AFP
Moscou, Russie | AFP | vendredi 30/09/2022 - Le président russe Vladimir Poutine a signé vendredi l'annexion de quatre territoires ukrainiens sous contrôle de Moscou, lors d'une cérémonie au Kremlin au cours de laquelle il a fustigé les Occidentaux et appelé Kiev à déposer les armes.
M. Poutine est arrivé légèrement en retard dans la salle Saint-George du Kremlin pour son discours très attendu devant les membres du gouvernement, les députés, sénateurs et autres membres de l'élite politique russe, ainsi que des représentants religieux.
Après un discours de moins d'une heure, M. Poutine a signé les documents d'annexion aux côtés des dirigeants des régions séparatistes d'Ukraine de Donetsk et Lougansk (est) et de celles occupées par les troupes russes de Zaporijjia et de Kherson (sud).
Le président russe et les quatre dirigeants prorusses ont ensuite joint leurs mains avant de scander "Russie!" à l'unisson avec la salle, selon les images retransmises à la télévision. "Un véritable moment historique", a commenté le présentateur de la chaîne Rossiya 24.
Dans son discours, M. Poutine a appelé Kiev à "cesser immédiatement les tirs, toutes les hostilités et à revenir à la table des négociations", malgré les récentes déconvenues des troupes de Moscou, dont une poche est depuis vendredi partiellement encerclée dans la ville stratégique de Lyman (est).
Il a également longuement dénoncé l'Occident, qu'il a accusé de vouloir à tout prix préserver un "système néocolonial qui lui permet de parasiter et, en réalité, de piller le monde entier". "Ils veulent nous voir comme une colonie", a-t-il encore fustigé.
Il a aussi accusé les Anglo-Saxons d'être à l'origine des "explosions" qui ont provoqué des fuites sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2, construits pour acheminer le gaz russe en Europe, une attaque qu'il avait déjà qualifié jeudi "d'acte de terrorisme international".
"Annexion illégale"
Ces annexions interviennent après sept mois d'offensive russe en Ukraine et des "référendums" organisés en urgence dans les régions occupées, qui ont été dénoncés comme des "simulacres" par Kiev et ses alliés, qui ont juré de ne "jamais" en reconnaître les résultats.
Signe de cette précipitation et d'une certaine désorganisation, le porte-parole du Kremlin a annoncé devoir "clarifier" si la Russie annexait la totalité des régions ukrainiennes de Kherson et de Zaporijjia ou uniquement les parties qu'elle occupe.
Les dirigeants des pays de l'UE ont publié vendredi une déclaration "rejetant" et "condamnant" cette "annexion illégale", accusant Moscou de mettre "la sécurité mondiale en danger".
Balayant les critiques, M. Poutine a assuré qu'il "n'aspirait pas" à restaurer l'URSS tout en lançant: "Les habitants de Lougansk et Donetsk, Kherson et Zaporijjia deviennent nos citoyens pour toujours".
La capitale russe se prépare elle à des festivités vendredi, avec notamment un concert à l'ombre des murs du Kremlin, lors duquel M. Poutine pourrait faire une apparition.
Une foule de quelques milliers de personnes s'approchait en début de soirée de l'emblématique place Rouge avec des drapeaux russes, selon des journalistes de l'AFP.
"C'est formidable qu'ils aient été acceptés en Russie. Cela aurait dû être fait il y a longtemps, il y a huit ans, en fait", lors du premier conflit entre Kiev et les séparatistes prorusses, a déclaré à l'AFP Ildar Babaïev, 38 ans. Natalia Bodner, 37 ans, estime, elle, que "cela n'apportera rien dans nos vies".
En Ukraine, à Sloviansk, dans l'Est, Valentina Glouchtchenko, 52 ans, assure elle ne pas tenir compte des "aboiements de Poutine". "On aura la victoire", veut-elle croire.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit tenir une réunion de son Conseil de sécurité destiné à trouver des "solutions" à la situation.
Frappe sur des civils
Revendiquant son emprise sur ces territoires, la Russie, qui avait déjà annexé en 2014 la Crimée, péninsule du sud de l'Ukraine, a menacé de faire usage de l'arme nucléaire pour les défendre.
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit voter vendredi sur une résolution condamnant ces "référendums".
Sur le front, les forces de Moscou étaient pourtant en difficulté à Lyman, important noeud ferroviaire dans l'Est qui est "partiellement encerclé" par les troupes ukrainiennes, selon le responsable séparatiste prorusse Denis Pouchiline.
La matinée de vendredi a été endeuillée par une frappe russe particulièrement meurtrière sur une colonne de voitures de civils non loin de la limite entre la zone ukrainienne et la zone occupée de la région de Zaporijjia, l'un des quatre territoires devant être incorporés par Moscou.
Au moins 25 personnes ont été tués et 50 autres blessées dans cette frappe, selon le parquet ukrainien, les deux camps se rejetant la responsabilité du bombardement.
Les journalistes de l'AFP sur place ont vu une quinzaine de voitures aux vitres soufflées et au moins trois cadavres de femmes au sol, des affaires dispersées à terre. La frappe a touché le parking d'un centre de transit pour déplacés, situé à une dizaine de mètres.
A deux kilomètres de la ville de Zaporijjia, sous contrôle ukrainien, et à quelques dizaines de kilomètres de la zone occupée par les Russes, les gens attendaient ici la permission pour retourner dans les territoires sous contrôle russe, une procédure qui prend du temps.
