PAPEETE, 16 avril 2018 - Tahiti Infos ouvre une tribune, dans chacune de ses éditions depuis le 12 avril, afin de permettre aux meneurs des six listes qui se présentent aux élections territoriales de décliner leurs ambitions pour le Pays, l'esprit de leur programme politique, l'attitude qu'ils envisagent en cas de second tour, et d'autres considérations en lien avec les élections du 22 avril et du 6 mai pour le renouvellement des représentants de l'assemblée. Nous avons choisi d'observer l'ordre de présentation défini par l'Etat, lors du tirage au sort du 28 mars dernier. Aujourd'hui, entretien avec le leader autonomiste Gaston Flosse, président du Tahoera'a Huiraatira.
Pour cet entretien, nous avions sollicité Geffry Salmon, la tête de liste du Tahoera’a Huiraatira. Vous avez souhaité répondre à sa place. Pourquoi ?
Gaston Flosse : Parce que les questions que vous posez sont des questions d’ordre politique. Elles concernent le parti politique Tahoera’a Huiraatira. Dans ce cadre-là, c’est à moi d’y répondre.
Vous êtes la figure de la campagne du Tahoera’a, sur l’affiche, la propagande électorale. Pourtant, vous n’avez pas la moindre chance d’être élu. Comment garantir que votre programme sera mis en œuvre ?
Si je suis en avant, c’est que nous travaillons à l’objectif de faire gagner le Tahoera’a Huiraatira et non pas Gaston Flosse ou une autre personne. Seul notre programme peut faire sortir le pays de la situation catastrophique dans laquelle nous nous trouvons. Nous revenons à peine des îles Sous-le-vent. Je vous assure que là-bas, c’est pire qu’ici.
Je vous demande ça parce que, si vous présentez la politique du parti, étant inéligible vous ne serez pas élu à l’issue des Territoriales. Comment pouvez-vous assurer que le programme que vous défendez serait mis en œuvre ?
Eh bien, je serai le conseiller spécial du président. A ce titre-là, je serai à ses côtés bien sûr. Nous n’avons pas encore fait le partage des responsabilités de l’un et de l’autre, mais nous le ferons.
Vous avez donc la conviction que votre programme serait mis en œuvre ?
Ah oui ! A 100 %.
Avec votre expérience politique, pensez-vous vraiment qu’un tel système puisse fonctionner ?
Oui. Nous pouvons dire que dès 2018 les premières actions d’urgence seront mises en route. (…) Je serai aux côté de Geffry Salmon. Encore une fois je serai son conseiller spécial. Ensemble, nous ferons en sorte que ce qui est le plus simple à mettre en œuvre le soit sans attendre. Il y a certaines actions comme le C.A.S. (Contrat d’apprenti salarié, ndlr) qui nécessitent une modification du code du travail. Il faudra préparer un projet de loi du Pays. Ça risque de prendre un peu de temps. D’autres seront plus facilement mise en route, comme les prix du transport en bus, la gratuité de la cantine scolaire (…).
Pardon mais n’avez-vous pas peur que Geffry Salmon s’affranchisse de votre autorité ?
Non, je ne crois pas. D’ailleurs lorsque je lui ai demandé d’accepter d’être président, il a m’a dit oui, à condition que je sois à ses côtés, que nous fassions le travail ensemble.
Quel résultat envisagez-vous faire au premier tour de scrutin, ce dimanche ?
Pfff, je ne sais pas. Tout ce que je peux vous dire c’est que les actions du Tahoera’a Huiraatira, sa présence sur le terrain, son programme, font que j’ai de bons espoirs pour que nous soyons en tête au premier tour. (…) Je ne peux pas vous dire avec combien de voix, mais on sent un mouvement. (…) Je reviens de Raiatea. J’ai vraiment été surpris de la mobilisation à nos réunions ce week-end. Je crains que Thomas Moutame regrette d’avoir quitté le Tahoera’a. De toutes les façons, il suit ça de près puisqu’il était dans sa voiture, garé non loin du lieu de notre meeting, hier au soir (dimanche, ndlr) à Uturoa.
Envisagez-vous de faire alliance, en cas de deuxième tour ?
Non, pas du tout. Pas d’alliance.
Quelles sont les mesures que vous jugez urgentes, en matière économique et pour l’emploi ?
