personnes alors que le compagnon est en Polynésie depuis déjà plus d'un an et exerce une activité dans une entreprise privée."

De ce fait, les syndicalistes demandent à la direction un CDI à temps plein pour le polynésien avec effet le 1er novembre. De son côté, la direction assure que "le collaborateur CDD dont il est fait état, est bien recruté en CDI à mi-temps à compter du 1er novembre 2016, et il a signé son contrat".

Selon Eric Joho, directeur général par intérim de Polynésie 1ère, "il y a une garantie par l'entreprise d'un passage à temps plein au plus tard dans les deux ans qui viennent. Dans l'intervalle entre maintenant et les deux ans, s'il y a une opportunité qui se présente, on la saisira pour le faire passer à temps plein."

Concernant cette fois-ci, le compagnon de la rédactrice en chef. Eric Joho affirme que cette personne a déjà un CDI à France Télévision. "Il est déjà collaborateur depuis 15 ans dans l'entreprise à durée indéterminée. Donc, c'est dans le cadre d'une mobilité pour rapprochement familial puisque effectivement son épouse a été nommée rédactrice en chef. Ça a été fait en amont, parce qu'on savait qu'on avait deux situations prioritaires : le CDD qui est évoqué par les organisations syndicales, et le rapprochement familial de quelqu'un qui a déjà un contrat CDI. Les dispositions ont été prises en accord avec chacune des personnes. Les deux personnes ont signé leurs contrats."

Le directeur général par intérim de Polynésie 1ère rappelle néanmoins qu'au cours des trois dernières années, douze postes d'employés étaient à pourvoir, et dix ont été attribués à des candidatures locales. "Alors que Polynésie 1ère est bien dans un groupe France Télévisions qui a plus d'une centaine d'implantations dans le monde, principalement sur tout le territoire de la métropole, sur toutes les régions d'outre-mer et aussi à l'étranger. Donc, quand il y a des gens qui font de la mobilité, l'entreprise se doit d'accompagner les collaborateurs, et en même temps, nous localement, on reste attentif à l'emploi local."

D'ailleurs, la direction a proposé un protocole d'accord à l'intersyndicale. Si aucun accord n'est trouvé, la grève sera effective mercredi à 00 heures.

De son côté, le syndicat des journalistes du SNJ de Polynésie 1ère ne s'associe pas au mouvement "déclenché par des syndicats très peu représentatifs". Le SNJ dénonce "une volonté de saboter l'outil de travail de la chaîne des 170 employés à la veille d'un évènement sportif de renommée internationale. Tout cela en se cachant derrière l'emploi local sur fond de racisme très condamnable. L'emploi local a toujours été une priorité à Polynésie Première", indique le communiqué.


Rédigé par Corinne Tehetia le Dimanche 30 Octobre 2016 à 13:25 | Lu 3770 fois