Praticiens hospitaliers : dernière minute, vers une sortie de crise


La banderole des praticiens hopsitaliers placardée devant la présidence de Polynésie française.
PAPEETE, lundi 25 mars 2013. Les praticiens hospitaliers en grève depuis mardi dernier ont décidé d’agir pour aller à la rencontre des responsables politiques locaux et ont fait un sit-in devant le siège de la présidence de Polynésie française où se déroulait ce matin une réunion du gouvernement Temaru. Plus d’une trentaine de médecins grévistes –ceux qui n’ont pas été réquisitionnés pour assurer le service minimum au Centre hospitalier du Taaone- se sont réunis dès 11 heures du matin devant le siège de la présidence place Tarahoi. Les praticiens hospitaliers demandaient à être reçus par le président du Pays, Oscar Temaru pour lui exposer directement leurs revendications. Vers midi, un porte-parole du gouvernement leur a indiqué qu’ils seraient reçus ce lundi à 16 heures au ministère de la santé en présence des ministres de la santé, Charles Tetaria et de la fonction publique Pierre Frébault. Mais le Syndicat des praticiens hospitaliers de Polynésie française (SPHPF) a insisté pour avoir une entrevue directe avec le président Temaru. A 13 heures, ils attendaient toujours devant les grilles cadenassées de la présidence.

Pour les praticiens hospitaliers il est important de discuter directement avec le président Temaru, car ils estiment que le chef de l’exécutif l est «mal informé de la situation». En effet, le texte adopté vendredi à l’assemblée de Polynésie concernant la reprise d’ancienneté de service au moment de la titularisation dans la fonction publique territoriale ne répond pas à leurs demandes. De même, l’exception décidée vendredi en fin d’après-midi pour régler le cas particulier de l’oncologue n’est pas satisfaisante. Si la proposition des ministres de la santé et de la fonction publique permet à ce médecin de garder son niveau de rémunération, elle n’est toujours pas intégrée à la fonction publique territoriale alors qu’elle a été admise comme titulaire par le concours sur titre organisé en septembre dernier. Bref pour le SPHPF «aucune des revendications posées par le préavis de grève» de la semaine dernière n’a été satisfaite.

Les praticiens hospitaliers veulent obtenir une actualisation de la réglementation sur le statut de leur profession au sein de la fonction publique territoriale sur les textes actuellement en vigueur en France, afin que l’entièreté de leur carrière professionnelle y compris celle qui aurait pu être effectuée dans les établissements de santé publique de la communauté européenne puisse être prise en compte. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui en Polynésie en dépit de trois protocoles d’accord signés précédemment –le dernier en 2011- sur le sujet, «de façon à ce que les médecins soient tous traités de manière égale».

Les praticiens hospitaliers regrettent enfin que des polémiques aient été lancées sur la situation particulière de l’unique oncologue de l’hôpital, en poste sur place, comme contractuelle depuis 2008. Ils estiment que les polémiques lancées ont occulté les vraies problématiques de leur mouvement de grève et que la campagne médiatique a conduit «à faire craquer psychologiquement» l’unique oncologue. Conséquence ce lundi la cancérologie est arrêtée, la situation bloquée «alors que derrière, il y a des patients qui attendent et dont la confiance vis-à-vis de ce médecin est émoussée en raison de mauvaises informations diffusées à son propos».

DERNIERE MINUTE : vers une sortie de conflit

Les praticiens hospitaliers ont été reçus lundi à 16 heures par les ministres Pierre Frébault, Charles Tetaria et le vice-président Antony Géros. Ils se sont mis d’accord pour déposer une requête auprès du Tribunal Administratif afin de savoir quelle est vraiment la situation de la reprise d’ancienneté exercée en métropole. La décision devrait être rendue dans un mois. D’ici là, les conditions statutaires et la rémunération de l’oncologue sont maintenues. Antony Géros a dit regretter les propos qui ont été tenus à l’Assemblée à l’égard de la praticienne au regard de sa compétence.
On se dirige donc vers une fin de conflit. Les praticiens se disent confiants sur la décision du Tribunal Administratif, et souhaitent une réactualisation de leur statut au sein de la fonction publique.

Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 25 Mars 2013 à 13:24 | Lu 1881 fois