Nous voulons surtout faire du social et aider les plus démunis : les sans-emploi ; ceux qui sont au RST (Régime de solidarité territoriale, ndlr), beaucoup trop nombreux ; ceux qui sont en-dessous du seuil de pauvreté également très nombreux. Mais pour financer cette politique sociale, il faut développer le pays. Donc pour nous, c’est Mahana Beach, Mahana Beach, Mahana Beach plus que jamais ! Et les travaux préliminaires de ce grand projet devront démarrer dès 2018. Dès cette année nous aurons lancé les travaux d’assainissement des eaux pluviales. Vous savez, il s'agit d'un investissement important qui nécessitera plus de 3 milliards. Et puis nous allons commencer le remblai de la baie d’Outumaoro.
Doit-on comprendre que vous annuleriez le projet Village tahitien ?
La priorité, c’est le Mahana Beach. Il y a eu un concours. Ce concours a désigné le projet. Nous continuerons ce que nous avons commencé. Maintenant, si les investisseurs du Village tahitien veulent se joindre aux investisseurs qui viendront à Mahana Beach... Pourquoi pas ? Dans le projet Mahana Beach, nous avons quatre hôtels et entre 3 000 et 3 200 clés.
Pour répondre à l’urgence de l’emploi, la solution du Tahoera’a est le projet Mahana Beach ?
Ah oui, tout à fait. C’est le grand projet pour lequel nous commencerons le plus tôt possible les travaux préliminaires, l’assainissement des eaux pluviales, le remblai et la préparation du site afin d’y transplanter 8 000 arbres dont, je crois, 4 400 cocotiers.
Quels sont les éléments clés de votre programme en faveur des familles et pour la solidarité ?
Les douze actions d’urgence sont vraiment attendues par la population. A savoir la création du Contrat d’apprenti salarié ; l’aide aux familles en accordant aux mères un minimum de 50 000 francs, en plus des 10 000 francs pour chaque enfant ; le transport à 100 francs toutes destinations… Aux îles Sous-le-vent, on nous demande : « Alors et nous, et nous, et nous ? ». « Eh bien, vous avez des trucks. Organisez-vous. S’il y a un transport en commun, bien sûr vous bénéficierez également des mêmes avantages ». Mais le gros problème est qu'ils nous demandent aussi : « Ne peut-on pas faire un voyage en bateau à 500 francs ; un voyage Uturoa-Papeete par avion à 5 000 francs »… Vraiment, il y a un problème de transport très criant dans ce pays. (…)
La cantine scolaire gratuite. Je veux que tous les enfants aient un repas par jour. Pour beaucoup d’entre eux c’est le seul équilibré de la journée. Ensuite, je veux que les enfants ne mangent pas du lundi au vendredi, du poulet petits pois, poulet-Soyu-riz, poulet ceci, poulet cela. Les diététiciens seront mis à rude épreuve pour établir les menus scolaires.
Toutes ces mesures, en assumez-vous le caractère populiste ?
Il y a tellement de pauvres, tellement de chômage dans ce pays. Il faut aller vers eux. Alors qu’ils appellent cela comme ils le veulent, nos adversaires : je m’en fous éperdument. S’ils considèrent que c’est du populisme ; que c’est du clientélisme ; que c’est de l’assistanat… Ils peuvent appeler ça comme ils veulent, je m’en fous. Je sais exactement quels sont les désirs de la population. Je sais exactement ce qu’il faut leur apporter et ce qui leur manque aujourd’hui. Ce n’est pas le cas des autres listes. C’est sûr.
Comment souhaitez-vous conduire la réforme du système de protection sociale généralisée ?
Je me suis déjà engagé publiquement. Avant le 31 décembre, la PSG 2 sera réglée. Déjà le C.A.S., le Contrat d’apprenti salarié, va nous aider puisque nous allons modifier le code du travail, après consultation des partenaires sociaux, et faire en sorte que les apprentis puissent être salariés, inscrits à la CPS et qu'ils paient des cotisations, avec prise en charge de la part patronale par le Pays. Déjà là, si nous arrivons à 5 000, d'après nos estimations ça fera 1,8 milliard de cotisations. Ça commencera déjà à aller mieux.
Vous pensez sérieusement finaliser cette réforme dans l’année ?
Si Edouard n’y arrive pas, c’est parce qu’il n’a rien foutu jusque là. Parce qu’il n’a pas voulu prendre de décision. C’est tout. Il avait Luc Tapeta comme conseiller spécial chargé de la PSG, qui lui a proposé une solution, qui est venu à l’assemblée proposer son projet. Mais Edouard n’en voulait pas. Ensuite il a pris quelqu’un d’autre et enfin le docteur Raynal, qui n’a pas fait sérieusement son travail en ce qui concerne la PSG. Au dernier moment, il a choisi la solution de facilité, hein ? On augmente le nombre d’années de cotisation pour la retraite et puis ça y est, tout rentre dans l’ordre.