M. Zelensky a traité la Russie de "terroriste" et de "racaille sanguinaire" après cette frappe.
M. Poutine est arrivé légèrement en retard dans la salle Saint-George du Kremlin pour son discours très attendu devant les membres du gouvernement, les députés, sénateurs et autres membres de l'élite politique russe, ainsi que des représentants religieux.
Après un discours de moins d'une heure, M. Poutine a signé les documents d'annexion aux côtés des dirigeants des régions séparatistes d'Ukraine de Donetsk et Lougansk (est) et de celles occupées par les troupes russes de Zaporijjia et de Kherson (sud).
Le président russe et les quatre dirigeants prorusses ont ensuite joint leurs mains avant de scander "Russie!" à l'unisson avec la salle, selon les images retransmises à la télévision. "Un véritable moment historique", a commenté le présentateur de la chaîne Rossiya 24.
Dans son discours, M. Poutine a appelé Kiev à "cesser immédiatement les tirs, toutes les hostilités et à revenir à la table des négociations", malgré les récentes déconvenues des troupes de Moscou, dont une poche est depuis vendredi partiellement encerclée dans la ville stratégique de Lyman (est).
Il a également longuement dénoncé l'Occident, qu'il a accusé de vouloir à tout prix préserver un "système néocolonial qui lui permet de parasiter et, en réalité, de piller le monde entier". "Ils veulent nous voir comme une colonie", a-t-il encore fustigé.
Il a aussi accusé les Anglo-Saxons d'être à l'origine des "explosions" qui ont provoqué des fuites sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2, construits pour acheminer le gaz russe en Europe, une attaque qu'il avait déjà qualifié jeudi "d'acte de terrorisme international".
"Annexion illégale"
Ces annexions interviennent après sept mois d'offensive russe en Ukraine et des "référendums" organisés en urgence dans les régions occupées, qui ont été dénoncés comme des "simulacres" par Kiev et ses alliés, qui ont juré de ne "jamais" en reconnaître les résultats.
Signe de cette précipitation et d'une certaine désorganisation, le porte-parole du Kremlin a annoncé devoir "clarifier" si la Russie annexait la totalité des régions ukrainiennes de Kherson et de Zaporijjia ou uniquement les parties qu'elle occupe.
Les dirigeants des pays de l'UE ont publié vendredi une déclaration "rejetant" et "condamnant" cette "annexion illégale", accusant Moscou de mettre "la sécurité mondiale en danger".
Balayant les critiques, M. Poutine a assuré qu'il "n'aspirait pas" à restaurer l'URSS tout en lançant: "Les habitants de Lougansk et Donetsk, Kherson et Zaporijjia deviennent nos citoyens pour toujours".
La capitale russe se prépare elle à des festivités vendredi, avec notamment un concert à l'ombre des murs du Kremlin, lors duquel M. Poutine pourrait faire une apparition.
Une foule de quelques milliers de personnes s'approchait en début de soirée de l'emblématique place Rouge avec des drapeaux russes, selon des journalistes de l'AFP.
"C'est formidable qu'ils aient été acceptés en Russie. Cela aurait dû être fait il y a longtemps, il y a huit ans, en fait", lors du premier conflit entre Kiev et les séparatistes prorusses, a déclaré à l'AFP Ildar Babaïev, 38 ans. Natalia Bodner, 37 ans, estime, elle, que "cela n'apportera rien dans nos vies".
En Ukraine, à Sloviansk, dans l'Est, Valentina Glouchtchenko, 52 ans, assure elle ne pas tenir compte des "aboiements de Poutine". "On aura la victoire", veut-elle croire.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit tenir une réunion de son Conseil de sécurité destiné à trouver des "solutions" à la situation.
Frappe sur des civils
Revendiquant son emprise sur ces territoires, la Russie, qui avait déjà annexé en 2014 la Crimée, péninsule du sud de l'Ukraine, a menacé de faire usage de l'arme nucléaire pour les défendre.
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit voter vendredi sur une résolution condamnant ces "référendums".
Sur le front, les forces de Moscou étaient pourtant en difficulté à Lyman, important noeud ferroviaire dans l'Est qui est "partiellement encerclé" par les troupes ukrainiennes, selon le responsable séparatiste prorusse Denis Pouchiline.
La matinée de vendredi a été endeuillée par une frappe russe particulièrement meurtrière sur une colonne de voitures de civils non loin de la limite entre la zone ukrainienne et la zone occupée de la région de Zaporijjia, l'un des quatre territoires devant être incorporés par Moscou.
Au moins 25 personnes ont été tués et 50 autres blessées dans cette frappe, selon le parquet ukrainien, les deux camps se rejetant la responsabilité du bombardement.
Les journalistes de l'AFP sur place ont vu une quinzaine de voitures aux vitres soufflées et au moins trois cadavres de femmes au sol, des affaires dispersées à terre. La frappe a touché le parking d'un centre de transit pour déplacés, situé à une dizaine de mètres.
A deux kilomètres de la ville de Zaporijjia, sous contrôle ukrainien, et à quelques dizaines de kilomètres de la zone occupée par les Russes, les gens attendaient ici la permission pour retourner dans les territoires sous contrôle russe, une procédure qui prend du temps.
M. Zelensky a traité la Russie de "terroriste" et de "racaille sanguinaire" après cette frappe.