Avec nous, ce n’est pas comme ça. C’est vrai, c’est plus difficile. C’est en créant des emplois que l'on réglera ce problème : avec Mahana Beach – 10 000 emplois pendant la construction ; 14 000 emplois à l’exploitation –, puis nous avons d’autres projets. Un autre viendra remplacer Mahana Beach après sa réalisation. Nous allons créer des emplois et, grâce à cela, renflouer la CPS.
Pas de réforme paramétrique de la retraite ?
Non, non, non. Il n’en est pas question. Nous avons pris l’engagement. Ce que je dis, je le fais. Ce sera 60 ans et 35 ans de cotisation.
En matière d’environnement, quelles sont vos priorités ?
Je crois que nous n’avons pas suffisamment d’actions de prévention, d’explications concernant la préservation de l’environnement. Je crois que maintenant il faut installer une police verte, et vraiment surveiller. Je trouve intolérable que, dans sa commune, le président de la Polynésie française laisse son lagon être pollué et impropre à la baignade. Je trouve ça époustouflant. Je me souviens, quand j’habitais à Pirae nous allions nous baigner tous les week-ends avec les enfants. C’était vraiment extraordinaire. Aujourd’hui, les baignades sont interdites dans la commune du président de la Polynésie (…) pour des questions d’assainissement. C’est honteux.
En cas d’échec du Tahoera’a Huiraatira à ces élections territoriales, serez-vous candidat à presque 89 ans aux élections municipales de 2020 ?
On ne va pas encore parler… J’aiderai la liste du Tahoera’a Huiraatira. Ils auront mon soutien, c’est sûr.
Qu’avez-vous prévu pour assurer la relève à la tête de votre parti ?
J’ai deux ou trois noms, qui peuvent très bien reprendre le Tahoera’a Huiraatira.
Pouvez-vous être plus précis ?
Vous savez, j’ai des trous de mémoire des fois et ça c’est…
On vous sent mal à l’aise avec cette question. C’est quelque chose que vous avez du mal à envisager ?
J’y pense. Je réfléchis. Mais tant que je serai en bonne santé et tant que les cadres du Tahoera’a, les adhérents, les militants du parti me demanderont de rester et de ne pas lâcher la barre, je resterai là. Je suis à leur disposition. Je travaillerai pour eux. Ça c’est sûr. J’aime mon peuple. Ce n’est pas pour rien que nous avons comme devise « Amour, service, humilité ». J’aime mon peuple. J’aime mon pays. Je le sers du mieux que je peux. Et je le fais dans l’humilité. J’essaye en tous cas.
Pour cet entretien, nous avions sollicité Geffry Salmon, la tête de liste du Tahoera’a Huiraatira. Vous avez souhaité répondre à sa place. Pourquoi ?
Gaston Flosse : Parce que les questions que vous posez sont des questions d’ordre politique. Elles concernent le parti politique Tahoera’a Huiraatira. Dans ce cadre-là, c’est à moi d’y répondre.
Vous êtes la figure de la campagne du Tahoera’a, sur l’affiche, la propagande électorale. Pourtant, vous n’avez pas la moindre chance d’être élu. Comment garantir que votre programme sera mis en œuvre ?
Si je suis en avant, c’est que nous travaillons à l’objectif de faire gagner le Tahoera’a Huiraatira et non pas Gaston Flosse ou une autre personne. Seul notre programme peut faire sortir le pays de la situation catastrophique dans laquelle nous nous trouvons. Nous revenons à peine des îles Sous-le-vent. Je vous assure que là-bas, c’est pire qu’ici.
Je vous demande ça parce que, si vous présentez la politique du parti, étant inéligible vous ne serez pas élu à l’issue des Territoriales. Comment pouvez-vous assurer que le programme que vous défendez serait mis en œuvre ?
Eh bien, je serai le conseiller spécial du président. A ce titre-là, je serai à ses côtés bien sûr. Nous n’avons pas encore fait le partage des responsabilités de l’un et de l’autre, mais nous le ferons.
Vous avez donc la conviction que votre programme serait mis en œuvre ?
Ah oui ! A 100 %.
Avec votre expérience politique, pensez-vous vraiment qu’un tel système puisse fonctionner ?
Oui. Nous pouvons dire que dès 2018 les premières actions d’urgence seront mises en route. (…) Je serai aux côté de Geffry Salmon. Encore une fois je serai son conseiller spécial. Ensemble, nous ferons en sorte que ce qui est le plus simple à mettre en œuvre le soit sans attendre. Il y a certaines actions comme le C.A.S. (Contrat d’apprenti salarié, ndlr) qui nécessitent une modification du code du travail. Il faudra préparer un projet de loi du Pays. Ça risque de prendre un peu de temps. D’autres seront plus facilement mise en route, comme les prix du transport en bus, la gratuité de la cantine scolaire (…).
Pardon mais n’avez-vous pas peur que Geffry Salmon s’affranchisse de votre autorité ?
Non, je ne crois pas. D’ailleurs lorsque je lui ai demandé d’accepter d’être président, il a m’a dit oui, à condition que je sois à ses côtés, que nous fassions le travail ensemble.
Quel résultat envisagez-vous faire au premier tour de scrutin, ce dimanche ?
Pfff, je ne sais pas. Tout ce que je peux vous dire c’est que les actions du Tahoera’a Huiraatira, sa présence sur le terrain, son programme, font que j’ai de bons espoirs pour que nous soyons en tête au premier tour. (…) Je ne peux pas vous dire avec combien de voix, mais on sent un mouvement. (…) Je reviens de Raiatea. J’ai vraiment été surpris de la mobilisation à nos réunions ce week-end. Je crains que Thomas Moutame regrette d’avoir quitté le Tahoera’a. De toutes les façons, il suit ça de près puisqu’il était dans sa voiture, garé non loin du lieu de notre meeting, hier au soir (dimanche, ndlr) à Uturoa.
Envisagez-vous de faire alliance, en cas de deuxième tour ?
Non, pas du tout. Pas d’alliance.
Quelles sont les mesures que vous jugez urgentes, en matière économique et pour l’emploi ?
Nous voulons surtout faire du social et aider les plus démunis : les sans-emploi ; ceux qui sont au RST (Régime de solidarité territoriale, ndlr), beaucoup trop nombreux ; ceux qui sont en-dessous du seuil de pauvreté également très nombreux. Mais pour financer cette politique sociale, il faut développer le pays. Donc pour nous, c’est Mahana Beach, Mahana Beach, Mahana Beach plus que jamais ! Et les travaux préliminaires de ce grand projet devront démarrer dès 2018. Dès cette année nous aurons lancé les travaux d’assainissement des eaux pluviales. Vous savez, il s'agit d'un investissement important qui nécessitera plus de 3 milliards. Et puis nous allons commencer le remblai de la baie d’Outumaoro.
Doit-on comprendre que vous annuleriez le projet Village tahitien ?
La priorité, c’est le Mahana Beach. Il y a eu un concours. Ce concours a désigné le projet. Nous continuerons ce que nous avons commencé. Maintenant, si les investisseurs du Village tahitien veulent se joindre aux investisseurs qui viendront à Mahana Beach... Pourquoi pas ? Dans le projet Mahana Beach, nous avons quatre hôtels et entre 3 000 et 3 200 clés.
Pour répondre à l’urgence de l’emploi, la solution du Tahoera’a est le projet Mahana Beach ?
Ah oui, tout à fait. C’est le grand projet pour lequel nous commencerons le plus tôt possible les travaux préliminaires, l’assainissement des eaux pluviales, le remblai et la préparation du site afin d’y transplanter 8 000 arbres dont, je crois, 4 400 cocotiers.
Quels sont les éléments clés de votre programme en faveur des familles et pour la solidarité ?
Les douze actions d’urgence sont vraiment attendues par la population. A savoir la création du Contrat d’apprenti salarié ; l’aide aux familles en accordant aux mères un minimum de 50 000 francs, en plus des 10 000 francs pour chaque enfant ; le transport à 100 francs toutes destinations… Aux îles Sous-le-vent, on nous demande : « Alors et nous, et nous, et nous ? ». « Eh bien, vous avez des trucks. Organisez-vous. S’il y a un transport en commun, bien sûr vous bénéficierez également des mêmes avantages ». Mais le gros problème est qu'ils nous demandent aussi : « Ne peut-on pas faire un voyage en bateau à 500 francs ; un voyage Uturoa-Papeete par avion à 5 000 francs »… Vraiment, il y a un problème de transport très criant dans ce pays. (…)
La cantine scolaire gratuite. Je veux que tous les enfants aient un repas par jour. Pour beaucoup d’entre eux c’est le seul équilibré de la journée. Ensuite, je veux que les enfants ne mangent pas du lundi au vendredi, du poulet petits pois, poulet-Soyu-riz, poulet ceci, poulet cela. Les diététiciens seront mis à rude épreuve pour établir les menus scolaires.
Toutes ces mesures, en assumez-vous le caractère populiste ?
Il y a tellement de pauvres, tellement de chômage dans ce pays. Il faut aller vers eux. Alors qu’ils appellent cela comme ils le veulent, nos adversaires : je m’en fous éperdument. S’ils considèrent que c’est du populisme ; que c’est du clientélisme ; que c’est de l’assistanat… Ils peuvent appeler ça comme ils veulent, je m’en fous. Je sais exactement quels sont les désirs de la population. Je sais exactement ce qu’il faut leur apporter et ce qui leur manque aujourd’hui. Ce n’est pas le cas des autres listes. C’est sûr.
Comment souhaitez-vous conduire la réforme du système de protection sociale généralisée ?
Je me suis déjà engagé publiquement. Avant le 31 décembre, la PSG 2 sera réglée. Déjà le C.A.S., le Contrat d’apprenti salarié, va nous aider puisque nous allons modifier le code du travail, après consultation des partenaires sociaux, et faire en sorte que les apprentis puissent être salariés, inscrits à la CPS et qu'ils paient des cotisations, avec prise en charge de la part patronale par le Pays. Déjà là, si nous arrivons à 5 000, d'après nos estimations ça fera 1,8 milliard de cotisations. Ça commencera déjà à aller mieux.
Vous pensez sérieusement finaliser cette réforme dans l’année ?
Si Edouard n’y arrive pas, c’est parce qu’il n’a rien foutu jusque là. Parce qu’il n’a pas voulu prendre de décision. C’est tout. Il avait Luc Tapeta comme conseiller spécial chargé de la PSG, qui lui a proposé une solution, qui est venu à l’assemblée proposer son projet. Mais Edouard n’en voulait pas. Ensuite il a pris quelqu’un d’autre et enfin le docteur Raynal, qui n’a pas fait sérieusement son travail en ce qui concerne la PSG. Au dernier moment, il a choisi la solution de facilité, hein ? On augmente le nombre d’années de cotisation pour la retraite et puis ça y est, tout rentre dans l’ordre.
Avec nous, ce n’est pas comme ça. C’est vrai, c’est plus difficile. C’est en créant des emplois que l'on réglera ce problème : avec Mahana Beach – 10 000 emplois pendant la construction ; 14 000 emplois à l’exploitation –, puis nous avons d’autres projets. Un autre viendra remplacer Mahana Beach après sa réalisation. Nous allons créer des emplois et, grâce à cela, renflouer la CPS.
Pas de réforme paramétrique de la retraite ?
Non, non, non. Il n’en est pas question. Nous avons pris l’engagement. Ce que je dis, je le fais. Ce sera 60 ans et 35 ans de cotisation.
En matière d’environnement, quelles sont vos priorités ?
Je crois que nous n’avons pas suffisamment d’actions de prévention, d’explications concernant la préservation de l’environnement. Je crois que maintenant il faut installer une police verte, et vraiment surveiller. Je trouve intolérable que, dans sa commune, le président de la Polynésie française laisse son lagon être pollué et impropre à la baignade. Je trouve ça époustouflant. Je me souviens, quand j’habitais à Pirae nous allions nous baigner tous les week-ends avec les enfants. C’était vraiment extraordinaire. Aujourd’hui, les baignades sont interdites dans la commune du président de la Polynésie (…) pour des questions d’assainissement. C’est honteux.
En cas d’échec du Tahoera’a Huiraatira à ces élections territoriales, serez-vous candidat à presque 89 ans aux élections municipales de 2020 ?
On ne va pas encore parler… J’aiderai la liste du Tahoera’a Huiraatira. Ils auront mon soutien, c’est sûr.
Qu’avez-vous prévu pour assurer la relève à la tête de votre parti ?
J’ai deux ou trois noms, qui peuvent très bien reprendre le Tahoera’a Huiraatira.
Pouvez-vous être plus précis ?
Vous savez, j’ai des trous de mémoire des fois et ça c’est…
On vous sent mal à l’aise avec cette question. C’est quelque chose que vous avez du mal à envisager ?
J’y pense. Je réfléchis. Mais tant que je serai en bonne santé et tant que les cadres du Tahoera’a, les adhérents, les militants du parti me demanderont de rester et de ne pas lâcher la barre, je resterai là. Je suis à leur disposition. Je travaillerai pour eux. Ça c’est sûr. J’aime mon peuple. Ce n’est pas pour rien que nous avons comme devise « Amour, service, humilité ». J’aime mon peuple. J’aime mon pays. Je le sers du mieux que je peux. Et je le fais dans l’humilité. J’essaye en tous cas.